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MARIE STUART.

MONOLOGUE LYRIQUE.

(On suppose que la scène se passe dans la prison de Teukbury, pendant la nuit qui précéda le jour où l'infortunée reine d'Écosse périt sur l'échafaud. )

Quelle nuit!.... quel songe pénible!....

J'achève un douloureux sommeil!
Hélas! la vérité, plus triste, plus terrible,
M'attendait au réveil !

Dans les fers je m'agite encore:
Mais le trépas bientôt les brise sans retour.
Le premier rayon de l'aurore
Doit éclairer mon dernier jour.

Dans la profondeur des nuages
J'entends la foudre retentir;
Le ciel, par la voix des orages,
De mon destin vient m'avertir.
Autour de ma retraite obscure,

Les vents avec un long murmure
Ont répété ces mots.... Marie, il faut mourir!....
Après tant de souffrance,

Un supplice cruel, voilà mon espérance!
Recevez mes tristes adieux,

Voûtes sombres, séjour d'alarmes,

Muets témoins des larmes

Qui coulent de mes yeux.

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Berceau de mon heureuse enfance,

D'où le sort voulut me bannir:

O ma patrie
La plus chérie,

Donne à Marie

Un souvenir.

Et toi, de mes tourments artisan détestable,
Perfide Élisabeth, tu jouis de mes pleurs!
Dix-huit ans de malheurs

De ta vengeance infatigable
N'ont pu désarmer les fureurs!
Viens assister à mon supplice;
Que mon trépas comble tes vœux;
Et par le plus lâche artifice,
Que ta haine encor me noircisse

Chez nos derniers neveux.

Tu ne saurais tromper la justice éternelle,
Indulgente à l'erreur et terrible aux forfaits;
Tu lui rendras compte, cruelle,

Des maux affreux que tu m'as faits.
Que vois-je!.... une clarté fatale

A pénétré dans cette tour!....
Et déja l'aube matinale

Au monde ramène le jour.

J'écoute.... on approche.... on m'appelle!....

Les vers italiques sont de Marie Stuart elle-même.

C'est la mort qui s'offre à mes yeux!

Un dieu met dans mon sein une force nouvelle;
Mon ame s'affranchit de sa chaîne mortelle,

Et, brillante d'espoir, s'élève vers les cieux 1.

Ces quatre scènes lyriques ont été composées pour être mises en musique par les jeunes éléves, et pour les concours académiques.

CHANSON DE MORT

D'UN SAUVAGE IROQUOIS.

Traduit du langage de cette peuplade.

Air de l'hymne des Marseillais.

L'aurore entr'ouvre sa carrière;
La lune pâlit et s'enfuit;

L'astre brillant de la lumière
De son trône a chassé la nuit.
Mon œil cherche en vain les étoiles;

Mais la gloire oppose au soleil
En tout temps un éclat pareil,

Et de la nuit perce les voiles.

Bourreaux, armez vos bras, je vous vois sans frémir; Frappez:.... du fils d'Almock apprenez à mourir.

Songez à ces flèches mortelles
Que ma main lança contre vous :
Songez aux blessures cruelles

Des vôtres tombés sous mes coups:
Mais quoi, honteux de ma victoire
Vous suspendez votre fureur!
Craindriez-vous que la douleur
Coûtât un soupir à ma gloire?

Bourreaux, approchez tous, etc.

POÉSIES LÉGÈRES.

14

Oubliez-vous ces chevelures,
Dépouilles de vos fils mourants;
Et dans ma hutte, pour parures,
Leurs armes, leurs crânes sanglants?
Mais enfin la flamme s'élève,

Le fer accroît encor mes maux :

Craignez qu'à des tourments nouveaux
Le trépas bientôt ne m'enlève.

Eh bien! lâches enfants! m'entendez-vous gémir?
Frappez, du fils d'Almock apprenez à mourir.

Je vois dans la mort une amie
Qui terinine des maux affreux :
C'en est fait, je quitte la vie ;
Je vais rejoindre mes aïeux.
Mon père, ton ombre charmée
Contemple du séjour des morts
D'un fils les courageux efforts;
Tu jouis de ma renommée !...

Le jour fuit de mes yeux, je cesse de souffrir;
Almock! digne de toi, ton fils a su mourir.

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