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Le gros Mondor charge sa table
Des mets les plus délicieux,
Et les flots d'un vin délectable
Y charment le goût et les yeux
Notre homme aime la bonne chère,
Il a de l'or à dépenser;

Mais, hélas! il faut qu'on digère,
Voilà le diable à confesser.

Demain c'est la fête d'Armande;
Elle exige un couplet galant;
Mais pour les choses de commande
Je n'ai pas le moindre talent.
Ce maudit couplet m'embarrasse,
Et je voudrais m'en dispenser;
La dame veut qu'on le lui fasse,
Voilà le diable à confesser.

Après une joyeuse vie,

Un beau matin on dit bonsoir; Et, qu'on en ait on non l'envie, Monsieur le curé vient vous voir. « A vos péchés, mon très cher frère, « Dans ce moment il faut penser; « Dites-moi tout. » Hélas! mon père, Voilà le diable à confesser.

L'INCONSTANCE JUSTIFIÉE.

Air....

J'étais né pour être fidéle,
Et cependant, jouet du sort,
J'ai mainte fois changé de belle,
Mes amis, voyez si j'ai tort:
Vieille fille expérimentée

A quatorze ans me mit en jeu;
Elle me prit sans mon aveu,
Je l'ai quittée.

Comme un Saint-Preux j'aimais Julie,

C'était la rose en sa fraîcheur;

Air ingénu, grace embellie

Du prestige de la pudeur;
Mais cette novice empruntée
Me causa d'étranges regrets....

Que Dieu vous garde d'une Agnès,

Je l'ai quittée.

Après quelque temps de retraite,
Bien guéri d'une folle erreur,

Près d'une dévote discrète
Je remplaçai son directeur.

Toujours d'un saint zéle emportée,
Dans son immuable ferveur,

Elle exigeait trop de mon cœur,
Je l'ai quittée.

Essoufflé du rôle sublime

Que j'avais joué quatre mois,
Pour mettre mon cœur au régime,
D'une coquette je fis choix.

Je connaissais bien la portée
Des goûts de ma divinité;
Une heure avant d'être quitté
Je l'ai quittée.

Pour plaire à la muse Arabelle
Je me réclamai d'Apollon,
Et de cette Sapho nouvelle
J'eus l'honneur d'être le Phaon.
Pour son esprit elle est vantée,
Elle a mille talents divers:

Il fallait écouter ses vers,
Je l'ai quittée.

Du moins auprès de Juliette
On ne craignait pas l'entretien ;
Elle était constamment muette,
Et pourtant ne vous cachait rien.
La nature l'avait dotée

D'un bon cœur, d'un joli minois;
Mais comme on cause quelquefois,
Je l'ai quittée.

POÉSIES LÉGÈRES.

La noble Isaure eut mon hommage;
Mais trop fière de ses aïeux,
Elle en avait à-peu-près l'âge :
Moi je ne suis pas glorieux;
De mon amante patentée
J'ai rompu les illustres nœuds;
Pour l'objet de mes derniers vœux,
Je l'ai quittée.

LES OCCASIONS DE GAIETÉ.

RONDE A RIRE.

Air du curé de Pomponne.

Je suis bien las de la raison
Que par-tout on étale;

La gaieté n'est plus de saison,
Rire est un vrai scandale;

Mais nous avons ce travers-là
Au Rocher de Cancale;
Avec nous qui viendra

Rira,

Nargue de la cabale!

Lise a tous les saints enchâssés

Dans son humble demeure;

Elle a toujours les yeux baissés,
Elle prie à toute heure:
Pures grimaces; tout cela
N'est qu'un perfide leurre;
Ah! qui se frottera


Rira,

Si pourtant il ne pleure.

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