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Et je crois aux pucelages

Des filles de vingt-cinq ans.

Je crois (tel autre l'atteste
En barrette de carmin)
Que le mérite modeste
En France fait son chemin.
Je crois que dans sa cabane
L'homme de bien vit en paix,
Et je crois que la chicane
N'habite plus au palais.

Je crois aux plaisirs des ames, Où les sens n'entrent pour rien:

Je parierais que ces dames

N'en usent que par

maintien.

Je crois même à leur constance,

Et je suis bien convaincu

Qu'en restant garçon en France

On ne serait point c....

ROMANCE.

Quand tu m'aimais, inconstante Sophie,
J'étais heureux, je chérissais le jour;
Tu m'as quitté, je déteste la vie :

Ah! mon bonheur n'était que mon amour!

Quand tu m'aimais, le dieu de l'harmonie
Pour te chanter m'inspirait chaque jour;
Tu m'as quitté, j'ai perdu mon génie:
Ah! mon talent n'était que mon amour!

Quand tu m'aimais, aux larmes accessible,
Du malheureux je cherchais le séjour;
Tu m'as quitté, mon cœur est moins sensible:
Ah! mes vertus n'étaient que mon amour!

LE DEY D'ALGER.

(1813.)

RONDE IMPROMPTU.

Air: Va-t'en voir s'ils viennent.

Pour le mieux tout va changer,
J'en ai l'assurance;

Bientôt, grace au dey d'Alger,

Fleurira la France.

Va-t'en voir s'ils viennent, Jean, va-t'en voir s'ils viennent.

Il nous promet en ces lieux,

Pour charmer nos ames, Belles qui nous plairont mieux Que toutes ces dames.

Va-t'en voir s'ils viennent, Jean, va-t'en voir s'ils viennent.

Il nous ramène des grands

De la belle espèce,

Qui sur leurs faits éclatants

Fondent leur noblesse.

Va-t'en voir s'ils viennent,

Jean, va-t'en voir s'ils viennent.

Des ministres favoris,

Bravant la disgrace,

Qui pour sauver leur pays

Quitteraient leur place.

Va-t'en voir s'ils viennent,

Jean, va-t'en voir s'ils viennent.

Des guerriers algériens,

Fils de la victoire,

Plus braves que nos anciens,

Plus chers à la gloire.

Va-t'en voir s'ils viennent,

Jean, va-t'en voir s'ils viennent.

Des princes reconnaissants,
Des prudes sincères,

Et des femmes d'intendants

Qui ne sont pas

fières.

Va-t'en voir s'ils viennent,

Jean, va-t'en voir s'ils viennent.

Un philosophe du jour

Qui croit à la Bible,

Une femme de la cour

Modeste et sensible.

Va-t'en voir s'ils viennent,

Jean, va-t'en voir s'ils viennent.

Trois paires d'amants heureux,

De nouveaux modèles,

Qui sont toujours amoureux
Et toujours fidèles.

Va-t'en voir s'ils viennent,

Jean, va-t'en voir s'ils viennent.

Un institut de savants

Extraordinaire,

Qui doit faire en cinquante ans

Un dictionnaire.

Va-t'en voir s'ils viennent,

Jean, va-t'en voir s'ils viennent.

Une femme qu'en tout lieu

Raison accompagne, Qui peut se passer du jeu

Même à la campagne.

Va-t'en voir s'ils viennent

Jean, va-t'en voir s'ils viennent.

Des fillettes de seize ans

Que des fleurs contentent, Qui pensent que les enfants Sous un chou se plantent. Va-t'en voir s'ils viennent, Jean, va-t'en voir s'ils viennent.

Un grand poëte étranger,

Chansonnier unique,

Qui pourrait à Béranger

Faire un jour la nique.

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