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Air de l'enfant naturel de Bouflers: O toi qui n'eus; etc.

Grands dieux, écoutez ma prière!

Exaucez mes vœux paternels!

Rendez mon fils à la lumière,

Ou j'abjure vos vains autels....
Plainte inutile!

O mon Émile!

Du néant tu vas au tombeau,

Et de ta vie

La Parque impie

Tranche le fil dans ton berceau.

Que vois-je? une mère éplorée

Gémit sur son fils expirant;

Sur sa bouche décolorée

Elle exprime un lait impuissant:

Mère trop tendre,

Cesse de prendre

Des soins désormais superflus;

De ta tendresse,

De ta faiblesse,

La victime n'existe plus.

Mon fils, plus heureux que ton père,
Avant lui tu quittes le jour :

Tu n'as fait qu'un pas sur la terre;
Qu'espérer d'un plus long séjour?
A l'infortune

La loi commune

Nous condamne dans sa rigueur;

Et sur la terre

L'homme n'est guère

Que l'arbitre de son malheur.

Héritier d'un cœur trop sensible,
Que de maux t'épargne le sort,
En t'abrégeant ce cours pénible
Qui tôt ou tard mène à la mort.
De l'injustice,

De l'artifice

Tu ne craindras pas le réveil;

La sombre envie,

La calomnie,

Ne troubleront pas ton sommeil.

Dans ta malheureuse patrie,

Que déchirent d'ingrats enfants,
Tu ne verras pas l'anarchie

Déployant ses drapeaux sanglants,

Sur son passage
Souffler la rage,

Alimenter les factions;

Et de ses crimes,

De ses victimes,

Épouvanter les nations.

De l'amour et de la nature

Espérais-tu quelques douceurs?

C'est au prix des maux que j'endure
Que l'on achète leurs faveurs.
Que ton enfance

De l'existence

Ne regrette pas le fardeau;

Ton pauvre père

Bientôt espère

Te rejoindre dans le tombeau.

A MME R....... DE ST J... D'A.....,

LE JOUR DE SAINTE FRANÇOISE.

L'hiver a fui, douce verdure
Va bientôt embellir nos champs,
Et cet espoir de la nature
Semble aussi ranimer mes chants.
Flore et sa première conquête
A Françoise appartient toujours;
Le ciel dut placer votre fête
Au premier signe des beaux jours.

Dans ce mois que le vieil Homère
A surnommé le bienfaisant,
L'amante du dieu de la guerre

Fit au monde un bien doux présent;
C'est en Mars, nous dit le poëte,
Que l'aveugle enfant vit le jour;
Le ciel dut placer votre fête
Dans le mois où naquit l'Amour.

A MME STÉPHANIE LE C...

Vous crierez à la calomnie;
N'importe, vous le méritez;
Pour votre fête, Stéphanie,
Je vous dirai vos vérités :
Ici chacun sans être habile
Peut vous louer à tout propos;
Je prends la tâche difficile,
Je vais parler de vos défauts.

La nature avec complaisance
Sur vous épuisa ses bienfaits;
Je ne nierai pas l'évidence,

Je conviens de tous vos attraits:
Mais que d'autres vantent vos charmes,
Je ne flatte pas les tyrans:

Je tremble quand je vois des armes
Entre les mains des conquérants.

Que dire d'une humeur mobile
Qui nous charme de cent façons?
De cet esprit vif et facile

Qui prend à-la-fois tous les tons?
Par une constance nouvelle
Qu'on doit blâmer en l'imitant,
Afin de vous rester fidéle,

Il faut changer à chaque instant.

mn

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