PRÉFACE Quand la patrie est menacée du dehors, le devoir de quiconque peut manier une épée ou un fusil est de courir à la frontière. Mais si l'attaque se produit à l'intérieur, si l'ennemi est au cœur même du pays, si les sophismes, le doute, l'inquiétude envahissent et paralysent les défenseurs, le devoir de quiconque peut manier une plume ou la parole est de descendre sur la voie publique pour confondre les sophistes, éclairer et ramener les égarés, raffermir les fidèles. Qui eût dit, il y a vingt ans, que nous en viendrions en France à de semblables nécessités? Alors, au moment de la refonte des lois scolaires, on proclamait l'amour de la patrie suffisant pour suppléer à toute morale, remplacer toute religion, développer toute vertu. Et voilà que l'idée même de patrie est battue en brèche. On fait miroiter aux yeux des foules je ne sais quel internationalisme nuageux qui leur promet l'abolition de la guerre, la paix, la justice, la félicité universelle; et les foules inconscientes se troublent devant ces mirages enchanteurs, et à Lille, à Paris et dans plusieurs de nos grands centres populaires on a entendu des voix françaises pousser ce cri que nos pères n'auraient jamais cru possible: « A bas la patrie! >> C'est à ce cri que nous nous proposons de répondre. |