CONSEILS A SOPHIE. (1781.) Crois-moi, jeune Sophie, Appartient aux amours. Laissons à la vieillesse Le pénible attribut De blâmer la jeunesse Lorsqu'à tes bras timides Que mes baisers rapides Effleurent tes appas, Si l'amour est un songe Jouissons du mensonge Avant qu'il ne s'achève Mourons dans notre erreur. RELACHE. VAUDEVILLE. Air: Jardinier, ne vois-tu pas. Un mari promet tout haut Contre les écrits bien plats De la guerre sans retour Que notre flotte à son tour Relâche. Pour vous plaire en cent façons Nous ferons notre tâche; Venez donc quand nous jouons Et même quand nous donnons Relâche. LA MÉGALANTHROPOGÉNÉSIE. DIALOGUE ENTRE M. ET M** GERVAIS. MADAME GERVAIS. Qui frappe à cette heure à ma porte? MONSIEUR GERVAIS. C'est moi, madame.... MADAME GERVAIS. Allons, j'y vais.... Mon Dieu, quelle ardeur vous transporte! Y pensez-vous, monsieur Gervais? MONSIEUR GERVAIS, montrant à madame Gervais un volume qu'il tient en main. Le feu qui près de vous s'allume Luira dans la postérité: Nous pouvons avec ce volume Faire un grand homme à volonté. MADAME GERVAIS. Allons, mon cher, je me dévoue; Je voudrais voir, je vous l'avoue, MONSIEUR GERVAIS. Parmi ces esprits qu'on renomme Chacun a ses talents divers: Convenons d'abord du grand homme Qu'il faut donner à l'univers. Faisons un esprit de lumière, MADAME GERVAIS. Qui, perché sur une gouttière, MONSIEUR GERVAIS. Justement; voici notre affaire. MADAME GERVAIS. Non, non; vous auriez peine à faire Mieux que La Grange ou que Newton. MONSIEUR GERVAIS. A Galien j'ai bien envie Que nous donnions un successeur. MADAME GERVAIS. Je craindrais de perdre la vie MONSIEUR GERVAIS. Un philosophe a son mérite. MADAME GERVAIS. Y pensez-vous, monsieur Gervais! MONSIEUR GERVAIS. Eh bien, faisons donc un jésuite.... MADAME GERVAIS. Fi donc! monsieur, fi donc.... jamais. |