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de résister davantage, est une cruelle ironie; et tandis qu'au dehors ceux-ci préparent une réaction terrible, à l'intérieur continue un conflit plus vif, quoique moins remarqué, celui des croyances. En philosophie, en politique, en religion, il n'est pas un seul point sur lequel on soit généralement d'accord. Le vulgaire ignore ce qu'il peut et ce qu'il doit faire et souffrir; l'homme instruit hésite entre l'attrait d'un plaisir présent et les embarras d'un devoir mal déterminé; la plupart ne pensent qu'à jouir de la vie, et à s'en délivrer dès qu'elle leur devient à charge.

De là l'immense corruption d'une époque que les gens idolâtres de la forme appellent le siècle d'or.

Jamais pourtant, il n'y avait eu autant de richesse, jamais autant de puissance. Des armées nombreuses, des esprits d'élite, les beaux-arts et l'industrie dans tout leur éclat, des palais splendides, l'élégance et le bien-être de la vie, des routes magnifiques, un commerce étendu, des finances prospères : voilà ce qui frappait tous les yeux.

Mais la civilisation matérielle suffit-elle à l'homme? Ceux dont les vœux ne vont pas plus loin tendent-ils à un but social élevé ? La vérité et la justice ne sont-elles pas pour l'homme un besoin non moins urgent, s'il ne l'est davantage? Quelle glèbe, au milieu des steppes arides du monde, en garde le germe précieux? Qui le fécondera pour la régénération de l'espèce humaine? Ce ne sera pas la force; car Rome l'envelopperait bientôt dans les ruines communes. Ce n'est pas la légalité : celle de Rome est si vigoureuse et si tenace, qu'elle n'en laisserait pas croître une autre à côté de la sienne. Ce n'est pas la science, qui, dans sa décrépitude, loin de porter des fruits, ne soutient qu'à grand' peine l'honneur anciennement acquis. Cette grande tâche ne peut être accomplie que par l'amour.

Que les cieux s'ouvrent donc et laissent tomber la rosée. Qu'une voix humble, mais forte de toute l'influence de la vérité, dévoile au monde la doctrine perdue; lui enseigne que la justice a des racines plus profondes que toutes les conventions humaines; que l'homme, souffle de Dieu, n'a pas seulement d'importance par rapport à la société, mais qu'il a reçu d'en haut une dignité propre, qui l'oblige à se perfectionner lui-même, et à donner à sa conscience une énergie nouvelle, en lui offrant l'appui d'une loi suprême.

Le fils de l'artisan de Nazareth, qui vient ainsi relever l'humanité, est condamné à mort; et, fidèle à l'ancienne politique, le

gouverneur romain, qui le reconnaît innocent, trouve bon qu'on fasse mourir un homme pour le salut du peuple. Qu'il meure donc, et qu'en face du fastueux Capitole, où sont écrits ces mots : Que le salut du peuple soit la loi suprême! s'élève le Calvaire ignominieux pour imposer silence à la légalité antique, en proclamant : Périsse le monde, mais que la justice s'accomplisse!

FIN DU LIVRE V.

NOTES ADDITIONNELLES

DU LIVRE V.

A. Page 31.

Valeur des monnaies et des grains.

Nous croyons devoir donner ici quelques renseignements particuliers à l'époque dans laquelle nous entrons, et nous les empruntons à M. LETRONNE (Considérations générales sur l'évaluation des monnaies grecques et romaines, et sur la valeur de l'or et de l'argent avant la découverte de l'Amérique; mémoire inséré dans le recueil de l'Académie des inscriptions ).

Les Romains frappèrent, en 547, la première monnaie d'or sur la mesure du scrupule par 20 sesterces; et nous avons encore de ces pièces avec l'indication de XX, XXXX, LX. Comme la livre romaine est de 288 scrupules, le poids du scrupule étant connu, celui de la livre le sera aussi. Les expériences les plus minutieuses ont donné 6,154 grains. (Le grain de marque est = 0, 0531 grammes de poids métrique. Sachant que le denier était de de livre, on aura le poids d'un denier = 73,333 grains.) Le denier était la monnaie réelle, tant sous la république que sous les empereurs. Au lieu du denier, les Grecs se servaient de la drachme.

1 84

La première monnaie d'argent fut frappée en l'an 485 de Rome. L'unité était le denier (dena æris), équivalent à 10 as de cuivre, pesant chacun environ une livre. La moitié était le quinarius; le quart, le sesterce, 2 livres. Ils eurent en outre, pour la commodité du change, la petite livre 1 as ou une livre de cuivre ; la demi livre livre; le ternarius de livre.

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La proportion entre l'or et l'argent, au temps d'Hérodote, était :: 13:1. Platon, dans l'Hipparque, la diminue: : 12: 1. En 300 avant J. C., Ménandre nous donne la proportion de 10: 1.

Le denier était, au commencement, beaucoup plus lourd; puis, lors de la première guerre punique, l'as fut réduit de 12 onces à 2, et, par suite, le denier à de la livre. La proportion entre l'argent et le cuivre monnayé fut donc :: 84X10 ou 140: 1.

6

En 536, l'as fut réduit au poids d'une once, et le denier, sans en al

térer la valeur, fut élevé à 16 as, le quinaire à 8, le sesterce à 4. La proportion de l'argent au cuivre monnayé se trouve donc :: 112: 1.

Entin, la loi Papiria, vers 562, abaissa l'as à once de cuivre. Le denier resta le même, et valut 16 as. La proportion entre le cuivre monayé et l'argent fut donc :: 1:56.

Dans l'origine l'aureus se rapportait au scrupule; mais ensuite, sans que nous connaissions l'époque, il se rapporte à la livre, comme le denier. Ce changement se fit peut-être après César; quoique le célèbre Eckhel nie que, durant la république, on ait frappé des monnaies d'or, par le motif que le coin en est trop beau et ressemble à celui des Siciliens et des Campaniens. Mais Rome put très-bien y employer quelques Grecs.

40X25
84

Postérieurement à 705, la monnaie d'or fut la quarantième partie de la livre pour 25 deniers de valeur. La proportion entre ces deux métaux était donc :: : 1, ou à peu près : : 12 : 1. Sous les empereurs, le poids des monnaies va en diminuant. Le titre resta presque le même entre 0,998 et 0,991 pour l'or; 0,993 et 0,965 pour l'argent. En faisant ainsi l'évaluation sans tenir compte des dépenses de fabrication, on trouve que le denier d'argent, depuis la république jusqu'à Domitien, représente la valeur ci-après :

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Nous construisons sur cette base le tableau des valeurs auxquelles il faut rapporter les sommes dont nous ferons mention dans le récit.

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Postérieurement à Constantin, le solidus peut être évalué à 14 fr.

81 c.; le reste en proportion.

F. Nous voyons dans le traité d'Antiochus avec les Romains, rap-
porté par Polybe et par Tite-Live, que le tribut doit être payé en
talents attiques de bon poids, et que le talent doit peser 40 livres
romaines. Sachant d'autre part que le talent est de 6,000 drachmes,
nous obtiendrons le poids de la drachme grains 82. Le talent atti-

que peut être calculé environ à 6,000 fr.

1

La livre d'or, mentionnée si souvent, peut être évaluée à 900 f.; à
75, celle d'argent. Vers la fin de l'empire, la livre d'or valut 1,066 fr.
(Voy. PAUCTON, Métrologie; Paris, 1780.)

Quant aux poids et mesures, en voici un aperçu d'après le même
Paucton :

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