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Va-t'en voir s'ils viennent,

Jean, va-t'en voir s'ils viennent.

Tous ces biens nous sont promis,
C'est chose assurée,
Lorsque le dey dans Paris

Fera son entrée.

Va-t'en voir s'ils viennent,

Jean, va-t'en voir s'ils viennent.

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LA PLUS BELLE

EST CELLE QU'ON AIME.

Apollon et Mercure un jour,
Croyant posséder la plus belle,
Convinrent de prendre l'Amour
Pour juge de cette querelle.
On présente Aglaure et Daphné
Devant cet arbitre suprême.
L'Amour dit en montrant Psyché:
La plus belle est celle qu'on aime.

Du tendre bouton la fraîcheur
Est le trésor que l'un envie,
Et l'autre pour cueillir la fleur
Veut qu'elle soit épanouie;
L'un brigue de simples attraits,
L'autre un front ceint du diadème.
Sous le chaume, dans un palais,
La plus belle est celle qu'on aime.

La blonde plaît seule à Cléon;
Damis pour la brune décide.
La Lycoris d'Anacréon

Vaut bien la Corine d'Ovide.

Chacun peut citer ses auteurs:

Pour moi, j'en reviens à mon thème;
Ne disputons pas des couleurs,
La plus belle est celle qu'on aime.

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Il ne balança pas entre elles.
Le cœur et les yeux prévenus,
Il dicta cet arrêt suprême:
Je donne la pomme à Vénus.
La plus belle est celle qu'on aime.

Tibulle aimait cette langueur
Où sa Délie était plongée;
Horace préférait l'humeur
De la folâtre Lalagée.
Écoutez Pétrarque amoureux;
Laure, c'est Cypris elle même ;
Adonis n'est pas plus heureux.
La plus belle est celle qu'on aime.

Si j'ajoutais à la beauté

Graces, vertus, esprit, décence;
Des attraits de la volupté
Si j'embellissais l'innocence,
Reconnaissant à ce portrait
Celle dont il offre l'emblème,
Alors seulement on dirait:

La plus belle est celle qu'il aime.

A ADÈLE,

LE JOUR DE SA FÊTE,

15 décembre 1806.

Air: J'ai vu par-tout dans mes voyages.

Messieurs, dans cette grande ville,
Où je ne fais que débarquer,
Trouver quelqu'un n'est pas facile;
Ne pourriez-vous me l'indiquer?
Sur celle pour qui je m'empresse
J'ai mes renseignements notés:
J'ignore son nom, son adresse;
Mais je connais ses qualités.

Elle unit à ces dons aimables
Qu'entraîne en sa course le temps

Les charmes plus vrais, plus durables
Du caractère et des talents:

Le dieu des arts, qui la protège,
Anime sa tête et ses doigts;
Elle a le double privilége
D'agir et penser à-la-fois.

On assure qu'on trouve en elle
Gaieté, raison et sentiment,
Que toujours sa bouche fidéle

De sa pensée est le garant:

Mais jusqu'en sa franchise extrême
La bonté de son cœur se peint;
Elle a toujours l'esprit qu'on aime,
Et jamais l'esprit que l'on craint.

On m'a dit qu'elle était la femme
D'un grand favori d'Apollon,
Qui tour-à-tour nous a peint l'ame
D'Abel, de Henri, de Néron.
A tout un sexe il fit hommage
Du mérite qu'on lui connaît;
Mais entre nous de cet ouvrage
Sa femme a fourni le sujet.

Amie agissante et sincère,
Elle prévient tous vos desirs;
Épouse, fille, sœur ou mère
Tous ses devoirs font ses plaisirs :
Mais de cette ame active et bonne
On n'est pas dupe, et l'on sait bien
Que de ce bonheur qu'elle donne
Elle a su composer le sien.

Aux faits que je récapitule
Mon esprit commence à voir clair;
Me connaissant un peu crédule,
On m'a fait un portrait en l'air :
Non, la ressemblance est fidéle;

On

peut

s'en convaincre en ces lieux; Ce portrait est celui d'Adéle,

Et le modèle est sous vos yeux.

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