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de nouvelles tentatives de leur part. Autrefois Genève n'était gardée que par une espèce de milice: sept cents bourgeois étaient soldés pour monter la garde; hors du service, ils n'étaient que bourgeois; mais dans les troubles de 1782 entre le gouvernement et le peuple de Genève, le Conseil voulut avoir une force armée, pour attenter avec, plus d'impunité à la liberté publique. Il fit désarmer les bourgeois, et ne rougit pas de confier les armes à des mains mercenaires. Actuellement le canton a un petit corps d'armée de 381 hommes qui coûtent à l'état 800,000 florins genevois. Cette troupe permanente absorbe presque les deux tiers des revenus publics (*), en sorte qu'elle coûte en proportion bien plus à Ge

(*) Faz-y-Pasteur, sur la Troupe soldée, dite Garnison de Genève, et sur les forces militaires du canton. Genève, 1821, in-8.

nève que l'armée française ne coûte au

royaume.

Le Rhône divise Genève en deux parties inégales. Une île longue et étroite fait de ce fleuve deux branches, et communique, par deux ponts de bois, avec les rives, ayant sur la droite le quartier de Saint-Gervais, et sur la gauche la ville haute, qui occupe une colline, et qui est le quartier du beau monde. Deux ponts en fil de fer suspendus ont été récemment construits sur les fossés de la ville, pour faciliter encore les communications. Ces diverses parties renferment ensemble une population de vingt-deux mille habitans; c'est plus de la moitié de la population de tout le canton. L'intérieur de la ville ne répond pas à la beauté et à l'importance de sa situation, et l'on citerait pe de monumens qui la décorent; les rues en parties escarpées, sont bordées c maisons de cinq à six étages de haut

l'ancienne cathédrale, l'hôtel-de-ville, le collége avec la bibliothèque, l'observatoire, la caserne du bastion de Hollande, la machine hydraulique et la tour de l'Ile-du-Rhône, attribuée à César comme tant d'autres ouvrages anciens, enfin la Porte-Neuve, voilà à quoi se réduisent à peu près les édifices remarquables de Genève.

Mais, sous le rapport des promenades et des points de vue, elle n'a rien à envier à d'autres villes. Si l'on veut jouir du panorama du territoire genevois, il faut monter sur la plate-forme de l'église de Saint-Pierre ; pour n'avoir qu'une belle vue, il faut se rendre sur la place Maurice ou sur la terrasse de la Treille. Le mont Salève, du côté de la Savoie, et l'Arve, qui en contourne le pied, pour mêler ses eaux à celles du Rhône, et qui arrose les communes de Chesnes-Tonnex, Chesnes-Bourgeries, Plain-Palais, Carouge et Veizi, et, avec 4...

TOME 1.

le Rhône, celles d'Aires, Russin, Caltiguy, commune hérissée de rochers, Avulli et Chanei; les collines de Bernex et Confignon, ainsi que celles de Cologni, le long du fleuve, celles de Pregni et Saconnez, sur le bord du lac, vis-àvis des hauteurs de Bessingue, voilà les objets qui frappent d'abord le plus la vue. Les plus hautes collines du canton ne s'élèvent pas à quatre cents pieds audessus du lac; mais il ne faut pas oublier que le lac et la ville de Genève sont élevés de onze cent vingt-six pieds audessus du niveau de la mer. Cette élévation est cause de la vivacité de la verdure qui couvre le sol du pays, et de la facilité qu'ont les Genevois d'entretenir des jardins. Aussi la commune de Plain-Palais, auprès de la ville, en estelle couverte. On n'y connaît point la sécheresse; l'eau y abonde toujours; et, dans les années, où le sol est brûlé ailleurs, les jardiniers de Plain-Palais font

d'excellentes affaires par le débit de leurs légumes.

Une ressource d'économie dornestique assez avantageuse, mais dont on a tiré parti à Genève plus tard que dans le reste de la Suisse, ce sont les fruitières ou vacheries, d'où la ville de Genève tire le lait, et où l'on fabrique en outre de bon fromage. Quant aux vignes dú canton, le produit n'en est que médiocre.

Le sol du canton n'est pas fertile, mais aux environs de Genève c'est à force de soins qu'on l'a bonifié. Les immondices de la ville, amassées annuellement en deux cent quarante à trois cents monceaux appelés ruclons, servent avec d'autres engrais à fertiliser les terres. On ne craint même pas la peine de remuer les champs à la bêche, au lieu de la charrue, qui les laboure moins bien. Le botaniste peut recueillir des plantes dans les bois de la Batie et de Vange

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