Billeder på siden
PDF
ePub

324

MONSIEUR JUDAS.

Monsieur Judas, sans malice,
Tout haut vous dit : « Mes amis,
« Les limiers de la police

<< Sont à craindre en ce pays. »

Mais nous qui de maints brocards
Poursuivons jusqu'aux mouchards,
Parlons bas

Parlons bas;

Ici près j'ai vu Judas,

J ai vu Judas, j'ai vu Judas.

[graphic][merged small][subsumed]

LE DIEU DES BONNES GENS.

AIR Vaudeville de la Partie carrée.

Il est un Dieu; devant lui je m'incline,
Pauvre et content, sans lui demander rien.
De l'univers observant la machine,
J'y vois du mal, et n'aime que le bien.
Mais le plaisir à ma philosophie
Révèle assez des cieux intelligents.
Le verre en main, gaîment je me confie
Au Dieu des bonnes gens.

Dans ma retraite où l'on voit l'indigence,
Sans m'éveiller, assise à mon chevet,
Grace aux amours, bercé par l'espérance,
D'un lit plus doux je rêve le duvet.
Aux dieux des cours qu'un autre sacrifie!
Moi, qui ne crois qu'à des dieux indulgents,
Le verre en main, gaîment je me confie
Au Dieu des bonnes gens.

326 LE DIEU DES BONNES GENS.

Un conquérant, dans sa fortune altière,
Se fit un jeu des sceptres et des lois,

Et de ses pieds on peut voir la poussière
Empreinte encor sur le bandeau des rois.
Vous rampiez tous, ô rois qu'on déifie!
Moi, pour braver des maîtres exigeants,
Le verre en main, gaîment je me confie
Au Dieu des bonnes gens.

Dans nos palais, où, près de la Victoire,
Brillaient les arts, doux fruits des beaux climats,
J'ai vu du Nord les peuplades sans gloire
De leurs manteaux secouer les frimas.
Sur nos débris Albion nous défie ';

Mais les destins et les flots sont changeants:
Le verre en main, gaîment je me confie
Au Dieu des bonnes gens.

Quelle menace un prêtre fait entendre!
Nous touchons tous à nos derniers instants:

1. Des critiques anglais, très bienveillants d'ailleurs pour notre auteur, lui ont reproché les traits plaisants ou graves dirigés contre leur nation. Ils auraient dù se rappeler que ces attaques remontent au temps de l'occupation de la France par les armées étrangères, qui avaient fait la Restauration; à ce temps où sir Walter Scott venait chez nous écrire les Lettres de Paul: lâche et cruel outrage à un peuple aussi malheureux qu'il avait été grand. L'idée d'entretenir la haine entre deux nations a toujours été loin du cœur de celui qui, à l'évacuation de notre territoire, fut le premier à appeler tous les peuples à une sainte alliance.

« ForrigeFortsæt »