DE A. TIBULLE TRADUCTION NOUVELLE PAR M. VALATOUR PROFESSEUR AU COLLÈGE ROYAL DE BOURBON. PARIS C. L. F. PANCKOUCKE MEMBRE DE L'ORDRE ROYAL DE LA LÉGION D'HONNEUR ÉDITEUR, RUE DES POITEVINS, NO 14. NOTICE SUR TIBULLE. L'HISTOIRE ne nous apprend rien sur Tibulle; elle se borne à le nommer parmi les poètes les plus distingués du siècle d'Auguste. Nous ne le connaissons guère que par ses ouvrages: c'est donc dans ses ouvrages et ceux de ses contemporains que je puiserai les documens qui me serviront à composer cette Notice. Le lecteur excusera volontiers les nombreuses citations que j'ai faites : il y gagnera doublement; car, au lieu de ma prose, il aura les vers de Tibulle, d'Horace et d'Ovide. L'opinion la plus commune fait naître Tibulle (Aulus Albius) à Rome, vers l'an 43 avant Jésus-Christ, sous le consulat d'Hirtius et de Pansa; c'est du moins l'induction que l'on tire de ces vers de la 5o élégie du livre ш : Natalem nostri primum videre parentes, qui font, à ce qu'on croit, allusion à la fin tragique de ces deux consuls, tués tous deux devant Modène, où ils étaient allés pour délivrer Brutus, assiégé par Antoine. Cette même année vit naître Ovide, qui fut l'ami de Tibulle, et qui lui survécut pour le pleurer. La famille de Tibulle appartenait à l'ordre équestre, et n'était pas sans illustration dans les charges civiles et militaires. Ses parens lui laissèrent une grande fortune dont il sut |