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prend d'ailleurs jamais de cohérence, et ne peut s'accumuler beaucoup sans être dispersé par l'effet de la détonation. Il n'exerce d'ailleurs aucune action corrosive sur le fer.

Les amorces fulminantes, telles qu'on les emploie, et qui sont un mélange de mercure fulminant et de pulvérin, se comportent d'une manière différente. Si l'on jugeait de la crasse qu'elles laissent par le nombre des ratés, manière très-exacte d'en apprécier les inconvéniens, on la regarderait comme nulle; car, d'après les expériences qui seront rapportées plus bas, sur cent coups tirés de suite, on n'a eu aucun raté, ni de lumière, ni de canon; tandis qu'avec la poudre ordinaire on évalue ordinairement le nombre des ratés à un sur sept coups avec nos anciennes platines.

Pour apprécier l'action corrosive des amorces fulminantes, on a fait détoner sur un canon de fusil bien poli des quantités à peu près égales de fulminate pur, de fulminate mêlé avec du pulvérin pour amorce, de poudre au chlorate et de poudre ordinaire; on a aussi humecté une portion du canon avec une dissolution de sel marin, et on a placé le canon dans un rez-de-chaussée humide. Vingt-quatre heures après, on a examiné l'effet produit sur le fer. Le fulminate pur avait laissé un résidu charbonneux qui a paru plus volumineux que celui de la poudre ordinaire, mais au-dessous duquel le fer n'était point altéré. La poudre ordinaire a donné moins de résidu, et a moins rouillé le fer que la poudre fulminante pour amorces; c'est ensuite l'eau salée, et enfin la poudre au chlorate qui ont produit le plus de rouille.

Examen des avantages que présentent les fusils à percussion, sous le rapport de l'économie de la poudre. Dans le fusil ordinaire, il se fait par la lumière une perte de fluides élastiques qui n'a pas lieu dans le fusil à percussion, et il a paru intéressant de mesurer l'étendue de cette perte.

On a pris deux fusils semblables du modèle de 1816 pour l'infanterie, que nous désignerons par no 1 et no 2, et on les a essayés successivement au pendule, avec une charge de 10 grammes de poudre de mousqueterie et une balle de 19 à la livre, placée entre deux bourres de carton lissé. Le recul ayant été sensiblement le même pour les deux fusils, on a fait adapter une platine à percussion au fusil no 2, et on a cherché quelle était la quantité de poudre dont on devait le charger pour obtenir le même recul qu'avec l'autre fusil chargé de 10 grammes de poudre et d'une balle. On a trouvé que 98,14 suffisaient, et, par conséquent, on pourrait diminuer la charge de près de un dixième, en substituant le fusil à percussion au fusil ordinaire, sans affaiblir la portée. Le rapport qui vient d'être assigné reste sensiblement le même, en employant des charges un peu plus fortes que celle de 10 grammes, et s'applique exactement à la charge de 125,25 des fusils de munition, dont environ 11 grammes seulement entrent dans le canon (1).

(1) La différence entre les effets du fusil à percussion et du fusil à pierre est peut-être aussi due en partie à la plus grande rapidité d'inflammation de la charge qu'occasione l'amorce de poudre fulminante.

T. XLII.

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fr.

A l'économie de poudre d'environ de la charge que produirait l'adoption du fusil à percussion, il faut ajouter celle de l'amorce dans le fusil ordinaire, dont le poids, lorsqu'on remplit le bassinet, est, terme moyen, de 1o,1, et enfin celle due aux ratés de canon que l'on évalue ordinairement à un sur sept coups. En réunissant ces diverses quantités, on trouve 28,276 d'économie par coup de 12,25, ou de 2kil.,276 par 1000 coups, ou enfin de 6. 26, à raison de 2o 75 par kilogramme de poudre. A la vérité, cet avantage est compensé, en partie, par le prix des amorces fulminantes, qui peut être évalué, pour celles à capsule, à 3 50 le mille; mais, en retranchant ce dernier nombre de 6fr 26, on obtient encore une économie de 2. 76 par 1000 coups. Au surplus, nous n'insistons sur ce calcul que pour montrer que l'adoption des amorces fulminantes, sous le de l'économie, serait plus avantageuse qu'onéreuse. Ratés dans le fusil à percussion. Afin de mieux apprécier l'effet des amorces fulminantes, on a cherché à se placer dans des circonstances analogues à celles qui ont lieu à la guerre, en employant, pour les expériences, une poudre à mousquet un peu altérée et mal époussetée. Le fusil était tiré à balle avec la charge accoutumée, et l'amorce fulminante était à capsule.

rapport

Avec une cheminée dont le diamètre était de mil. I les ratés du canon ont commencé au 53me coup, et du 55me au 6ome on a usé jusqu'à six amorces sans dégorger la lumière, avant de le faire partir.

En substituant une cheminée de 1mil.,85 à la première, il n'y a pas eu de ratés, sur 100 coups, dans plusieurs séries d'expériences. Après la dernière série, on n'a

point nettoyé le fusil, et le lendemain on a recommencé le tir. On a eu des ratés aux coups suivans: I , 2, 3, 4, 5, 6, 7, 16, 42; mais ensuite la série de coups jusqu'à 100 a été terminée sans ratés. C'était évidemment la crasse formée la veille dans la cheminée et gonflée par l'humidité qu'elle avait absorbée, qui avait causé les ratés. Il est remarquable que, dans toutes ces expériences, on n'a observé aucun raté d'amorce.

Les mêmes épreuves ont été recommencées avec les amorces cirées proposées par M. Vergnaud, en se servant du même fusil dont la batterie avait été convenablement modifiée. La température de l'atmosphère, étant très-élevée, a fait reconnaître plusieurs inconvéniens aux amorces cirées; elles se ramollissent, s'agglomèrent par une légère pression et se déforment. Les ratés avec la cheminée de mil., 1 ont été plus nombreux qu'avec les capsules pendant que la température était élevée; ils se sont montrés souvent dans le 20me coup, mais ils ne sont devenus continus, comme pour les capsules, que vers le 60me. Avec une lumière de 1,85 de diamètre, il n'y a pas eu de ratés sur 100 coups; mais le crachement est devenu alors si considérable qu'on a été obligé de faire usage d'un couvre-vue. L'amorce a quelquefois raté, ce qui peut dépendre autant de sa nature particulière que de la forme de la platine.

Ce n'est pas ici le lieu de comparer la batterie pour les amorces cirées à celle pour les amorces à capsule; nous nous bornerons à remarquer que la batterie pour les capsules exigera moins de précision dans son exécution que l'autre ; que son marteau frappera plus sûre

ment la cheminée selon une direction perpendiculaire, et aura besoin de moins de force pour enflammer l'amorce, et qu'enfin le crachement sera moins considérable.

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L'avantage de n'avoir aucun raté ne se,borne pas une économie de poudre de 1 amorce sur 7; il faut faire attention que la quantité de poudre, employée pour amorce par le soldat, soit involontairement, soit à dessein, comme il le fait souvent pour diminuer le recul de son arme, est beaucoup plus considérable que celle qui a été supposée. Mais, indépendamment de cette économie qui pourrait paraître insignifiante, l'absence de tout raté a l'énorme avantage d'augmenter l'assurance du soldat, en lui donnant la certitude que son arme ne lui manquera pas en face de l'ennemi au moment du danger.

On pourrait croire qu'on ne parvient à éviter les ratés qu'en donnant à la cheminée de la lumière un trop grand diamètre, et en diminuant par conséquent les portées ; mais l'expérience nous a appris que le recul du fusil pendule est exactement le même avec une cheminée de Imil.,85 de diamètre, qu'avec une cheminée de 1mil.,10. Ce résultat ne surprendra point si l'on fait attention que la cheminée reste fermée par le marteau après la percussion. Il serait même possible d'en augmenter encore le diamètre, en donnant au marteau une force suffisante pour résister à l'effort des fluides élastiques qui tendraient à s'échapper par la lumière.

D'ailleurs, nous nous sommes assurés que, même dans le fusil ordinaire, la variation du diamètre de la lumière, dans les limites de 1 à 2 millimètres, n'occa

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