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surtout, à cause de ses curieuses constructions: ses viaducs, ses 14 tunnels, ses hautes digues compliqnées d'amas de pierre et de murs très-élevés.

Cette voie fait une série de zigzags pour faire le tour du plateau de Bregyest qui s'étend entre Oravicza et Stáyerlak, et monte des arcs de rayons de 60 degrés. Les viaducs et les tunnels y décrivent également des courbes, dont la longueur entière s'élève au chiffre de 6147 toises sur la voie qui n'est que de 4-5 milles.

En partant d'Oravicza, la première station est Maydan, village où la voie ferrée arrive par des viaducs et des courbes. De là à Anina il n'y a plus de villages; les deux stations intermédiaires ne sont que des points de communication. La partie la plus curieuse et la plus importante au point de vue technique commence à la station de Maydan. Un peu au-dessus de cette petite station, on voit encore, près du ruisseau, la dernière station de l'ancien tramway qui aurait monté, au moyen de la ramasse, jusqu'au niveau de la voie actuelle, pour arriver à la station de Lisszava, où il aurait été attendu par la seconde ramasse. Cette voie fait sa première grande courbe dans la vallée du ruisseau Natra, et atteint près de Lisszava son premier tunnel, Lissavo (de 90 mètres de longueur), qui prend son nom du petit ruisseau, affluent de la Dobra.

Á la station de Lissava, nommée également d'après le même ruisseau, on allume les lampes des wagons, car on va avoir 8 tunnels à passer jusqu'à la station de Krassova. Dans cette partie, on a aussi à parcourir un viaduc de 5 arches (d'une hauteur moyenne de 20 mètres au-dessus du ruisseau Zsittin) et à admirer l'une des contrées les plus pittoresques. Après le détour qui mène sur la rive droite du Zsittin, trois tunnels se succèdent rapidement les uns aux autres et le train commence l'ascension du col Nord-ouest (Porumbgalambos) du plateau de Bregyest, où il disparaît de nouveau dans nn long tunnel (303 mètres), l'Izvor. En en sortant, il arrive à travers une fissure, creusée dans la roche calcaire, à la station de Krassova-Gerlistye, où l'espace est si restreint qu'il n'y a point place pour deux voies ferrées parallèles; les trains des directions opposées doivent donc s'éviter devant le tunnel (700 mètres) du Mt. GrandMogilla, par une branche latérale de la ligne principale.

Cet endroit n'est habité que par quelques ouvriers qui s'occupent de la mouture de la marne à cémenter. L'ancien tramway y aboutissait également. C'est jusque là que l'élévation est le plus considérable, la hauteur d'Oravicza étant de 218 6 mètres, celle de Maydan de 226'4 m.. celle de Lisszava de 332-4 m., et celle de Krassova de 5485 m. En descendant, la locomotive n'a besoin de la vapeur que pour se brider, mais la vitesse des roues est pourtant tellement grande que les garde-freins s'enflamment souvent et font un bruit à fendre les oreilles. La vue y est magnifique; les formations bizarres des rocs calcaires attirent de tous côtés l'attention de l'observateur.

De Krassova à Anina (557-6 m.) il y a à peine de l'élévation.

Au-delà du viaduc d'Anina le pays se peuple; des habitations humaines se montrent de toutes parts; tout à coup on se trouve dans le chaos des travaux des établissaments de hauts-fourneaux, de fonderie de fer, de laminoir, etc., les maisons et tous les objets sont recouverts de couches de menu charbon et de cendres de houille, et l'on finit par arriver à Anina.

Anina est une dépendance du village de Stayerlak, dont il n'est séparé que par un bas col. Ce lieu n'a été colonisé que vers la fin du siècle passé par le commissionnaire du Trésor qui y fit venir 34 bûcherons du Salzkammergut, les installa sur le bord du ruisseau Stein et donna à cet établissement le nom de Stayerlak. A ces premiers colons se joignit une troupe d'hommes venus des bords du Rhin et tous commencèrent une vie pénible au milieu des forèts sauvages. C'était en 1773. L'un des habitants, nommé Michel Hammer, en travaillant dans les bois, trouve, par un heureux hasard, la première couche de houille près de l'endroit où se trouve actuellement Anina, dans la vallée Porkari. En 1792 un ordre de la cour accorda à des particuliers la permission de faire des fouilles qui donnèrent un excellent résultat. La houille y est de l'époque liassique et de la meilleure qualité. Elle forme cinq dépôts d'exploitation et s'étend dans le renflement provenant du soulèvement des couches. La découverte de ce puissant gîte donna une direction toute nouvelle à l'activité industrielle de cette contrée. Plusieurs se livrèrent à l'exploitation du charbon, matière qui était fort recherchée et appréciée dans les établissements de hauts-fourneaux du voisinage. Les richesses des mines y attiraient de jour en jour plus d'exploitants, lorsque l'État et, dès 1855, l'Association des mines, dont les actionnaires étaient la plupart Français, y ayant fait d'énormes mises de fonds, ont assuré l'avenir des deux villages, de sorte qu'aujourd'hui plus de 10 mille âmes y trouvent toutes les conditions d'une heureuse existence. L'Association des mines a tout droit d'être fier de la prospérité de ces deux villages, aussi bien que de celle de Resicza; nous aussi, de notre part, nous la félicitons sincèrement, seulement nous voudrions réclamer d'elle un peu plus de respect pour les intérêts de la nation et de la langue magyare.

Gabr. Téglás.

Du rapport de l'influence des montagnes neigeuses de l'Europe avec l'organisme des Ancolies.

Si nous voulons savoir à quel point l'influence des montagnes neigeuses se fait sentir sur les plantes alpines, et à quel point la plante est la fidèle image du climat dans lequel elle vit, nous n'avons qu'à étudier les Ancolies; elles nous en offriront un exemple trèsinstructif. De même que bien d'autres plantes, elles ont dû, pour assurer leur existence, s'accommoder aux caprices des conditions dominantes des alpes lesquelles en excluent les plantes qui sont opiniâtres ou qui refusent de s'y accommoder.

Dans toute l'Europe, selon mes calculs, il se trouve 26 espèces d'Aquilegia, ayant 31 variétés plus ou moins différentes les unes des autres. A l'exception de deux espèces (Aqu. vulgaris et Aqu. cornuta Gil.) et de cinq variétés, elles vivent toutes sur les montagnes couvertes de neiges perpétuelles ou dans la région des hauts pays. Leurs racines sont toujours vivaces. Les racines annuelles ne leur suffiraient point sur les hauteurs, car souvent la neige hâtive empêcherait la maturation de leurs graines, et elles finiraient peu à peu par disparaître des alpes. Si, au contraire, la racine est vivace et si le bourgeon de sa tête est pourvu abondamment d'un aliment de réserve, la plante peut à l'aide de celui-ci produire plus tôt une tige, des feuilles, etc. et peut atteindre plus tôt le but de sa vie, la maturité, durant les trois mois accordés au développement annuel des plantes alpines.

En comparaison de la petite taille des Aquilegias alpines, leurs racines ont souvent une étendue plus grande et forment une masse plus forte que la partie de la plante exposée à l'air. Le devant du rhizome se divise en rejetons souterrains plus ou moins longs, appelés stolons, (Repentes Rezb), à l'aide desquels il s'efforce de soutenir ou de conserver son espèce, si la neige a empêché la maturation des graines.

La tige de ces Aquilegias est le plus souvent de médiocre et même de petite grandeur; (A. Haenkei Hoppe et Fürnr. 1838. = A. Einseleana F. Schultz); les feuilles se groupent de préférence autour de la base de la plante; par contre la tige est sans feuilles ou à peine garnie de quelques feuilles, et 13 espèces et 10 variétés ne dressent au-dessus de la terre qu'une tige insignifiante, portant sur elle les marques de la hâte avec laquelle elle a poussé. A l'humble élévation de la plante se joint souvent cette circonstance que la tige est sans branches ou n'a que peu de branches et n'a aussi, par conséquent, que peu de fleurs; que les feuilles de la tige sont beaucoup plus petites et plus bractéiformes que les feuilles radicales, et présentent une plus petite surface. La nature l'a ordonné ainsi, afin que: 10 la plante, sous l'influence des Alpes, épargnant du temps et du travail durant le laps des trois mois ou moins encore de sa végétation, ne dépensent à la production de grands feuillages ni le temps, ni aucun des aliments qu'elle s'est assimilée, puisse fleurir plus tôt et fructifier avant que la neige tombe; 2o à fin qu'elle ne se dessèche, ni ne périsse à la suite de la transpiration.

Il est vrai que les montagnes neigeuses ont en abondance de la pluie, de la rosée, etc.; mais l'air raréfié, les puissants courants d'air, les vents desséchants et la longue durée de la lumière éclatante du soleil font beaucoup hâter la transpiration des plantes sans ombre*; mais si la tige n'a point ou n'a que très

*Kerner: Abhängigkeit der Pflanzengestalt von Klima und Boden.

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va

peu de feuillage, la plante ne peut pas perdre beaucoup de peur et ne souffre pas des changements subits du temps, d'autant moins qu'après une sécheresse de quelques heures, elle regagne bien vite le peu d'humidité qu'elle a du perdre. Les feuilles de l'Aqu. Alpina de Suisse, à la tige plus feuillée, sont coupées en bandes étroites, ce qui occasionne une plus grande étendue de la surface entière et amoindrit la perte de vapeur. Pour se convaincre que c'est bien sous l'influence des Alpes que la tige devient mince et peu feuillée, il ne faut que regarder la même espèce dans les vallées ou dans les jardins botaniques où on la trouvera plus ramifiée, plus feuillée et plus riche aussi en fleurs.

Au lieu des menues feuilles caulinaires, ce sont les nombreuses feuilles radicales qui exercent l'activité physiologique; aussi sontelles dans plusieures espèces (p. e. Aqu. Haenkei, Aqu. Pyrenaica, Aqu. atrata) relativement plus grosses et restent-elles toutes vertes, sous le neige, pendant l'hiver. Comme ces plantes sont abondamment pourvues d'aliments de réserve, elles peuvent commencer à se développer aussitôt après la fonte des neiges. D'ailleurs les feuilles radicales aussi sont petites; aussi leur développement ne demande-t-il pas beaucoup de travail; en outre comme elles offrent une surface d'évaporation plus restreinte, elles empêchent un plus haut degré de perte de vapeur, perte qui est encore diminuée par les fentes de la surface comme dans les Aqu. viscosa var. hirsutissima, Aqu. thalictrifolia, Aqu. Grandiflora Schang. La cause principale de la simplicité de la tige et de la petitesse des feuilles vient de la courte durée du temps accordé à la végétation et de la quantité relativement très modérée de chaleur dont ces plantes doivent se contenter dans les régions alpines.

Les Aquilogias, pour assurer suffisamment contre une trop grande transpiration leur suc nourricier, une fois qu'elles se le sont assimilé, se garantissent de diverses manières: 10 le plus souvent, elles croissent dans des bosquets touffus, où par conséquent elles ne peuvent se dessécher si facilement; 20 plusieurs des Aquilegias ont des feuilles assez épaisses, couvertes d'une cuticule bien endurcie, et même, sur les cimes neigeuses de l'Himalaya et de Cachemir, il croit une espèce à feuilles tout à fait succulentes: l'Aqu. glauca; 30 la transpiration est diminnnée par l'enduit glaucescent; le revers des feuilles de l'Aquilegia subscaposa de Torda est recouvert en outre de glandules en forme de fine poussière; 4o la tige et les deux côtés des feuilles des Aqu. thalictrifolia, Aqu. grata, Aqu. Ottonis sont glanduleux et noirâtres à cause des petits morceaux du sol qui s'y collent; ces derniers défendent aussi la plante contre les fourmis voleuses de miel; 5o dans les Aqu. viscosa var. hirsutissima, Aqu. Aragonensis et Kitaibelii des poils simples ou en partie glanduleux, mais toujours épais, diminuent l'abondence de la transpiration. Dans les fleurs des Aquilegias alpines on reconnaît également la puissance modificatrice des montagnes neigeuses. La couleur trèsfoncée et concolore, et la grandeur surprenante des fleurs y sont re

marquables propriétés qu'elles doivent à la lumière du soleil qui dans les régions alpines, est intensive, plus directe et est réfractée dans des couches d'air moins nombreuses.

Sur les plus hautes montagnes de l'Asie et de l'Amérique, les Aquilegias sont bicolores; tandis que sur les montagnes neigeuses de l'Europe centrale, elles ont toutes une seule couleur, excepté les Aqu. dichroa, Aqu. discolor et Aqu. Molleriana Borb. et Freyn, qui sont bicolores, mais celles-ci habitent déjà les montagnes occidentales de la presqu'île des Pyrénées. Sur nos montagnes neigeuses les Aquilegias ont la couleur ou entièrement bleu foncé, ou lilasfoncé, ou rouge-brun presque noirâtre, couleurs qui sont fréquentes aussi dans les autres plantes alpines. Il est intéressant de rem rquer que cette couleur rouge brun foncé se retrouve également dans les contrées froides de la Norwège et de la Lithuanie (Aqu. cornuta), que par conséquent il y a sur les montagnes neigeuses, des formes analogues à celles qui se trouvent dans les contrées arctiques. Il n'existe point d'Aquilegias blanches, rouges et roses sur les montagnes neigeuses, ou elles n'y sont que des raretés; les Aquilegias jaunes (Aqu. sulphurea) ne se trouvent que dans la chaîne des Balkhans.

Vers le centre de nos montagnes neigeuses les Aquilegias ont ordinairement de grandes fleurs; c'est seulement là que l'Aqu. Alpina produit des fleurs de 7 à 8 centimètres de diamètre; dans la Transylvanie l'Aqu. Grandiflora a une variété climatique, l'Aqu. Transylvanica. Les fleurs plus grandes et de couleur plus foncée servent à se faire plus facilement reconnaître et féconder par les insectes qui se trouvent moins nombreux sur les montagnes neigeuses. A mesure qu'elles s'éloignent du centre, les fleurs deviennent plus petites à vue d'oeil, la tige atteint plus de hauteur et reçoit plus de feuil lage; tandis que sur les ondulations les plus extrèmes des Alpes, les fleurs de la même espèce deviennent de médiocre grandeur l'Aqu. nigricans Baumg. (Aqu. Haenkeana Koch) devient en Carniole et en Styrie la var. carnica (Aqu. Ebneri). Aux extrémités des Alpes la couleur des fleurs devient aussi plus claire, ainsi qu'il arrive p. e. dans l'Aqu. atrata var. pallidior (Amphion, Savoie) et dans la var. cyanescens (Styrie), qui ne sont plus rattachées à ce type que par la couleur lilas et par les étamines longuement saillantes de la fleur; et lorsque ce caractère vient à disparaître, l'Aqu. atrata se transforme en Aqu. vulgaris. Il est évident que cette dernière espèce descend des espèces alpines, mais qu'à la longue des temps elle s'est transformée dans les contrées plus basses, et que les Aquilegias sont toutes d'origine alpine on arctique.

Les grandes fleurs alpines des Aquilegias ne manquent ni d'odeur agréable (Aqu. Transylvanica; Aqu. suaveolens; Aqu. fragrans sur l'Himalaya) ni de miel; c'est justement pour le miel qu'elles ont des éperons ou nectaréums. Enfin la hâte de développement se manifeste aussi dans la structure des fruits, car 10 espèces ont des fruits courts (Brachycarpae), tandis que les Aquilegias des pays méridionaux donnent de grands fruits (Vulgares macrocarpae).

Dr. Vincent Borbás.

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