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T. Fraxinus in silvis pulcherrima, pinus in hortis,
Populus in fluviis, abies in montibus altis :
Sæpiùs at si me, Lycida formose, revisas,
Fraxinus in silvis cedat tibi, pinus in hortis,
M. Hæc memini, et victum frustrà contendere Thyrsin.
70 Ex illo Corydon, Corydon est tempore nobis.

Les deux derniers quatrains, remarquables par leur élégante symétrie, n'ont point de modèle dans Théocrite; ils ont été placés par Sannazar dans l'Eglogue de Mopsus, et par Pope dans celle du Printemps. Corydon est victorieux comme Daphnis:

Κἐκ τοῦτω Δάφνις παρὰ ποιμέσι πρᾶτος ἔγεντο,
καὶ νύμφαν, ἄκρηβος ἐὼν ἔτι, Ναΐδα γάμεν.
Idylle VIII, v. 92,

Nous n'avons cité de Théocrite que les vers imités dans le texte latin; mais les Idylles de Daphnis et Ménalque contiennent encore beaucoup d'images gracieuses que Virgile n'a pas reproduites. Son imitation en général est loin d'égaler ces deux compositions, les plus suaves, les plus naïves qu'ait produites la musè pastorale.

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ÉGLOGUE HUITIÈME.

L'ENCHANTERESSE.

SUJET.

Cette pièce, consacrée toute entière à l'amour, est divisée en deux parties : la première contient les plaintes d'un amant trahi, imitées du Thyrsis, de l'Amaryllis et du Cyclope de Théocrite; la seconde, le tableau d'un sacrifice magique, tracé sur le modèle de son Enchanteresse. Pope et Sannazar l'ont reproduite dans leurs Eglogues troisième et cinquième.

BUCOLIQUES. ÉGLOGUE VIII. 83

DAMON, ALPHÉSIBÉE.

PASTORUM

ASTORUM musam Damonis et Alphesibai, Immemor herbarum quos est mirata juvenca Certantes, quorum stupefactæ carmine lynces, Et mutata suos requiêrunt flumina cursus ; Damonis musam dicemus, et Alphesiboi.

Tu mihi, seu magni superas jàm saxa Timavi, Sive oram Illyrici legis æquoris; en erit unquam Ille dies, mihi cùm liceat tua dicere facta?

En erit, ut liceat totum mihi ferre per orbem 10 Sola Sophocleo tua carmina digna cothurno? A te principium, tibi desinet: accipe jussis Carmina cœpta tuis, atque hanc sine tempora circùm Inter victrices hederam tibi serpere lauros.

Virgile a partagé entre Damon et Alphésibée les deux sujets traités dans cette Eglogue. Ce plan est celui de la 6me. Idylle, où Daphnis et Damète chantent successivement les amours de Galatée et de Polyphème, tandis que leurs troupeaux bondissent à leurs accents:

Αὔλει Δαμοίτας, σύρισδε δὲ Δάφνις ὁ βώτας, ὠρχεῦντ ̓ ἐν μαλακᾷ ταὶ πόρτιες αὐτίκα ποίᾳ.

Idylle VI, v. 44.

La dédicace est adressée à Pollion, également digne des éloges de Virgile comme homme d'état, comme guerrier et comme poëte. Cet illustre Romain, après avoir conclu le traité de Brindes, et arrêté pour quelque temps les démêlés d'Octave et d'Antoine, venoit de partir pour son expédition d'Illyrie, dont Horace a célébré l'heureuse issue :

Paulùm severæ Musa tragœdiæ
Desit theatris : mox, ubi publicas
Res ordinâris, grande munus
Cecropio repetes cothurno,
Insigne moestis præsidium reis,
Et consulenti, Pollio, curiæ;
Cui laurus æternos honores
Dalmatico peperit triumpho.

Livre II,

ode 1.

Frigida vix cœlo noctis decesserat umbra, Cùm ros in tenerâ pecori gratissimus herbâ est, Incumbens tereti Damon sic cœpit olivæ :

D. Nascere, præque diem veniens age, Lucifer, almum; Conjugis indigno Nisa deceptus amore

Dùm queror, et divos, quamquam nil testibus illis 20 Profeci, extremâ moriens tamen alloquor horâ.

Incipe Mænalios mecum, mea tibia, versus.

Après avoir consacré quelques vers à la reconnoissance, l'auteur revient à son sujet. Il met dans la bouche de Damon les plaintes d'un berger abandonné par Nise qui lui a préféré Mopsus. Le début, ainsi que le refrain, correspondent au chant de mort de Daphnis:

Κύπρι νεμεσσατὰ, Κύπρι θνατοῖσιν ἀπεχθής,
ἤδη γὰρ φράσδει πάνθ ̓ ἅλιον ἄμμι δεδύκειν·
Δάφνις κ ̓ εἶν αἶδᾳ κακὸν ἔσσεται ἄλγος ἔρωτος.
Αρχετε βωκολικάς, Μῶσαι φίλαι, άρχετ' αοιδάς.

Idylle I, v. 101.

Mænalus argutumque nemus pinosque loquentes Semper habet, semper pastorum ille audit amores, Panaque, qui primus calamos non passus inertes. Incipe Manalios mecum, mea tibia, versus.

Le mont Ménale, en Arcadie, étoit réputé le séjour du dieu Pan. C'est aussi du sommet cette montagne que Daphnis l'appelle vers Arethuse :

Ω Πάν, Πάν, εἴτ ̓ ἐσσὶ κατ ̓ ὤρεα μακρὰ Λυκαίω, εἴτε τύ γ ̓ ἀμφιπολεῖς μέγα Μαίναλον, ἔνθ ̓ ἐπὶ νᾶσον τὰν Σικελὰν, Ἑλίκας δὲ λίπε ῥίον, αἰπύ τε σᾶμα τῆνο Λυκαονίδαο, τὸ καὶ μακάρεσσιν ἀγαστόν.

Αρχετε βωκολικάς, Μῶσαι φίλαι, ἄρχετ ̓ ἀοιδάς.
Idylle I, v. 123.

Mopso Nisa datur; quid non speremus amantes? Jungentur jam gryphes equis, ævoque sequenti Cum canibus timidi venient ad pocula damæ. Mopse, novas incide faces: tibi ducitur uxor. 30 Sparge, marite, nuces: tibi deserit Hesperus OEtam. Incipe Mænalios mecum mea tibia, versus.

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Les premiers vers, imités de Daphnis (Id. I, v. 132), sont bien rendus dans la Timarette de Segrais. Les mots suivants formoient le refrain des anciens épithalames; les torches allumées et la distribution des noix précédoient toujours la cérémonie nuptiale. C'est ainsi que Catulle dit dans Julie et Manlius:

Tollite, ô pueri, faces,
Flammeum video venire;
Ite, concinite in modum :

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