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siennes, bref, les pistolets se chargent et sont remis en mains des antagonistes. E. montre sa poitrine à découvert. K. en fait autant. Elliot était en bas, K. en bottes. Elliot n'avait qu'un léger froc, et K. avait un surtout pardessus son habit. K. tire son coup et manque. E. en mettant en joue, le pistolet se décharge de lui même. K. tire son second coup tout aussi inutilement que le premier. E. à son tour tire et si bien que l'air de la balle fait détourner la tête à K. et va frapper contre un arbre en ligne droite avec lui à 20 pas plus loin. Ces deux coups tirés, K. porte la main au chapeau dans l'espérance de quitter le champ de bataille. E. s'y oppose disant qu'il n'est point satisfait que l'un ou l'autre doit rester sur la place et que la distance ne doit plus être que de 10 pas-à moins que K. ne lui fasse des excuses par écrit de ses propres impertinences, de la lettre qu'il lui avait écrite en date du 19 Avril, de la fausse accusation de sa conduite à Furstenberg, etc. etc. Là dessus les seconds entrent en negociations, qui durérent près de deux heures. K. fit des propositions. E. ne fut point content. Tout devenant inutile le combat recommença, mais à la même distance, vû que le second de K. dit que comme on était convenu de 20 pas d'abord il ne permettrait pas qu'on changeât. K., le pistolet à la main, cria, que dès qu'il y'en aurait un de blessé, il signerait tout ce qu' Elliot avait exigé. E. fut satisfait. K. tire son coup. E. sans le plus petit mouvement de tête et encore moins du corps, porte la main sur la poche de son habit. On lui dit: Vous êtes blessé? Non, répondit il-ce n'est rien. O'Connell lui dit de tirer

son coup. Mais K. repétant que s'il était blessé il signerait, E. lâche son coup en l'air avouant d'être blessé et effectivement la balle avait percé la poche de son habit sa culotte-avait éffleuré la peau-et était ressortie par un trou qu'elle fit au bas de la ceinture de son habit. Elliot, avec un sang froid inconcevable, ne veut point se faire visiter ni laver la place jusqu'à ce que tout soit fini. Après quelques moments employés à changer ou adoucir les expressions convenues, K. écrit sur la place ce qui suit—

"M. Elliot après avoir été blessé à mon troisieme coup et ayant tiré son coup en l'air, je lui fais la déclaration de mon propre mouvement que je suis fâché d'avoir eu des torts envers lui, et lui en fais des excuses, de même que de lui avoir écrit une lettre outrageante le 14 Avril.

"Je déclare encore que les bruits sont faux que M. Elliot m'ait attaqué avec des gens armés à Furstenberg. 'KNYPHAUSEN.

"Le 3 Juillet 1783.'

(Signe)

"En outre il promit sur sa parole d'écrire une lettre d'excuses à Madme. la Comtesse de Vérelst.

"Quand M. Elliot fut muni de ces papiers, le second de K. voulait que les deux ennemis s'embrassassent d'autant que K. dit' Actuellement notre querelle est vuidée.' Sur quoi Elliot mettant son chapeau à la main, s'adressa en Allemand à K. lui disant:-'Monsieur, je vous souhaite toute sorte de bonheur; mais quant à ce qui est d'amitié ou de relations entre vous et moi-il n'y en aura jamais. Pour vous, Monsieur,'-se tournant vers le second

de K.-' vous vous êtes conduit dans cette affaire comme un galanthomme,et je me ferai un plaisir de l'avouer publiquement et dans toutes les occasions.' Après quoi E. fit bassiner la blessure et se remit en voiture pour revenir à Berlin.

"Mercredi matin toute la ville sçut l'histoire, ce ne fut qu'un cri d'éloges pour Elliot. Toutes les cours lui envoyèrent des félicitations-le Prince et la Princesse de Prusse, le Prince et la Princesse Ferdinand, la Princesse Amélie, le Prince de Brunswick. Le Prince Ferdinand lui écrivit la lettre la plus flatteuse. Vendredi matin le Prince Henri lui fit écrire combien il était charmé que l'affaire se fut terminée si honorablement de sa part, et le fit prier de passer par Rheinsberg à son retour, ajoutant qu'il le rencontrerait à Meisbourg si pour quelques raisons inconnues E. ne voulut point se rendre à Rheinsberg. Le Roi apprenant l'affaire s'écrie, 'N'avois je pas raison quand je disais qu'il ferait un excellent soldat!' Hier matin Elliot est reparti, couvert de gloire dans huit ou dix jours son divorce sera fini. Voilà donc mon cher envoyé, la pure et exacte vérité de toute cette histoire qui a fait plus de bruit ici que jamais le siège de Troie n'en fit.""

An English friend, writing to himself, says, "The whole garrison of Potsdam is delighted with you."

The Baron having written himself down a libeller and villain, and his conduct throughout the whole transaction having been cowardly and base, as well as unprincipled, the society of Berlin turned its back upon him. Prince Henry dismissed him from his ser

vice, Prince Ferdinand (the King's youngest brother) addressed Mr. Elliot in the following terms:

"Friedrichsfeld, 9th July 1783.

"Monsieur-Permettez-moi de vous féliciter d'avoir heureusement terminé votre différence avec le Baron de Kniphausen. La manière dont j'apprends que vous vous êtes conduit vous couvre de gloire, et elle justifie la bonne opinion que j'ai toujours eu de vous; la grandeur d'âme que vous avez témoigné envers votre adversaire fait votre éloge. Je me réjouis de savoir vos jours conservés, etc. etc. etc.-Votre très affectionné ami, "FERDINAND." And, in still warmer language, the Princess of Prussia wrote for herself and her husband

"Potsdam, 12th July.

"Vos malheurs étaient faits pour vous attirer la compassion de toute âme sensible, et la noblesse de vos procédés l'admiration et l'estime de tout le monde. Vous y avez réussi parfaitement; le Prince (Royal) vous rend toute la justice possible. J'embrasse ma filleule, parlez lui de moi. Mille grâces de ce que vous me dites touchant la naissance de mon fils; ayez de l'amitié pour lui, celle d'un ami galanthomme ne peut que lui être précieux dès qu'il saura l'apprécier. FRÉDÉRIQUE."

But while royal princes and ministers hurried to offer him expressions of sympathy and of approbation, he was laid prostrate by a severe attack of illness, from which he had been suffering at the time of his departure for Berlin, and of which he had been totally unmindful

during the late agitations; for some days he was seriously ill.

In the letters which he wrote home during these painful transactions, he confined himself to the facts which it was necessary to tell, and passed over in silence the feelings which filled his breast. To those who knew his naturally expansive nature and almost feminine. tenderness, such silence must have told more plainly than speech of the struggle it caused him to contend against affections not withered but crushed. To us, half a page in an old pocket-book gives a glimpse into his secret thoughts when on the eve of meeting what seemed an impending fate, and though the lines written there have no pretensions to poetical merit, the occasion which suggested them lends them an interest of their

own :

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July 8, 1783. Before going out to fight a duel.

"When youthful ardour led me to the field,

My youthful sword a blooming Laurel won,
When sacred friendship glowed with equal warmth,

My hand propitious gave that friend success;
With fiercer flame, when Love had fired my soul,
That flame, soon mutual, lighted Hymen's torch;
The Laurel, Friend, the Wife-these gifts were mine.

"To teach the vanity of earthly good,

From War I brought disease and years of pain;
From Friendship's ashes learnt that man is frail
And Hymen's torch but lights me to my tomb."

;

Below these lines the following sentence is written :

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