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ad. Guib. Qu'est-ce que vous dites donc? Vous avez urs des rhumes qui vous prennent3 mal à propos. ore. Mais, ma mère, que chanterai-je ?

ad. Guib. Ce qu'il vous plaira. Allons, tenez-vous e, et chantez.

lore. [toussant.] Hem...hem...je suis vraiment fort arrassée. [En partant tout d'un coup d'un grand éclat oix.]

Non, non, non, j'ai trop de fierté,

Pour me soumettre à l'esclavage.

Mad. Guib. Quelle chanson choisissez-vous donc là !
Flore. [continuant.]

Dans les liens du mariage

Mon cœur ne peut être arrêté.

ad. Guib. Ah! bon Dieu! quelle horreur! Mais -vous done: paix donc, paix donc, je vous en prie. ix à sa fille.] Comment! vous avez trop de ous marier; est-ce qu'une demoiselle doit s choses-là? Qu'est-ce que c'est donc que là?

ma mère, c'est de la Belle Arsène.*

Votre belle Arsène était une bégueule, et que vous ne suivrez pas son exemple. Et

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ma mère, que voulez-vous donc que je

Mais, mademoiselle, on chante du nouveau;

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"-là; elle est char

Desr. Comme un ange, mademoiselle! comme un ange! Mad. Guib. Oui, comme un ange; comme une sotte. Elle chante ordinairement mille fois mieux. Et puis, elle ne sait pas donner d'expression aux paroles: elles sont si tendres!

Flore. Mais, ma mère, ce n'est pas ma faute; il m'a pris

une extinction de voix dans la roulade.

Desr. Ne la grondez pas; on ne chante pas plus agréablement.

Del. Oh! sans doute. [A part.] Attends, je vais t'en dégoûter tout-à-fait. [Haut.] Mon ami, la voix de mademoiselle doit te plaire, car elle te rappelle sans doute comme à moi, la voix d'une personne qui t'est bien chère; ne trouves-tu pas ?

Desr. Et de qui done?

Del. Eh, mais vraiment, de ta femme.

Desr. De ma femme!

Mad. Guib. De sa femme? .

Flore. Ah, mon Dieu! de sa femme!

Desr. [à Delille.] Qu'est-ce que tu dis done? Del. [bas à Desroches.] Laisse-moi faire. [Haut.] C'est le même timbre, le même éclat, la même étendue. Mad. Guib. Comment, monsieur, vous êtes marié ? Desr. Qui? moi, madame?

Del. Oui, madame, il est marié. [Bas à Desroches.] Dis comme moi. [Haut.] Une femme charmante. [A Desroches.] J'ai mes raisons pour agir ainsi. [Haut.] Il y a six mois qu'il a épousé une jeune veuve. [A Desroches.] Tu vas voir. [Haut.] J'ai été un de ses témoins.

Mad. Guib. En vérité, monsieur...je vous en fais mon sincère compliment, et je suis charmée que vous ayez fait un choix... Laissez-nous, mademoiselle.

Del. [bas à Desroches.] Sens-tu le motif des politesses? [Haut.] Eh quoi, nous priver sitôt de la vue de votre aimable fille.

Mad. Guib. Je vous demande pardon, messieurs; mais elle a ses occupations, ses leçons.

Flore. [à sa mère.] Mais, ma mère, l'autre n'est peutpas marié.

être

Mad. Guib. Qu'est-ce que vous dites, impertinente? Sortez, vous dis-je.

Flore. Ma mère, faudra-t-il prévenir M. Splitmann pour le concert de demain?

Mad. Guib. Un concert, y pensez-vous? Est-ce la saison des concerts, quand tout le monde est en vendange? Flore. [faisant la révérence.] Messieurs, j'ai bien l'hon

neur

Mad. Guib. C'est bon, c'est bon, laissez-nous.

[Flore sort. [Madame Guibert avait proposé un appartement chez elle à Delille et à Desroches, mais comme elle apprend que l'aimable jeune homme aux trente mille livres de rente est marié, elle prétend qu'elle n'a pas réfléchi qu'elle l'a prété à un de ses voisins pour y déposer des marchandises, et qu'il lui faudra au moins quatre jours pour déménager; les deux Parisiens font donc remporter leurs effets et vont chercher un logement ailleurs.] PICARD.

БЕЗ

ANTOINE, OU LES TROIS GÉNÉRATIONS,

PIÈCE EN TROIS ÉPOQUES.

PERSONNAGES,

LE MARQUIS DE SAINT-VALLIER.

LA MARQUISE DE SAINT-VALLIER.
LEON, leur Fils.

JULES, leur Petit-fils.

CLEMENTINE, Nièce du Marquis.

LE VICOMTE DE CHAILLY, Colonel de Chevaux-légers.
ANTOINE, Valet-de-chambre du Marquis.

LEBLANC, père, Fermier.

LA COMTESSE DE MOIRMANT.

LA BARONNE DE LORGES.

LE PRESIDENT DE CHATENAY.

UN CONSEILLER.

LE CHEVALIER DE MIRECOURT.

LA VICOMTESSE.

UN CAPITAINE AUX GARDES-FRANÇAISES.

UNE FEMME-DE-CHAMBRE DE LA MARQUIS.

PLACIDE, Jeune Provincial.

BERTRAND, Concierge.

FRANÇOIS, Porte-clefs.

LEBLANC, fils, Riche Manufacturier.

HENRIETTE, sa Fille.

MADELEINE, Nièce d'Antoine.

Valets, Prisonniers, Soldats, Ouvriers.

La scène se passe:

Au premier acte, à Paris, dans l'hôtel du marquis, en 1789.
Au second acte, dans une prison de Paris, en 1793.

Au troisième acte, en Normandie, dans la manufacture de Leblanc, et au château de Saint-Vallier, en 1829.

Nota.-Les costumes de chaque acte sont indiqués par l'époque.

ACTE L

[Le théâtre représente un salon gothique, mais très-riche; meubles dorés, vases du Japon, portraits de famille du siècle de Louis XIV. et de Louis XV; les hommes poudrés à blanc, et portant la cuirasse ; les femmes avec des paniers, etc.]

SCENE I.

Clémentine est assise d'un côté et brode au tambour; Léon, d'un autre côté, un livre à la main, et près de la cheminée. Léon. [jetant son livre avec dépit.] Dieux! que c'est ennuyeux la lecture! . . . . et que je voudrais ne plus retourner à ce vilain collége d'Harcourt!

Clém. C'est donc une chose bien terrible, mon cousin? Léon. Je vous le demande!.... du Grec, du Latin!.... et puis, pour changer, du Latin et du Grec!.... Parce que je suis le cadet de la famille, ils veulent faire de moi un docteur, un savant.... un....je ne sais quoi!.... Ils auront de la peine....je n'ai pas de vocation!.... l'épée et le petit plumet m'iraient' si bien !

Clem. [se levant.] C'est vrai; vous seriez gentil avec un uniforme!.... Eh bien! vous serez content si vous êtes chevalier de Malthe.

Léon. [vivement.] Du tout, ce n'est pas dans ce régiment-là que je voudrais entrer. Parce que mon frère aîné est colonel.... il faut que je renonce au monde, aux plaisirs.... C'est révoltant!

Clém. [soupirant.] C'est comme moi.... je vais entrer au couvent, pour que mon frère puisse acheter une charge au parlement de Dijon.

Léon. Je vous dis que nous sommes sacrifiés.... je m'insurgerai, moi!

Clém. [à mi-voix.] Taisez-vous donc, Léon; madame la marquise est déjà assez mécontente de vous! Je l'entendais l'autre jour, pendant que je prenais ma leçon de clavecin, dire à votre père: Monsieur le marquis, vous ne faites pas attention au jeune chevalier....cet enfant-là.... a des idées.... il nous donnera du chagrin

Léon. Et mon père, qu'est-ce qu'il répondait?

Clém. Il vous défendait, mais tout doucement, pour ne pas contrarier madame la marquise.

Léon. [se promenant.] Oui.... oui.... j'ai des idées.... et l'on verra

Clém. Qu'est-ce que vous ferez ?

Léon. Je ferai.... Je n'en sais rien.... Je demanderai conseil au vicomte de Chailly, qui vient souvent ici. Clém. Un mauvais sujet !?

Léon. C'est ce qu'il faut dans les occasions désespérées. Clém. Vous vous ferez mettre en pénitence par votre précepteur.

Léon. Ça m'est égal.

Clém. On vient! je me sauve.

[Elle sort.

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