Eh' gai, gai, gai, de profundis! Ma femme A rendu l'ame. Eh! gai, gai, gai, de profundis! Qu'elle aille en paradis. Hélas! le ciel lui-même Avait tissu nos nœuds; Mon bonheur fut extrême... Pendant un jour ou deux. Eh! gai, gai, gai, de profundis! Ma femme A rendu l'ame. Eh! gai, gai, gai, de profundis! Qu'elle aille en paradis. Quoiqu'il fût impossible D'avoir l'air plus malin, Eh! gai, gai, gai, de profundis! Ma femme A rendu l'ame. Eh! gai, gai, gai, de profundis ! Qu'elle aille en paradis. Non, jamais tourterelle N'aima plus tendrement; A son dernier amant! Eh! gai, gai, gai, de profundis! Ma femme A rendu l'ame. Eh! gai, gai, gai, de profundis! Qu'elle aille en paradis. Dieu! faut-il lui survivre? Me faut-il la pleurer? Non, non ; je veux la suivre... Pour la voir enterrer. Eh! gai, gai, gai, de profundis! Ma femme A rendu l'ame. Eh! gai, gai, gai, de profundis! Qu'elle aille en paradis. PRÉFACE'. AIR du vaudeville de Préville et Taconnet. Allez, enfants nés sous un autre régne; Sous celui-ci quittez le coin du feu. Adieu! partez, bien que pour vous je craigne Certaines gens qui pardonnent trop peu. On m'a crié : L'occasion est bonne ; Tous les partis rapprochent leurs drapeaux. Allez, enfants; mais n'éveillez personne : Mon médecin m'ordonne le repos. Pour vos aînés que de pas et d'alarmes ! Cette chanson est en tête du volume publié en 1825. Près du malheur on ne dort jamais bien. Si l'on disait: La gaîté vous délaisse, Vous répondrez (et pour moi j'en rougis): << De notre père accusant la faiblesse, " « Les plus joyeux sont restés au logis. » Ces égrillards iraient, d'humeur bouffonne, Allez, enfants; mais n'éveillez personne: Vous passerez près d'une ruche pleine, 'Dans plus d'un village, on croit encore que les abeilles se jettent sur ceux qui profèrent des jurons auprès de leur ruche. |