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DES SAVANS.

JANVIER 1827;

A PARIS,

DE L'IMPRIMERIE ROYALE,

1827.

BUREAU DU JOURNAL DES SAVANS, DURNAL

MONSEIGNEUR LE GARDE DES SCEAUX, Président.

M.DACIER, de l'Institut royal de France, secr. perp: de l'acad. des inscriptions et belles-lettres, et membre de l'académie française. M. le Baron SILVESTRE DE SACY, de l'Institut royal de France, académie des inscriptions et belles-lettres.

Assistans.. M. GOSSELLIN, de l'Institut royal de France, académie des ins'criptions et belles-lettres.

Auteurs..

M. le Baron CuVIER, conseiller d'état, de l'Institut royal de France, secrétaire perpétuel de l'académie des sciences, et membre de l'académie française.'

M. DAUNOU, de l'Institut royal de France, académie des inscriptions et belles-lettres, éditeur du Journal et secrétaire du bureau. M. TESSIER, de l'Institut royal de France, académie des sciences. M. QUATREMÈRE DE QUINCY, de l'Institut royal de France, secrétaire perpétuel de l'académie des beaux-arts, et membre de celle des inscriptions et belles-lettres.

M. BIOT, de l'Institut royal de France, académie des sciences. M. RAYNOUARD, de l'Institut royal de France, secrétaire perpétuel honoraire de l'académie française, et membre de l'académie des inscriptions et belles-lettres.

M. RAOUL-ROCHETTE, de l'Institut royal de France, académie des inscriptions et belles-lettres.

M. CHÉZY, de l'Institut royal de France, académie des inscriptions et belles-lettres.

M. V. COUSIN, ancien maître de conférences à l'École normale, professur-suppléant de l'histoire de la philosophie, à la faculté des lettres de l'académie de Paris.

M. LETRONNE, de l'Institut royal de France, académie des. inscriptions et belles-lettres.

M. ABEL-RÉMUSAT, de l'Institut royal de France, académie des inscriptions et belles-lettres.

M. CHEVREUL, de l'Institut royal de France, académie des

sciences.

Le prix de l'abonnement au Journal des Savans est de 36 francs par an, et de 40 fr. par la poste, hors de Paris. On s'abonne chez MM. Treuttel et Würtz, à Paris, rue de Bourbon, n.o 17; à Strasbourg, rue des Serruriers, et à Londres, n.o 30 Soho-Square. Il faut affranchir les lettres et l'argent.

Les LIVRES NOUVEAUX, les lettres, avis, mémoires, &c., qui peuvent concerner LA REDACTION de ce journal, doivent être adressés au bureau du Journal des Savans, à Paris, rue de Ménil-montant, n. 22.410

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Hiertemann 10-28-26 13153

JOURNAL

DES SAVANS.

JANVIER 1827.

DAS ALTE MEGARIS, &c.; c'est-à-dire, Essai sur l'histoire et la géographie de l'ancienne Mégaride, par Hermann Reinganum. Berlin, 1825, in-8.o (xx et 184 pages), avęc deux cartes.

LORSQUE,

ORSQUE, vers le milieu du XVI. siècle, Sophianus, cherchant à rectifier les erreurs de Ptolémée, de ses interpolateurs et de ses copistes, fit graver la première carte de la Grèce moderne (1), la

(1) Elle parut pour la première fois à Bâle en 1544, in-fol., chez Oporin, et dans une seconde édition chez le même, en 1550, avec une explication de Nicolas Gerbel de Pforzheim. D'après les expressions un peu emphatiques

publication de cet essai informe excita l'attention des savans d'alors, et fut un service réel rendu aux lettres. Mais nous suivons dans les diverses parties des sciences philologiques les effets d'un mouvement universel. Entrevoyant l'utilité qu'on pouvoit retirer d'une liaison intime entre l'histoire ancienne et l'ancienne géographie, Paulmier de Grentemesnil, Meürsius, Cellarius, firent de grands pas dans cette nouvelle carrière. D'Anville, doué d'une sagacité étonnante, mérite à plus d'un titre le respect de tous les âges; cependant ses travaux, dépassés aujourd'hui par la marche de la science, laissent sinon beaucoup à refaire, du moins bien des choses à ajouter. Depuis le commencement du XIX. siècle, des voyageurs instruits ont, pour ainsi dire, tracé dans tous les sens des sillons lumineux sur le sol antique et révéré de la Grèce; tous les jours les relations se multiplient, les découvertes s'étendent, les systèmes se reforment; la connoissance de l'état actuel du pays et les récits des auteurs anciens s'éclaircissent mutuellement. Effrayé en quelque sorte par la masse immense des faits qu'auroit à vérifier et à discuter l'auteur d'une géographie générale de la Grèce antique, M. Reinganum, jeune professeur à Berlin, se borne aujourd'hui à donner au public un précis à-la-fois topographique et historique sur la république de Mégare, selon lui « le plus petit » de tous les états helléniques. » C'est un cadre bien resserré ; cependant l'érudition, les vues saines, le talent de l'auteur, doivent assurer à son ouvrage un succès mérité,, et il ne sera pas lu ni médité sans fruit par quiconque voudra se faire une idée exacte de ce que fut une peuplade grecque peu nombreuse, qui, enclavée entre les territoires d'Athènes et de Corinthe, sut plus d'une fois combattre avec gloire ses redoutables voisins. Ramasser un grand nombre de matériaux, les placer dans le moindre espace possible, tirer de chacun d'eux les lumières qu'il renferme, comparer les relations de tous les voyageurs modernes, embrasser par ordre et de suite l'ensemble des événemens

de ce savant, on diroit qu'il prévoyoit l'impulsion que l'alliance de la géographie et de l'érudition donneroit un jour aux études philologiques. Voici le titre qu'il a donné à son commentaire: Nicolai Gerbelii in Græcia Sophiani descriptionem explicatio, in qua docetur quem fructum quamque voluptatem allatura sit hæc pictura studiosis, si diligenter eam cum historicorum, poëtarum geographorumque scriptis contulerint. Cette carte, qui s'étend depuis le cap Ténare jusqu'au nord du Danube, a été reproduite dans le Trésor des antiquités grecques de Gronovius, à la tête du quatrième volume (Lugd. Batav. 1699, in-fol. ). La Bibliothèque du Roi possède une grammaire de la langue grecque vulgaire, composée par le même Sophianus. Ce manuscrit, intéressant sous plus d'un rapport, n'a jamais été publié.

historiques, marquer les changemens successifs introduits par la marche des temps: voilà le but que M. Reinganum paroît s'être proposé et qu'il a presque toujours atteint. Au reste, l'Essai sur la Mégaride ne sera pas le seul travail propre à l'avancement de l'histoire et de la géographie ancienne, que l'on devra aux efforts de ce jeune philologue. Il fait espérer (préface, pag. XIV): que s'il est secondé par les circonstances, il pourra publier plus tard une suite de semblables monographies. Peut-être seroit-il à souhaiter que, se défiant moins de ses propres forces, il choisît alors pour sujet de ses studieuses recherches quelque ville hellénique plus importante, distinguée nonseulement par son antiquité, mais aussi par une législation particulière, par quelque supériorité dans les arts ou par sa puissance politique. Nous soumettons cette idée à M. Reinganum lui-même; mais qu'il l'adopte ou non, nous n'en desirons pas moins qu'il trouve dans les suffrages des gens éclairés et dans la faveur de son gouvernement des encouragemens ainsi que des moyens pour exécuter son utile entreprise.

L'auteur, dans une courte préface (pag. V-XIV), expose son plan. Après avoir indiqué, avec une scrupuleuse modestie, ceux de ses prédécesseurs dont les recherches lui ont été utiles, il cite sur-tout avec éloge le travail estimable de Blanchard, inséré dans les Mémoires de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (1). Sans doute, M. Reinganum trouvoit beaucoup de matériaux réunis ; mais il seroit injuste de ne pas ajouter que son érudition lui a permis d'en augmenter le nombre. Thucydide, Aristophane, les orateurs attiques, Strabon, Plutarque, Pausanias, Athénée, les inscriptions nouvellement découvertes, les lexicographes et les scholiastes grecs lui ont fourni quelques notions neuves et précieuses; et toutefois ces faits, ces passages, cités et discutés avec une exactitude rigoureuse, ne sont pour lui qu'un texte sommaire, tandis que les considérations de toute espèce auxquelles ils donnent lieu et qui en sont comme le commentaire, forment le corps principal et le fond même de son ouvrage.

L'Essai sur la Mégaride est divisé en deux parties. Dans la première (pag. 5-109) l'auteur décrit le territoire de cette république, ses bourgades et les divers accidens de son sol hérissé de montagnes: après avoir discuté un grand nombre de points de géographie particulière, il réunit en peu de pages ce que les anciens nous ont

(1) Recherches sur la ville de Mégare en Achaie, dans le tome XVI des Mémoires de l'Académie, p. 120-140.

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