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DE

P. J. DE BÉRANGER.

LE VILAIN.

AIR de Ninon chez madame de Sévigné.

Hé quoi! j'apprends que l'on critique
Le de qui précède mon nom.

Êtes-vous de noblesse antique?

Moi, noble? oh! vraiment, messieurs, non.

Non, d'aucune chevalerie

Je n'ai le brevet sur vélin.

Je ne sais qu'aimer ma patrie... (bis.)

Je suis vilain et très vilain... (bis.)

Je suis vilain,
Vilain, vilain.

Ah! sans un de j'aurais dû naître ;
Car, dans mon sang si j'ai bien lu,

Jadis mes aïeux ont d'un maître
Maudit le pouvoir absolu.

Ce pouvoir, sur sa vieille base,
Étant la meule du moulin,

Ils étaient le grain qu'elle écrase.
Je suis vilain et très vilain,

Je suis vilain,

Vilain, vilain.

Mes aïeux, jamais dans leurs terres
N'ont vexé des serfs indigents;
Jamais leurs nobles cimeterres

Dans les bois n'ont fait peur aux gens.
Aucun d'eux, las de sa campagne,
Ne fut transformé par Merlin
En chambellan de... Charlemagne.
Je suis vilain et très vilain,

Je suis vilain,
Vilain, vilain.

Jamais aux discordes civiles
Mes braves aïeux n'ont pris part;
De l'Anglais aucun dans nos villes
N'introduisit le léopard ;

Et quand l'église, par sa brigue,
Poussait l'état vers son déclin,
Aucun d'eux n'a signé la ligue.

Je suis vilain et très vilain,
Je suis vilain,
Vilain, vilain.

Laissez-moi donc sous ma bannière, Vous, messieurs, qui, le nez au vent, Nobles par votre boutonnière,

Encensez tout soleil levant.

J'honore une race commune,

Car sensible, quoique malin,
que l'infortune. (bis.)

Je n'ai flatté

Je suis vilain et très vilain, (bis.)

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LE VIEUX MÉNÉTRIER.

NOVEMBRE 1815.

AIR: C'est un lanla landerirette.

Je ne suis qu'un vieux bon homme,
Ménétrier du hameau;

Mais pour sage on me renomme,
Et je bois mon vin sans eau.
Autour de moi sous l'ombrage
Accourez vous délasser.

Eh! ion lan la, gens de village,

Sous mon vieux chêne il faut danser.

Oui, dansez sous mon vieux chêne;

C'est l'arbre du cabaret.

Au bon temps toujours la haine
Sous ses rameaux expirait.
Combien de fois son feuillage

Vit nos aïeux s'embrasser!
Eh! lon lan la, gens de village,
Sous mon vieux chêne il faut danser.

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