Œuvres complètes de P.-J. de Béranger, Bind 2,Del 2

Forsideomslag

Fra bogen

Almindelige termer og sætninger

Populære passager

Side 164 - Quel beau jour pour vous ! Mais quand la pauvre Champagne Fut en proie aux étrangers, Lui, bravant tous les dangers Semblait seul tenir la campagne. Un soir, tout comme aujourd'hui, J'entends frapper à la porte ; J'ouvre, bon Dieu! c'était lui, Suivi d'une faible escorte. Il s'asseoit où me voilà, S'écriant : oh ! quelle guerre ! Oh ! quelle guerre ! — Il s'est assis là, grand'mère ! Il s'est assis là ! J'ai faim, dit-il, et bien vite Je sers piquette et pain bis.
Side 164 - Tous les cœurs étaient contents ; On admirait son cortège. Chacun disait : quel beau temps ! Le ciel toujours le protège. Son sourire était bien doux : D'un fils Dieu le rendait père, Le rendait père.
Side 164 - Il s'est assis là ! J'ai faim, dit-il, et bien vite Je sers piquette et pain bis. Puis il sèche ses habits ; Même à dormir le feu l'invite, Au réveil, voyant mes pleurs, II me dit : Bonne espérance ! Je cours de tous ses malheurs Sous Paris venger la France.
Side 164 - Mes enfants, dans ce village, Suivi de rois, il passa. Voilà bien longtemps de ça : Je venais d'entrer en ménage. A pied grimpant le coteau Où pour voir je m'étais mise, Il avait petit chapeau Avec redingote grise. Près de lui je me troublai ; Il me dit : Bonjour, ma chère, Bonjour, ma chère.
Side 164 - J'ai depuis gardé son verre, Gardé son verre. — Vous l'avez encor, grand'mère Vous l'avez encor ! ' Le voici. Mais à sa perte Le héros fut entraîné. Lui, qu'un pape a couronné, Est mort dans une île déserte. Longtemps aucun ne l'a cru ; On disait : II va paraître. Par mer il est accouru ; L'étranger va voir son maître. Quand d'erreur on nous tira, Ma douleur fut bien amère, Fut bien amère. — Dieu vous bénira, grand'mère, Dieu vous bénira...
Side 274 - Chateaubriand, pourquoi fuir ta patrie, Fuir son amour, notre encens et nos soins? N'entends-tu pas la France qui s'écrie : Mon beau ciel pleure une étoile de moins?
Side 214 - Plus d'un pauvre vient implorer Le denier que je puis répandre, Qui n'a pas le temps de serrer La main qu'en passant j'aime à tendre.
Side 214 - Sans vieillir, accablé de jours, La fin du monde est mon seul rêve ; Chaque soir j'espère toujours, Mais toujours le soleil se lève. Toujours, toujours Tourne la terre où moi je cours, Toujours, toujours, toujours, toujours. Depuis dix-huit siècles, hélas ! Sur la cendre Grecque et Romaine, Sur les débris de mille états, L'affreux tourbillon me promène.
Side 243 - Viens, suis-nous, cède à tes nobles penchants. « Notre or, nos soins, l'étude, le théâtre, « T'auront bientôt fait oublier les champs. » Je suis venu ; mais voyez mon visage : Sous tant de feux mon printemps s'est fané. Ah! rendez-moi, rendez-moi mon village, Et la montagne où je suis né. La fièvre court, triste et froide, en mes veines; A vos désirs cependant j'obéis.
Side 164 - D'où nous venons? l'on n'en sait rien. Où nous irons, le sait-on bien? Sans pays, sans prince et sans lois, Notre vie Doit faire envie; Sans pays, sans prince et sans lois, L'homme est heureux un jour sur trois.

Bibliografiske oplysninger