Damis, insolent et poltron,
A provoqué Valère; Valère exhale en fanfaron
Sa risible colère.
L'heure est prise : chacun ira Trouver son adversaire;
Le témoin qui sera
Laure qui se donne à trente ans Pour une jouvencelle,
S'est fait annoncer aux Persans 1
Comme une fleur nouvelle.
L'étranger qu'on présentera Chez cette demoiselle,
Sitôt qu'il entrera
De lui, mais sur-tout d'elle.
Dormond que j'ai connu La Fleur, Si j'ai bonne mémoire, Tranche aujourd'hui du grand seigneur
Pour nous en faire accroire. Dans plus d'un dîner l'on pourra S'assurer de l'histoire ;
avait alors à Paris un ambassadeur persan et sa suite.
Nicette, en sortant du couvent, Fraîche comme la rose,
Vient d'épouser un vieux savant Bardé de vers, de prose. Nice qui dans lui cherchera Le talent qu'on suppose, Quand l'époux en viendra
De voir comme il compose.
Pour peu qu'en quittant ces bas lieux
Nous fassions pénitence,
D'un paradis délicieux
Nous avons l'espérance.
Vraiment j'ai dans ces choses-là
Beaucoup de confiance.
Qui se retrouvera
AIR: J'ai vu par-tout dans mes voyages.
J'ai découvert dans mes voyages Un pays comme on n'en voit pas; Le ciel est toujours sans nuages, La terre est toujours sans frimas; L'éclat de la rose nouvelle
Orne la moindre fleur des champs; Tous les oiseaux, de Philomele A l'envi répétent les chants.
C'est là qu'on trouve les modèles De ces amours du bon vieux temps; Par-tout des maîtresses fidèles,
Des amants heureux et constants. D'hymen on suit les lois sévères, Les époux tiennent leurs serments, Et les enfants nomment leurs pères Sans faire rire leurs mamans.
N'égare pas les beaux esprits; Et même en fait de politique On est toujours du même avis.
Là, point de rocher de Cancale, Point de vin d'Aï, de Pomar; Une table simple et frugale, Et d'un lait pur le doux nectar. Le vieillard voit sans maladie A cent ans approcher sa fin; Il n'a, pour abréger sa vie, Ni cuisinier ni médecin.
De l'amitié les noeuds sincères Réunissent tous les auteurs, Et sans jalousie, en bon frères, Ils vivent avec les neuf sœurs. Ces auteurs, différents des nôtres, Partagent entre eux les succès;
Ils vantent toujours ceux des autres, Et des leurs ne parlent jamais.
Vous brûlez de prendre la route De ce pays aimé des cieux, Et vous voulez savoir sans doute Comment j'ai pu quitter ces lieux ? Je vous le dis en confidence, Gardez-vous bien de me trahir; Dans ce séjour de l'innocence, Hélas! on s'ennuie à périr.
Chez nous même jardin rassemble Et les roses et les pavots;
Pêle-mêle on rencontre ensemble Des sages, des fous, et des sots; Mais de ces contrastes étranges Naissent les plaisirs et les ris; Béni soit le pays des anges, Mais pourtant restons à Paris.
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