Billeder på siden
PDF
ePub
[graphic][merged small][merged small][merged small]

Il était un roi d'Yvetot

Peu connu dans l'histoire,
Se levant tard, se couchant tôt,
Dormant fort bien sans gloire;

Et couronné par Jeanneton
D'un simple bonnet de coton,
Dit-on.

Oh! oh! oh! oh! ah! ah! ah! ah!

Quel bon petit roi c'était là!

La, la.

[ocr errors]

2

LE ROI D'YVETOT,

Il faisait ses quatre repas
Dans son palais de chaume,
Et sur un âne, pas à pas,

Parcourait son royaume.
Joyeux, simple et croyant le bien,
Pour toute garde il n'avait rien
Qu'un chien.

Oh! oh! oh! oh! ah! ah! ah! ah!
Quel bon petit roi c'était là !
La, la.

Il n'avait de goût onéreux
Qu'une soif un peu vive;

Mais, en rendant son peuple heureux,
Il faut bien qu'un roi vive.
Lui-même, à table et sans suppôt,
Sur chaque muid levait un pot

D'impôt.

Oh! oh! oh! oh! ah! ah! ah! ah!

Quel bon petit roi c'était là!
La, la.

Aux filles de bonnes maisons
Comme il avait su plaire,

Ses sujets avaient cent raisons
De le nommer leur père:

D'ailleurs il ne levait de ban

LE ROI D'YVETOT.

Que pour tirer, quatre fois l'an,
Au blanc.

Oh! oh! oh! oh! ah! ah! ah! ah!
Quel bon petit roi c'était là!
La, la.

Il n'agrandit point ses états,
Fut un voisin commode,
Et, modèle des potentats,
Prit le plaisir pour code.
Ce n'est que lorsqu'il expira
Que le peuple qui l'enterra
Pleura.

Oh! oh! oh! oh! ah! ah! ah! ah!

Quel bon petit roi c'était là!
La, la.

On conserve encor le portrait
De ce digne et bon prince;
C'est l'enseigne d'un cabaret
Fameux dans la province.
Les jours de fête, bien souvent,
La foule s'écrie en buvant

Devant :

Oh! oh! oh! oh! ah! ah! ah! ah!

Quel bon petit roi c'était là!

La, la.

3

LA BACCHANTE.

AIR Fournissez un canal au ruisseau.

Cher amant, je cède à tes désirs :
De champagne enivre Julie.
Inventons, s'il se peut, des plaisirs;
Des Amours épuisons la folie.
Verse-moi ce joyeux poison;

Mais surtout bois à ta maîtresse :
Je rougirais de mon ivresse,

Si tu conservais ta raison.

Vois déjà briller dans mes regards
Tout le feu dont mon sang bouillonne.`

Sur ton lit, de mes cheveux épars,

Fleur à fleur vois tomber ma couronne. Le cristal vient de se briser:

Dieux! baise ma gorge brûlante,

Et taris l'écume enivrante

Dont tu te plais à l'arroser.

Verse encor! mais pourquoi ces atours

LA BACCHANTE.

Entre tes baisers et mes charmes?

5

Romps ces nœuds, oui, romps-les pour toujours:
Ma pudeur ne connaît plus d'alarmes.

Presse en tes bras mes charmes nus.
Ah! je sens redoubler mon être!
A l'ardeur qu'en moi tu fais naître
Ton ardeur ne suffira plus.

Dans mes bras tombe enfin à ton tour :
Mais, hélas ! tes baisers languissent.
Ne bois plus, et garde à mon amour
Ce nectar où tes feux s'amortissent.
De mes desirs mal apaisés,

Ingrat, si tu pouvais te plaindre,
J'aurai du moins pour les éteindre
Le vin où je les ai puisés.

« ForrigeFortsæt »