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DES SCIENCES MÉDICALES.

ANATOMIE.

I. EXAMEN DE LA STRUCTURE DES CELLULES DES POUMONS DE L'HOMME, dans le but de déterminer les fonctions qu'elles exécutent pendant la respiration; par sir Everard HOME; avec des dessins représentant les résultats de l'examen microscopique; par F. BAUER, esq. (Philosophical Transactions; part. 1, 1827, p. 58.)

re

M. Home ne se borne pas à exposer les faits anatomiques qui résultent de ses recherches sur la structure des cellules pulmonaires, il propose une nouvelle théorie de la respiration. «La théorie de la respiration, dit notre auteur, adoptée aujourd'hui par les chimistes, conduit à admettre que, dans ce phénomène, le sang est décarbonisé de la manière suivante : à chaque inspiration un composé d'oxygène et d'azote, mélangés ensemble, est reçu dans les poumons, et à chaque expiration, le même volume, mesure pour mesure, est expulsé, avec cette seule différence, que ce qui est entré comme oxygène est rendu sous forme de gaz acide carbonique, ce qui, suivant sa théorie, prouve qu'aucune partie de l'air atmosphérique n'a été retenue dans les poumons, mais qu'une quantité de carbone, égale à celle de l'oxygène inspiré, a été extraite du sang par l'oxygène, qui l'a fait passer à l'état de gaz acide carbonique. Rien ne serait plus ingénieux que cette théorie, dit M. Home, si la structure des poumons la confirmait et s'il pouvait être prouvé que le sang n'exige pas d'autre changement pour être purifié (for its purification); car tous les faits sur lesquels elle est établie sont fondés sur l'expérience. Lorsqu'on créa cette théorie, continue-t-il, la structure des cellules aériennes des poumons n'avait jamais été examinée, les détails sur la structure intime des organes étant regardés à cette époque comme au-dessus de nos moyens d'investigation. >>

Après ces réflexions préliminaires, M. Home indique le but C. TOME XIV.

I

qu'il s'est proposé dans ce nouveau travail, c. à d. de faire connaître la disposition mécanique des cellules des poumons ainsi que le mode de distribution des vaisseaux qui se ramifient au milieu de ces organes, (dernier résultat dû aux observations microscopiques de M. Bauer) et de faire voir jusqu'à quel point les cellules sont propres à remplir les fonctions que la théorie leur assigne.

M. Home a été aidé dans ses recherches par M. Russell, aujourd'hui chirurgien sédentaire à l'hôpital St.-George, qui a injecté les artères, les veines et les cellules pulmonaires avec diverses substances, pour mettre M. Bauer à même d'examiner ces parties au microscope.

M. H. fait d'abord observer que, bien qu'une injection fine, poussée par le tronc de l'artère pulmonaire, revienne par les veines, lorsque les cellules pulmonaires sont vides, il n'en est pas de même lorsque l'injection est faite par les veines, elle ne revient pas par le tronc de l'artère.

2o Pendant la distension momentanée des cellules aériennes, il y a interruption dans les poumons entre les circulations artérielle et veineuse, le sang n'étant pas poussé plus loin que les petites branches artérielles qui entourent ces cellules (1).

M. H. donne ensuite, d'après les dessins de M. Bauer, la description des cellules pulmonaires. L'examen de la figure vaudrait mieux que tout ce qu'on peut dire; nous suivrons cependant l'auteur dans les détails qu'il donne sur ce sujet.

Les cellules ayant été remplies avec du mercure, pour faire voir leur plus grande capacité, on plongea ensuite les parties dans l'alcool rectifié, pour empêcher les cellules de s'affaisser, quand le mercure se serait échappé. La cavité interne d'une seule cellule ayant été ouverte, on vit immédiatement derrière sa membrane interne les branches de l'artère pulmonaire injectées avec de la cire noire et se ramifiant, comme le font ordinairement les artères; elles étaient accompagnées par des branches de la veine pulmonaire, plus grosses proportionnellement que celles des artères, plus nombreuses, et ayant à des intervalles, en apparence réguliers, des valvules qui empêchent ainsi le retour du liquide qu'elles contiennent. A côté des ar

(1) Une série d'expériences directes nous a conduit au même résultat que M. Home. Voyez ci-après l'article n° 9.

tères et des veines, il y avait une innombrable quantité de vaisseaux absorbans qui venaient s'ouvrir dans la cavité de la cellule; leurs valvules étaient à de très-petites distances, et, dans leur trajet dans la substance interstitielle des cellules, ils étaient accompagnés par les veines. En suivant les branches de terminaison de l'artère pulmonaire on trouva que l'injection s'était arrêtée un peu avant la fin de cette artère, et que l'espace au-dessous était rempli de gaz (1). La substance des poumons placée entre les cellules, devint transparente, lorsqu'elle fut desséchée, et on la trouya composée d'un ordre de cellules plus petites, ayant des parois transparentes; elles communiquaient facilement les unes avec les autres ainsi qu'avec la cavité de la grande cellule qu'elles environnaient.

De ces détails anatomiques M. Home conclut que les cellules sont disposées non seulement pour recevoir diverses quantités d'air atmosphérique, mais pour en faire passer au cœur une partie avec la plus grande rapidité et la plus grande facilité, puisque l'interruption momentanée du passage du sang des artères aux veines, et les nombreuses valvules dans les vaisseaux absorbans ainsi que dans les veines, sont admirablement disposés pour cet objet; ce qui est en désaccord avec la théorie de décarbonisation du sang. Comme le gaz acide carbonique, continue M. Home, a été accidentellement découvert par le professeur Brande dans l'urine et la matière de la perspiration, il faut qu'il ait été formé dans le sang circulant dans les artères; il est en effet démontré maintenant, dit-il, que l'oxygène, qui donne lieu au développement de ce gaz, vient des poumons. Ce mode de décarbonisation du sang artériel, par une portion de son oxygène qui s'unit avec le carbone et qui le transporte au dehors, sous forme de gaz acide carbonique, par les urines ou la matière de la perspiration, est extrêmement simple et ne paraît pas exiger de combinaisons chimiques très-compliquées. M'étant assuré, dans une autre occasion, que bientôt après que la digestion est commencée, l'oxygène s'unit avec le carbone et que la quantité de gaz acide carbonique qui se rencontre dans le sang veineux est plus grande qu'à aucune

(1) En terminant cette description, M. Home donne beaucoup d'éloges au microscope de M. Dollond, il lui trouve de la supériorité même sur le microscope achromatique perfectionné par M. Chevalier de Paris.

autre époque; ce fait sert suffisamment à nous rendre compte de ce que le sang, dans les branches de l'artère pulmonaire, contient toujours une suffisante quantité de ce gaz pour remplacer l'oxygène qui est ôté des cellules des poumons et transporté au cœur, de sorte que c'est seulement ce sang qui est décarbonisé par le gaz acide carbonique qui est rendu par l'expiration (1). M. Home termine ainsi : La respiration est nécessaire pour entretenir les fonctions vitales, en fournissant une quantité d'oxygène, et donner lieu à la sortie de l'excès de carbone; mais elle n'est pas nécessaire pour l'entretien du principe vital, lorsqu'il n'y a pas d'action : ainsi, le limaçon de jardin empêche l'air atmosphérique de pénétrer dans ses poumons, pendant l'hiver, au moyen d'un opercule formé par du mucus et reste vivant hermétiquement renfermé, jusqu'à ce que la chaleur et l'humidité du printemps dissolvent l'opercule et fassent échapper un globule d'air qui a été renfermé dans la cavité des poumons; la sortie de ce globule rend la communication libre avec l'air extérieur et rétablit la respiration. Deux très-belles planches gravées sont jointes à ce mémoire. Nous avons laissé parler M. Home, et nous n'avons joint à son travail aucune réflexion, voulant laisser à ses idées toute leur couleur originale, nos lecteurs ne seront pas sans s'apercevoir combien il y a dans ce mémoire de points susceptibles de fournir matière à contestation. La description des cellules aériennes et le fait d'interruption de la communication des systèmes artériel et veineux, lorsque la distension des cellules aériennes a lieu, nous ont seules paru dignes d'attention, la théorie de M. Home, du reste, ne nous paraît pas fondée. Quelque opinion qu'on se fasse du reste de idées émises par cet anatomiste, on s'étonnera toujours qu'il n'ait point cité les auteurs qui, avant lui, nous ont donné des détails précieux sur la structure des cellules pulmonaires. Ainsi les recherches de MM. Sommering, Reisseissen sur la structure des poumons et celles de M. Magendie sur la disposition des cellules dans les divers âges, méritaient bien qu'on en fit mention. Quant au fait d'interruption de la circulation, nous l'avons

(1) A peine est-il nécessaire de faire ressortir combien cette opinion est erronée. Le gaz qui se trouve dans les extrémités de l'artère pulmonaire, dans les capillaires où l'injection n'a pu pénétrer, est de l'air, qui a été poussé devant la matière de l'injection.

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