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124 DE LA POÉSIE

DIDACTIQUE.

les changements les plus imperceptibles des différentes époques de l'année, et ils ont échoué dans cette tentative, incompatible avec la véritable poésie.

DELILLE a su éviter ce reproche dans les Jardins, l'Homme des Champs et les Trois Règnes. Animé de l'esprit de Virgile, il a reproduit une partie de ses richesses dans ces intéressants ouvrages, où les préceptes sont parés d'une versification toujours élégante. Mais il n'est jamais plus parfait que lorsqu'il s'identifie avec Virgile lui-même. Son excellente traduction des Géorgiques est un véritable monument national; c'est le triomphe de la langue française, luttant contre un idiome beaucoup plus flexible et plus abondant, et remplaçant sans cesse ses beautés par des beautés équivalentes. C'est de toutes les imitations qui existent celle qui approche le plus de son modèle.

GÉORGIQUES.

LIVRE PREMIER.

Les Moissons.

Ce livre traite de la culture des terres en général; on peut le diviser en sept tableaux :

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Nous aurons soin d'indiquer chacune de ces divisions, en transcrivant le texte de Virgile. Les auteurs qu'il a surtout suivis dans la composition de cette première partie sont, parmi les prosateurs, Xénophon, Théophraste, Caton et Varron; parmi les poëtes, Hésiode et Aratus.

LIVRE PREMIER.

I.

QUID faciat lætas segetes, quo sidere terram Vertere, Mæcenas, ulmisque adjungere vites Conveniat; qua cura boum, qui cultus habendo Sit pecori, atque apibus quanta experientia parcis, Hinc canere incipiam. Vos, o clarissima mundi Lumina, labentem cœlo quæ ducitis annum ; Liber et alma Ceres, vestro si munere tellus Chaoniam pingui glandem mutavit aristâ, Poculaque inventis Acheloïa miscuit uvis; 10 Et vos, agrestûm præsentia numina, Fauni, Ferte simul Faunique pedem, Dryadesque puellæ : Munera vestra cano. Tuque ô, cui prima frementem Fudit equum magno tellus percussa tridenti, Neptune; et cultor nemorum, cui pinguia Ceæ Ter centum nivei tondent dumeta juvenci; Ipse, nemus linquens patrium saltusque Lycæi, Pan, ovium custos, tua si tibi Mænala curæ, Adsis, ô Tegeæe, favens; oleæque Minerva Inventrix; uncique puer monstrator aratri ; 20 Et teneram ab radice ferens, Silvane, cupressum;

Dique deæque omnes, studium quibus arva tueri,

Quique novas alitis non ullo semine fruges,

Quique satis largum cœlo demittitis imbrem.

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Virgile, en dédiant à Mécène le magnifique ouvrage entrepris sous ses auspices, commence par en indiquer les quatre grandes divisions les noissons : les arbres, les troupeaux et les abeilles. Il invoque ensuite, à l'exemple de Varron, toutes les divinités qui président aux campagnes : le Soleil et la Lune, Bacchus et Cérès, les Faunes et les Dryades, Neptune et Aristée, Pan et Minerve, Triptoleme et Silvain. Le Poëme d'Hésiode sur les OEuvres et les Jours étant consacré à la morale encore plus qu'à l'agriculture est dédié au seul Jupiter, et son exorde, quoique beaucoup moins riche que celui du chantre des Géorgiques, a quelque chose de plus grave et de plus solennel :

Μοῦσαι Πιερίηθεν ἀοιδῇσι κλείουσαι,

δεῦτε δὴ ἐννέπετε, σφέτερον πατέρ ̓ ὑμνείουσαι,
ὅν τε διὰ βροτοὶ ἄνδρες όμως ἄφατοί τε φατοί τε,
ῥήτοί τ ̓ ἄῤῥητοί τε, Διὸς μεγάλοιο ἕκητι.
ῥέα μὲν γὰρ βριάει, ῥέα δὲ βριάοντα χαλέπτει
ῥεῖα δ ̓ ἀρίζηλον μινύθει, καὶ ἄδηλον αέξει·
ῥεῖα δέ τ' ιθύνει σκολιόν, καὶ ἀγήνορα κάρφει
Ζεὺς ὑψιβρεμέτης, ὃς ὑπέρτατα δώματα ναίει.
κλύθι ἰδὼν αΐων τε· δίκῃ δ ̓ ἴθυνε θέμιστας
τύνη· ἐγὼ δέ κε Πέρση ετήτυμα μυθησαίμην.

OEuvres et Jours, v. 1.

Tuque adeò, quem mox quæ sint habitura deorum Concilia, incertum est : urbesne invisere, Caesar, Terrarumque velis curam, et te maximus orbis

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