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en communication avec le globe, lui a donné des signes non équivoques d'électricité.

C'est une idée ingénieuse que d'attribuer une partie des variations des piles sèches à l'électricité que prend à la terre un de leur pôle en communication avec elle. Mais cette idée a besoin d'être mûrie et appuyée de nombreuses expériences pour être définitivement admise en physique. Si elle se vérifie, ce serait un moyen de connaître la manifestation de certains phénomènes météorologiques.

M. Donné a reconnu enfin que la lumière était sans action sur les piles sèches, et qu'il était impossible de produire des effets chimiques, même avec un chapelet de cinquante piles, de mille disques chacune.

Les recherches de M. Donné intéressent la physique générale, et peuvent fournir de nouveaux élémens à la théorie de l'électricité. Vos commissaires vous proposent de l'engager à les continuer, en y mettant cette précision qui est si nécessaire dans l'étude des sciences physiques pour la détermination exacte des phénomènes, surtout dans une question aussi compliquée que celle qu'il a entrepris de résoudre.

NOTE sur la Décomposition du sulfure de soufre à l'aide de l'électricité.

PAR M. BECQUEREL.

ON met dans un tube du carbure de soufre; au-dessus une dissolution de nitrate de cuivre qui a une pesanteur spécifique moindre; puis une lame de cuivre qui plonge

dans l'un et l'autre liquide: cet assemblage forme une pile.

Le carbure de soufre est décomposé, ainsi qu'une partie du nitrate; il y a formation d'une grande quantité de cristaux de protoxide de cuivre sur la lame de cuivre, et dépôt de carbone sur les parois du tube, en lames très-minces ayant un aspect métallique.

SUR l'Action mutuelle de l'acide sulfurique et de l'alcool, et sur le mode de formation de l'éther.

PAR Mr H. HENNELL.

(Lu à la Société royale, le 19 juin 1828.)

DANS un Mémoire imprimé dans les Transactions philosophiques de 1826, j'ai fait connaître le résultat de mes recherches sur la nature de l'huile douce du vin et de l'acide sulfovinique, produits constans de l'éthérification. Je me propose maintenant de développer les changemens particuliers qui ont lieu pendant la formation de l'éther au moyen de l'acide sulfurique et de l'alcool. Je vois, par les Annales de Chimie, que. MM. Dumas et Boullay se sont occupés du même objet, et qu'ils ont fait des recherches, non-seulement sur la formation de l'éther, mais encore sur la nature des sulfovinates, et aussi, comme ils l'ont supposé, mais improprement, sur celle de l'huile douce du vin (1).

(1) La substance que ces chimistes ont examinée paraît, d'après la préparation qu'ils ont décrite, avoir été l'hydrure de

On a déjà pu voir, par les relations qui ont été publiées, combien nos résultats sur les sulfovinates et l'huile douce du vin sont différens ; et je vais montrer qu'il n'y a pas une différence moins grande entre eux et moi, concernant l'éthérification.

Lorsqu'on met ensemble parties égales d'acide sulfurique et d'alcool, sans l'application d'autre chaleur que celle qui résulte du mélange, le produit le plus abondant et le plus important est l'acide sulfovinique, environ la moitié de l'acide sulfurique étant convertie en cet acide particulier par sa combinaison avec l'hydrure de carbone (1). Mais lorsqu'un tel mélange, contenant une aussi grande proportion d'acide sulfovinique, est soumis à la distillation, le produit le plus important est une nouvelle substance, l'éther, et l'acide sulfovinique disparaît. La question qu'il s'agit maintenant de résoudre est de savoir si l'éther a été entièrement formé par l'action directe de l'alcool et de l'acide sulfurique restant dans le mélange, ou si l'acide sulfovinique n'a pas pu y contribuer aussi, ou enfin, si cet acide n'est point un état essentiel des élémens, intermédiaire entre le mélange de l'acide et de l'alcool, et le développement parfait de l'éther. MM. Dumas et Boullay, qui ont considéré quelques-unes de ces questions, admettent que les portions des élémens qui forment l'éther sont entièrement

carbone, qu'on peut séparer de l'huile douce du vin par les alcalis, et non la substance particulière que jusqu'à présent l'on a appelée huile douce du vin.

(1) L'acide sulfurique perd, par cette union, la moitié de sa capacité de saturation, et tous les sels formés par le nouvel acide sont solubles.

indépendantes de celles qui produisent l'acide sulfovinique; mais les faits suivans conduiront, à mon avis, à une conclusion contraire.

500 grains d'un acide sulfurique réservé pour des expériences comparatives, précipités par l'acétate de plomb, ont produit 1500 grains de sulfate de plomb.

500 grains de cet acide sulfurique ont été mêlés avec une égale quantité d'alcool d'une densité 0,820, et, après quarante-huit heures de repos, on a délayé le mélange et on l'a précipité par l'acétate de plomb. On n'a obtenu que 616 grains de sulfate de plomb; de sorte qu'environ les trois cinquièmes de l'acide sulfurique s'étaient changés en acide sulfovinique par le seul effet du mélange, et il n'était resté qu'un peu plus des deux cinquièmes pour agir comme acide sulfurique sur l'alcool restant, faisant environ les deux tiers de celui qui avait été employé.

Un autre mélange d'acide sulfurique et d'alcool, semblable au précédent et conservé le même temps, a été distillé jusqu'à ce qu'on eût recueilli 117 grains consistant en eau, en alcool et en une portion d'éther. Le résidu délayé a produit 804 grains de sulfate de plomb; et par conséquent il y avait, sur l'expérience précédente, une augmentation de 188 grains d'acide sulfurique.

Un troisième mélange a été distillé jusqu'à ce qu'on eût obtenu environ 200 grains, pour la plus grande partie d'éther. Le résidu a produit 986 grains de sulfate de plomb, contenant environ les deux tiers de l'acide sulfurique employé, et l'augmentation par la distillation a dépassé de beaucoup la moitié de celui qui existait avant l'application de la chaleur; de sorte que pendant

la distillation, et simultanément avec la formation de l'éther, une certaine quantité d'acide sulfovinique s'était changée en acide sulfurique, et ce dernier a paru augmenter dans le même rapport que la quantité d'éther dans les produits de la distillation.

Un quatrième mélange, duquel on avait retiré 200 grains par la distillation, a été étendu de 200 grains d'eau. Après en avoir retiré 160 grains, on a fait une nouvelle addition de 200 grains d'eau, et on a continué la distillation. On a encore fait une nouvelle addition de 500 grains d'eau, et on a continué la distillation jusqu'à ce qu'on eût retiré un produit d'un volume égal à celui de l'eau ajoutée. Par ces diverses opérations, on avait pour objet de séparer tout l'éther et l'alcool autant que possible, afin de déterminer jusqu'à quel point on pouvait porter la transformation de l'acide sulfovinique en acide sulfurique. On n'a aperçu aucune odeur sulfureuse pendant l'opération, ni aucune carbonisation dans la retorte; le liquide précipité par l'acétate de plomb, a produit 1480 grains de sulfate de plomb. Ce résultat, de bien peu inférieur à celui de 1500 qu'on avait obtenu avant l'action de l'acide sulfurique sur l'alcool, fait voir que à peu près la totalité de l'acide sulfovinique a repassé à l'état d'acide sulfurique; il est ainsi complètement en opposition avec l'opinion, que, lorsque l'acide sulfurique et l'alcool agissent l'un sur l'autre, il se forme de l'acide hyposulfurique.

D'après ces expériences, il paraissait probable que l'éther était le produit de la décomposition de l'acide sulfovinique ; mais un mélange à poids égaux d'acide sulfurique et d'alcool contient, outre l'acide sulfo

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