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LA FRANCHE COQUETTE.

Air: Mon honneur dit que je serais coupable.

Vous m'imposez un cruel sacrifice
En exigeant de la sincérité;

Mais j'y consens aujourd'hui par caprice,
Je veux, Léon, dire la vérité :

Depuis trois mois on croit que je vous aime,
Je vous le prouve, et, sans autre raison,
Depuis trois mois vous le croyez vous-même;
Depuis trois mois je mens, mon cher Léon.

Il vous souvient du souper où Glycère
Me disputait le prix de la beauté ;

Vous vous aimiez d'un amour bien sincère,
Mais un regard vous place à mon côté :
Certain Médor était assis de l'autre ;
Il eut sa part d'un muet entretien;
Car si mon pied interrogeait le vôtre,
De mon genou je répondais au sien.

Mon triste époux, que l'exemple encourage,
Croit à son tour qu'il peut être inconstant ;
Je dois punir un projet qui m'outrage,
Vous arrivez dans cet heureux instant.
De vos succès voilà tout le mystère;
N'y cherchez point un motif étranger:

En vous prenant je désolais Glycère,
Et d'un mari j'avais à me venger.

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Eh quoi, Zulmis! cette lettre si tendre?.... -N'est qu'un extrait d'un ouvrage récent.

- Mais ce poison qu'un jour vous vouliez prendre?... - Autant que Vous il était innocent.

- A mon départ vos mortelles alarmes ?....

-On s'embellit à se désespérer.

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-Vos maux de nerfs?.... - Bagatelle. - Vos larmes?

-En s'exerçant on apprend à pleurer.

Ne cherchez pas d'excuse à ma faiblesse;
Je dois ici vous parler sans détour;
Jamais mon cœur n'a connu la tendresse :
Mes sens glacés n'ont pas besoin d'amour.

Vous oubliez ces tendres tête-à-tête
Où de plaisir vous mouriez dans mes bras?
-La vanité n'a qu'un prétexte honnête
Pour révéler les plus secrets appas.

De mon courroux ma fierté me rend maître,
Et je rougis de ma honteuse erreur;
J'apprends de vous enfin à vous connaître,
Je lis au fond de ce perfide cœur.

-Vous me croyez aussi par trop sincère :
Méditez bien, Léon, ce dernier trait;
Mon aveu même est peut-être un mystère,
Et ma franchise est encor mon secret.

VOILA LE DIABLE A CONFESSER.

Dans ce monde l'on ne fait guère
Que des projets suivant son goût;
Le plaisir même est une affaire
Dont on vient rarement à bout:
On entreprend avec délice,
Mais ce n'est tout de commencer;
Il faut encor que l'on finisse,
Voilà le diable à confesser.

Laure, qu'on cite pour modéle
De sagesse et de sentiment,
Va serrer la chaîne éternelle
Qui doit l'unir à son amant,
La belle se donne pour neuve;
Laure, c'est trop vous avancer:
L'instant vient d'en fournir la
Voilà le diable à confesser.

preuve,

D'un certain trésor qu'on s'arrache
Le vieil Orgon est entiché;

D'une jeune beauté sans tache

Avec l'hymen il fait marché.

Des fillettes il tient la perle;
Mais ce qui doit l'embarrasser,
C'est qu'il faut dénicher le merle,

Voilà le diable à confesser.

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VOILA LE DIABLE A CONFESSER.

Dans ce monde l'on ne fait guère
Que des projets suivant son goût;
Le plaisir même est une affaire
Dont on vient rarement à bout:
On entreprend avec délice,
Mais ce n'est tout de commencer;
Il faut encor que l'on finisse,
Voilà le diable à confesser.

Laure, qu'on cite pour modéle
De sagesse et de sentiment,
Va serrer la chaîne éternelle
Qui doit l'unir à son amant,
La belle se donne pour neuve;
Laure, c'est trop vous avancer:
L'instant vient d'en fournir la preuve,

Voilà le diable à confesser.

D'un certain trésor qu'on s'arrache

Le vieil Orgon est entiché;

D'une jeune beauté sans tache

Avec l'hymen il fait marché.

Des fillettes il tient la perle;
Mais ce qui doit l'embarrasser,
C'est qu'il faut dénicher le merle,

Voilà le diable à confesser.

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