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Ton amour est-il assez fort
Pour ce pénible sacrifice?
Laisse-moi seul de la douleur
Subir les atteintes cruelles;
L'amour créa pour le bonheur
Nancy, la plus belle des belles.

Mais quand le lugubre beffroi
Sonnera mon heure dernière,
Accours, Nancy, viens près de moi,
Que ta main ferme ma paupière,
Qu'un souris tendre et caressant
Calme mes angoisses mortelles,
Et que j'expire en embrassant
Nancy, la plus belle des belles.

LE DESESPOIR.

ROMANCE.

Du poids de mon existence
Qui daignera m'affranchir,
Qui me rendra l'innocence
Qu'un traître a su' me ravir?
De ma honteuse faiblesse
Qui me voilera l'horreur?
Hélas! un moment d'ivresse
M'a donc coûté le bonheur.

Sans pouvoir quitter la vie
C'est assez long-temps mourir;
Sous la tombe ensevelie,
Je vais cesser de souffrir.
Hélas! c'est trop peu d'un crime
Pour expier mon erreur;
C'est une double victime
Qu'exige de moi l'honneur.

Et toi, monstre sanguinaire
Dont le fruit germe en mon sein!
D'une parricide mère

Tu n'arrêtes pas la main !
Va, du moins ma mort expie

Le crime que je commets,

Et ce sacrifice impie

Devient un de tes forfaits.

. Mais quelle voix lamentable
S'élève au fond de mon cœur?
Arrête, mère coupable!

Vois l'excès de ta fureur:
C'est toi qui lui donnas l'être;
Seras-tu mère et bourreau,
Et le sein qui l'a vu naître
Deviendra-t-il son tombeau?"

Ah! non.... c'en est fait, j'abjure L'honneur et ses droits affreux; Tout entière à la nature,

Je rends mon cœur à ses vœux.

Des préjugés de la terre
Bravant l'éternel écueil,

Nom sacré, doux nom de mère,

Je te porte avec orgueil.

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LA MIEUX AIMÉE.

ROMANCE.

Air de Garat: Je t'aime tant.

Bien loin j'ai cherché le bonheur;
Après une fatigue extrême

Je le trouve au fond de mon cœur;
Aline m'a dit: Je vous aime.

Aimons-nous donc, mais pour toujours.

Ah! que n'est-il en ma puissance,
Pour éterniser nos amours,
D'éterniser notre existence.

Tu ne pourras jamais savoir,
O la plus et la mieux aimée,
Quel ascendant et quel pouvoir
Tu prends sur mon ame charmée.
Dans la nature je ne vois,

Je ne trouve que ton image;
Aline, pour parler de toi,
Tous les objets ont un langage.

Que de tourments et que d'ennui
Aux lieux où tu ne saurais être !
Je ne t'ai pas vue aujourd'hui,
Demain je te verrai peut-être.

C'est ainsi qu'en proie aux desirs
Qui me brûlent dans ton absence,
Mon cœur a recours aux plaisirs
Que lui prodigue l'espérance.

Quand je plonge un regard d'amour
Dans tes yeux, source de ma vie,
Aux dieux dans leur divin séjour
Ma félicité fait envie.

Peuvent-ils blâmer mon orgueil?
Je t'aime, je puis te le dire:
Le bonheur est dans ton coup d'œil,
Et le ciel est dans ton sourire.

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