Billeder på siden
PDF
ePub

tiennent déjà les théorèmes suivans (1), fondés sur mes expériences; naguère M. de La Rive en a démontré une grande partie pour la seconde fois.

1) La différence principale entre l'électricité de frottement et celle de la pile dérivent du mode d'excitation des agens électriques.

2) La translation des agens électriques d'un bout de la pile à l'autre ne se fait pas sans une très-grande perte, et il existe pour la pile une intensité de tension électrique qui ne peut être dépassée par aucun nombre de couples.

3) Quant à la grandeur de la surface des plaques, elle augmente toujours l'effet, et un seul couple de 5 à 6 pieds de diamètre fournira peut-être plus d'e que la grande machine électrique du musée Teylérien.

4) Une suite de métaux hétérogènes (de substances quelconques), qui se touchent, diminue la force conductrice des métaux au point qu'elle peut isoler de petits degrés d'ɛ, tandis qu'une suite de métaux homogènes est encore un bon conducteur pour ces mêmes degrés. On trouve, dans mon Cours de physique allemand et dans mes Entretiens, ce même théorème, qu'une suite de substances hétérogènes diminue la force conductrice, prouvée dans la propagation du son, de la chaleur et de la lumière. Nombre de physiciens ont employé ce théorème sans jamais me nommer comme son auteur.

5) L'oxidation des plaques de la pile est la cause et non l'effet des phénomènes électriques de la pile. Au

(1) Je ne cite que les plus importans, pour ne pas donner trop d'étendue à cette lettre.

reste, j'observai déjà alors (en 1801) que l'oxidation n'est ici que le représentant d'un phénomène plus général, celui du changement de forme.

6) L'effet de la pile dépend, non du degré d'oxidabilité absolue des métaux (d'exiger plus ou moins d'oxigène pour s'oxider), mais de la rapidité avec laquelle l'oxidation a lieu.

[ocr errors]

ε

7) La marche des deux & d'un bout de la pile à l'autre ne se fait pas par voie de communication, mais par voie de distribution d'un couple à l'autre.

8) Lorsqu'on oxide un métal au moyen d'un fluide, il en résulte la double électricité paraît sur le métal, + dans le fluide.

[ocr errors]

9) Lorsqu'un métal s'oxide par un fluide, il se forme à chaque instant à sa surface une couche infiniment mince d'oxide, qui possède pour le moment la chaleur rouge, et sert par là d'isolateur pour les deux & produites par l'oxidation. Le moment d'après, cette couche se mouille et devient par là conducteur. J'ai conclu ces hauts degrés de chaleur de l'oxide naissant, de l'idée que je me suis faite de la nature des substances oxidantes, qui, selon moi, ne sont autre chose que des magasins de calorique combiné (1).

(1) Je distingue trois états du calorique, le calorique libre, qui n'est autre chose que le calorique rayonnant; le calorique latent, celui qui, uni au corps par l'affinité physique, produit la température et se dégage dans les milieux de moindre température; le calorique combiné, qui, indépendant de la température des milieux, est uni aux corps par l'affinité chimique, et n'en est dégagé que par la décompo

C'est sur ces données que je construisis déjà, en septembre 1801, le procès électrique de la pile dans tous ses détails, et en distinguant soigneusement deux cas, celui où un seul des deux métaux est sujet à oxidation, et celui où les deux métaux s'oxident. On peut en voir l'extrait dans les Annales de Gilbert, t. xII, p. 55, et, plus en détail, dans mon Cours de physique allemand, déjà cité, t. 11, p. 569 et suiv.

J'ajoutai à cette théorie de la pile celle de la décomposition de l'eau par l'électricité. Mes expériences se dirigèrent d'abord sur l'examen chimique de l'eau qui avait été exposée à la décomposition, en plaçant dans des tubes à part deux portions d'eau, et en faisant agir le pôle positif sur l'une et le pôle négatif sur l'autre, après avoir fait la jonction des deux eaux par un faisceau de fils; le résultat fut que ces deux eaux étaient de nature différente. Au reste, j'avoue volontiers aujourd'hui, dans l'état actuel de nos connaissances, que ces expériences ne me paraissent plus assez concluantes, et il serait à souhaiter que, vu les progrès que la chimie a faits depuis vingt-sept ans, un chimiste habile entreprît de nouveau cette recherche. Au reste, elle n'est pas indispensable, ma théorie de la décomposition de l'eau ne roulant que sur deux conséquences incontestables

sition de ces corps. Le gaz oxigène et les acides sont les seules substances qui contiennent du calorique combiné, et je ne reconnais pour acides que les substances qui contiennent du calorique à cet état. Mais comprendra-t-on ceci? En France, l'on paraît ne pas connaître la distinction que j'ai établie entre les deux espèces d'aflinités !

des phénomènes. Voici cette théorie telle que je l'exposai alors :

1er Phénomène. A la partie positive, il se dégage du gaz oxigène; à la négative, du gaz hydrogène.

ε

2me Phénomène. Chacune des est accumulée sur sa pointe comme dans les conducteurs ordinaires, par la résistance que le milieu offre à son passage.

те

1re Conséquence. La substance électrique positive dégage de l'oxigène de l'eau, et la négative dégage de l'hydrogène. La première a donc le pouvoir de donner à l'oxigène liquide la forme de gaz, et la seconde à l'hydrogène,

2me Conséquence. La portion d'eau qui a perdu son hydrogène abandonne son oxigène liquide au reste de l'eau qui s'en empare, et devient eau suroxigénée. Celle qui a perdu son oxigène abandonne au reste de l'eau son hydrogène liquide, qui s'en empare et devient eau surhydrogénée. Le contact, immédiat ou par le canal du faisceau de fils, mêle petit à petit ces deux eaux et refait de l'eau ordinaire. Voilà ce qui rend l'analyse des deux eaux difficiles.

On n'a point admis cette théorie, sur la croyance que l'hydrogène et l'oxigène seuls ne peuvent se combiner que dans une seule proportion. Mais, en 1818, M. Thenard nous a appris à faire chimiquement de l'eau suroxigénée. Pourquoi ce célèbre chimiste n'a-t-il pas cherché à faire de l'eau surhydrogénée? Ce travail serait digne de lui; il serait même peut-être plus facile que le premier. N'arriverait-on pas au but en décomposant l'eau par le manganèse dans un vase scellé hermétiquement, afin que le gaz hydrogène dégagé presse enfin

le liquide avec une telle force que l'hydrogène, qui veut continuer à se dégager, ne puisse acquérir la forme gazeuse, et soit forcé de s'unir à l'eau par affinité chimique, comme l'oxigène l'est dans l'eau suroxigénée ?

Nos deux conséquences découlent si nécessairement des faits, que ceux qui ont voulu expliquer le phénomène autrement ont dû, comme M. Richter, supposer que transporte avec une célérité infinie l'hydrogène vers la pointe négative et vice versá, pour recomposer l'eau entre les deux pointes. Mais, outre qu'il serait plus naturel que + et — ne fissent rien du tout que se réunir paisiblement, au lieu de faire et défaire elles-mêmes leur ouvrage par le même acte, peut-on concevoir que la même +, par exemple, qui a donné à l'oxigène la forme gazeuse, puisse en outre transporter l'hydrogène ? La chimie entière ne nous offre aucun exemple d'une pareille fonction double. Si l'on objecte que + ne dégage pas l'oxigène immédiatement, mais seulement médiatement en transportant l'hydrogène ailleurs, alors l'oxigène liquide devrait tirer de l'eau le calorique dont il a besoin pour se former en gaz, et par conséquent refroidir l'eau. Mais il arrive le contraire. J'avais déjà consigné, dans mon Mémoire de concours, une suite d'expériences qui prouvent que pendant l'action de la pile il y a augmentation de température des deux côtés.

=

Si nous considérons notre théorie de la décomposition de l'eau relativement à la décomposition des acides, des alcalis et des sels, et aux réductions métalliques, elle nous fournit quatre substances différentes, comme réagens chimiques, pour ces décompositions. Du côté

« ForrigeFortsæt »