Et cet hymen un peu brusqué Depuis deux ans Laure et Melcourt Quand le nautonnier sur les mers Au champ d'honneur, au champ des arts, Vous qui poursuivez la victoire, Tout est périls, tout est hasards Dans la carrière de la gloire : La noble palme des talents Fleurit au milieu des orages. La vie est un vaste océan Où chacun de nous s'achemine; L'un fait sa course en moins d'un an, L'autre en un siècle la termine: C'est là que finit le rapport, La crainte nous amène au port, LES ÉPITAPHES. L'épitaphe n'est d'usage Bien des vivants sont exclus. Empressons-nous de leur rendre Et chantons sur un air tendre Ci-gît, à la fleur de l'âge, Près de son caduc époux, Lise qu'un tyran sauvage Sur sa couche solitaire L'amour lui-même a tracé La devise funéraire, Requiescat in pace. Ci-gît le docteur Pélage, Qui vient d'avoir le courage Ci-gît un plat légendaire Mon flandrin est trépassé; Ci-gît de la tendre Ursule De tous les attraits d'Hercule Jamais en fait de tendresse Amant ne l'a surpassé; Ci-gît notre ami Grégoire, Dans le fond de l'Allemagne, Ci-gît un roi de Cocagne Qui croit régner quand il dort; |