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température s'élève, et paraît noir lorsqu'il en est dépouillé ; mais dans mes expériences je n'ai point trouvé de proportion définie.

Lorsque la potasse, la soude ou leurs carbonates agissent sur le sulfure noir d'antimoine, leur oxigène se porte sur l'antimoine, avec lequel il forme du protoxide, et le soufre de l'antimoine prend la place de l'oxigène de l'alcali: aussi n'obtient-on point de kermès en faisant bouillir avec du sulfure d'antimoine du sulfure de potassium saturé de soufre; mais, au moyen des acides, il se fait dans la dissolution, un précipité jaune orangé, qui, soumis à la chaleur, donne du soufre et devient noir. Le soufre doré donne un résultat semblable.

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RECHERCHES chimiques sur le pollen du typha latifolia, LIN., famille des typhacées.

PAR M. HENRI BRACONNOT,

Correspondant de l'Institut.

Le typha latifolia, connu sous les noms vulgaires de masse d'eau, massette, roseau des étangs, fournit, à l'époque de la floraison, comme la plupart des plantes monoïques et dioïques, une si grande quantité de pollen, qu'on l'utilise quelquefois en le substituant à la poudre de lycopode pour les usages de la pharmacie et pour les feux de l'opéra. Ayant eu l'occasion de recueillir facilement de cette poussière séminale, j'ai cru devoir en examiner la nature intime, espérant que mes recherches pourraient peut-être éclairer quelques-uns des phé

nomènes qui accompagnent le inystère incompréhensible de la fécondation des plantes.

Les chatons mâles du typha, bien fleuris et recueillis par un temps sec et chaud, ont été secoués sur un tamis de soie pour en séparer les androphores et les pochies des anthères; on a obtenu une poussière impalpable, d'un beau jaune, qui a été renfermée dans un flacon bien sec et bien bouché. Examinée au microscope, elle m'a paru formée de petits grains ovales, arrondis et mamelonnés.

100 parties de ce pollen ont perdu par la dessiccation 48 parties d'humidité, ce qui est d'autant plus remarquable que cette poussière a une apparence si sèche qu'elle semble couler d'un vase à l'autre sans y adhérer.

Le pollen récent du typha ne rougit pas d'une manière bien sensible le tournesol; mais, conservé seulement deux ou trois jours dans le flacon bien bouché dont j'ai parlé, il a éprouvé une altération bien remarquable; il a perdu sa forme pulvérulente, s'est humecté et pelotonné tellement qu'on a eu de la difficulté à le sortir du vase; alors il a rougi d'une manière très-prononcée la couleur bleue du tournesol, et a répandu une odeur. alcoolique très-sensible.

Dans cet état, il est assez probable qu'il a perdu sa faculté fécondante, à moins qu'un commencement de fermentation ne soit nécessaire pour faciliter sa fécondation; ce qu'il y a de certain, c'est que le pollen du camerops et du dattier la conserve pendant long-temps lorsqu'il a été préalablement bien desséché et à l'abri de l'humidité. Le pollen du dattier rapporté d'Egypte par M. Delille, et analysé par MM. Fourcroy et Vauquelin,

n'avait-il pas éprouvé une altération analogue à celle dont je viens de rendre compte? En effet, ces illustres chimistes ont observé que ses eaux de lavage avaient une saveur et une odeur aigrelettes assez analogues à celle de la bière.

Le pollen du typha, desséché et projeté dans la flamme d'une bougie, brûle à la manière de la poudre de lycopode, mais moins vivement. Il brûle aussi avec beaucoup de flamme sur une lame de platine rougie au feu, et laisse pour résidu une petite quantité de matière fondue alcaline. Soumis à la distillation, il donne un produit acide comme les matières médiocrement azotées.

Le pollen du typha, broyé avec la teinture d'iode, change à peine de couleur, ou ne prend qu'une teinte d'un vert sale; la nuance n'est pas plus intense en délayant préalablement cette poussière avec de l'acide sulfurique concentré, avant d'y ajouter la teinture d'iode; mais si, au lieu de la délayer avec cet acide concentré, on broie le mélange dans un mortier d'agate pour écraser et dissoudre les grains de pollen, alors la teinture d'iode y développe une belle couleur bleue; d'où il résulte que l'enveloppe spermatique de chaque grain de pollen est tapissée intérieurement par de l'amidon, ce qui est d'autant plus remarquable que les grains de ce dernier, tels que le microscope les a fait connaître, ne semblent guère plus petits que ceux du pollen du typha.

Ce pollen récent, ayant été mis en digestion avec de l'eau tiède afin d'en extraire les principes solubles, j'ai examiné le mélange au bout de quelques heures ; il était en pleine fermentation alcoolique : abandonné pendant

huit jours à la température de 25°, il a contracté une saveur très-aigre et une odeur de levain. La liqueur filtrée n'était que faiblement troublée par l'infusion de galle. Elle a donné, à la distillation, du vinaigre, et il est resté un résidu, lequel, desséché, était d'un goût aigre et paraissait contenir un acide fixe. Je l'ai mis en digestion avec de l'alcool, qui en a dissous une partie en laissant une matière gommeuse peu azotée. Celle-ci, redissoute dans l'eau, a laissé précipiter du phosphate de chaux par l'addition du muriate de cette base.

Quant à la portion soluble dans l'alcool, j'y ai reconnu la présence d'une matière peu azotée, du malate et de l'acétate de potasse, et d'un acide libre que je n'ai point déterminé, qui retenait un peu d'ammoniaque.

Examen de la partie du pollen du typha, soluble dans l'eau.

12 grammes de pollen récent ont été mis en digestion avec de l'eau, à une température de 40 à 45°; il en est résulté une liqueur jaunâtre qui n'était point troublée par l'ébullition, et n'a produit aucune réaction sur le papier teint par le tournesol. Le pollen ayant ensuite été épuisé par l'eau bouillante, ces nouvelles liqueurs n'ont donné aucun indice de la présence de l'amidon. Réunies à la première et évaporées avec toutes les précautions convenables, elles ont laissé 2,45 grammes d'un résidu un peu mou, d'un brun-jaunâtre et d'une saveur douce et sucrée, mêlée d'une légère astriction. Cet extrait, redissous dans l'eau, a produit avec l'acétate de plomb un précipité blanc, lequel, décomposé par le gaz hydrosulfurique, a donné de l'acide malique, de

T'acide phosphorique et une matière gommeuse qui a été séparée par l'alcool. Cette gomme paraissait contenir une petite quantité d'un principe azoté; car elle était légèrement troublée par l'infusion de galle. Chauffée dans un tube de verre où l'on avait introduit une bandelette de papier rougi par le tournesol, celui-ci a pris d'abord une légère teinte bleuâtre ; mais bientôt la couleur primitive a reparu plus avivée. La liqueur, séparéc du dépôt et privée par le gaz hydrosulfurique de l'excès de plomb qu'elle retenait, a laissé après son évaporation un résidu sirupeux contenant du sucre, uni très-intimement à de la gomme et à une matière médiocrement azotée, qui était précipitée par l'infusion de galle. J'ai fait chauffer ce résidu avec de l'alcool concentré; une petite portion s'est dissoute dans l'alcool, tandis que l'autre, qui avait conservé sa consistance sirupeuse, est restée insoluble. Celle-ci était presque aussi sucrée qu'auparavant. Lavée à plusieurs reprises avec de l'alcool faible, elle a pris peu à peu de la consistance en perdant la matière sucrée qu'elle retenait.

Desséchée et redissoute dans l'eau, elle a laissé déposer une matière floconneuse brune, qui a donné à la distillation un produit légèrement ammoniacal, rappelant au bleu le papier rougi par le tournesol. Son charbon, difficile à incinérer, a laissé une cendre qui n'était que de la silice. La liqueur, séparée de cette matière azotée, a fourni par l'évaporation une gomme dont la distillation était à peine troublée par un peu d'infusion de galle, et qui redevenait limpide par un léger excès de ce réactif. Elle était d'ailleurs précipitée par l'alcool, le sous-acétate de plomb et l'acétate de fer peroxidé; mais l'acétate de

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