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Le commencement de ce chant de triomphe est imité de l'Horoscope d'Achille, dans Catulle :

Accipe, quod lætâ tibi pandunt luce sorores
Veridicum oraclum; sed vos, quæ fata sequuntur
Currite ducentes subtemina, currite fusi.

Noces de Thétis et de Pélée, v. 325.

Virgile s'élève dans les vers suivants au plus haut degré d'enthousiasme. L'image de l'agitation du globe rappelle, quoiqu'avec une grande supériorité, la Naissance de Ptolémée, chantée par Théocrite (1d. XVII, v. 64). Tout-à-coup le poëte tempère ses accords pour s'incliner vers le berceau du jeune roi, dont il devoit, seize ans après, déplorer la mort prématurée (Enéide VI, v. 860); il lui promet les honneurs de l'apothéose et la félicité d'Hercule (Id. XXIV, v. 82), pour prix du premier sourire dont il récompensera la tendresse maternelle :

Torquatus volo parvulus,
Matris è gremio suæ

Porrigens teneras manus,

Dulce rideat ad patrem

Semihiante labello.

Catulle, Epithalame de Manlius.

ce

Après avoir admiré dans la composition latine tout que la mythologie païenne peut offrir de plus noble et de plus gracieux, contemplons le magnifique tableau que l'esprit prophétique fait du règne du Sauveur, au 6ome. chapitre d'Isaïe, qui a inspiré à Racine la Prophétie de Joad, et à Pope la conclusion de son Eglogue:

Φωτίζου, φωτίζου Ἱερουσαλήμ, ἥκει γάρ σου τὸ φῶς, καὶ ἡ δόξα κυρίου ἐπὶ σὲ ἀνατέταλκεν.

Ἰδοὺ σκότος καλύψει γῆν, καὶ γνόφος ἐπ ̓ ἔθνη, ἐπὶ δὲ σὲ φανήσεται κύριος, καὶ ἡ δόξα αὐτοῦ ἐπὶ σὲ ὀφθήσεται.

Καὶ πορεύσονται βασιλεῖς τῷ φωτί σου, καὶ ἔθνη τῇ λαμπρό τητί σου.

Ἆρον κύκλῳ τοὺς ὀφθαλμούς σου, καὶ ἴδε συνηγμένα τὰ τέκνα σου. ήκασι πάντες οἱ υἱοί σου μακρόθεν, καὶ αἱ θυγατέρες σου ἐπ ̓ ὤμων ἀρθήσονται.

Τότε ὄψῃ, καὶ φοβηθήσῃ, καὶ ἐκστήσῃ τῇ καρδίᾳ, ὅτι μεταβαλεῖ εἰς σὲ πλοῦτος θαλάσσης, καὶ ἐθνῶν καὶ λαῶν,

Καὶ οὐκ ἔσται σοι ἔτι ὁ ἥλιος εἰς φῶς ἡμέρας, οὐδὲ ἀνατολὴ σελήνης φωτιεῖ σοῦ τὴν νύκτα, ἀλλ ̓ ἔσται σοι κύριος φῶς αἰώνιον, καὶ ὁ Θεὸς δόξα σου.

Chap. LX, verset I.

Ἄρατε εἰς τὸν οὐρανὸν τοὺς ὀφθαλμοὺς ὑμῶν, καὶ ἐμβλέψατε εἰς τὴν γῆν κάτω· ὅτι ὁ οὐρανὸς ὡς καπνὸς ἐστερεώθη, ἡ δὲ γῆ ὡς ἱμάτιον παλαιωθήσεται, οἱ δὲ κατοικοῦντες ὥσπερ ταῦτα ἀποθανοῦνται· τὸ δὲ σωτήριον μου εἰς τὸν αἰῶνα ἔσται, ἡ δὲ δικαιοσύνη μου οὐ μὴ ἐκλείπῃ.

Chap. LI, verset 6.

ÉGLOGUE CINQUIÈME.

DAPHNI S.

SUJET.

Deux bergers, Ménalque et Mopsus, figurant le poëte lui-même et un de ses amis, déplorent la mort cruelle de Daphnis, et célèbrent son apothéose. On a cru reconnoître dans cette Eglogue une allusion au meurtre de Jules César, et aux honneurs divins qui lui furent rendus par Octave. Mais il est plus naturel de penser qu'elle n'est qu'une imitation du Thyrsis de Théocrite, consacré à la mémoire de Daphnis, fils de Mercure, premier des chantres bucoliques. Virgile y a joint plusieurs traits de l'Elégie de Bion sur la Mort d'Adonis, et de celle de Moschus sur la Mort de Bion. Sa composition a servi de modèle aux premières Eglogues de Némésien et Sannazar, à la quatrième de Pope et à la douzième de Gessner.

le

BUCOLIQUES. ÉG LOGUE V. 53

MÉNALQUE, MOPSUS.

ME. CUR non, Mopse, boni quoniam convenimus
Tu calamos inflare leves, ego dicere versus, [ambo,
Hic corylis mixtas inter considimus ulmos?

MO. Tu major; tibi me est æquum parere, Menalca:
Sive sub incertas zephyris motantibus umbras,
Sive antro potiùs succedimus; aspice ut antrum
Silvestris raris sparsit labrusca racemis.

La proposition de Ménalque est celle de Thyrsis à son ami, dans la rere. Idylle de Théocrite :

Λῆς, ποτὶ τῶν Νυμφᾶν, λῇς, αἰπόλε, τῇδε καθίξας, ὡς τὸ κάταντες τοῦτο γεώλοφον, αἵ τε μυρίκαι, συρίσδεν ; τὰς δ' αἶγας ἐγὼν ἐν τῷδε νομευσῶ.

Idylle I, v. 12.

La réponse de Mopsus rappelle celle de Comatas ( Id. V,

v. 47), et la grotte de Calypso dans Homère :

Η δ ̓ αὐτοῦ τετάνυστο περὶ σπείους γλαφυροίο ἡμερὶς ἡβώωσα, τεθήλει δὲ σταφυλῇσι· κρῆναι δ ̓ ἑξείης πίσυρες ῥέον ὕδατι λευκῷ, πλησίαι ἀλλήλων τετραμμέναι ἄλλυδις ἄλλη· ἀμφὶ δὲ λειμῶνες μαλακοὶ ἴου ἠδὲ σελίνου.

Odyssée, ch. V, v. 68.

ME. Montibus in nostris solus tibi certet Amyntas. MO. Quid, si idem certet Phoebum superare canendo? 10 ΜΕ. Incipe, Mopse prior : si quos aut Phyllidis ignes, Aut Alconis habes laudes, aut jurgia Codri.

Incipe; pascentes servabit Tityrus hados.

Le nom d'Amyntas désigne sans doute un auteur contemporain dont Virgile raille la présomption. Théocrite a dit dans le sens opposé, en faisant l'éloge du poëte Lycidas:

Εσθλὸς ἀνὴρ μέγ ̓ ἄριστος, ὃν οὐδέ κεν αὐτὸς ἀείδεν Φοῖβος σὺν φόρμιγγι παρὰ τριπόδεσσι μεγαίροι. Idylle VII, v. 100.

Ménalque indique les sujets de diverses chansons pastorales : l'amour de Phyllis, l'éloge du sculpteur Alcon, la querelle des bergers par Codrus. Dans l'Idylle grecque, le chevrier engage Thyrsis à lui chanter la mort de Daphnis:

Αλλὰ, τὺ γὰρ δὴ, Θύρσι, τὰ Δάφνιδος ἄλγεα εἶδες, καὶ τᾶς βωκολικᾶς ἐπὶ τὸ πλέον ἵκεο μώσας, δεῦρ ̓, ὑπὸ τὰν πτελέαν ἑσδώμεθα, τῶ τε Πριήπω καὶ τῶν Κρανιάδων κατεναντίον, απερ ὁ θῶκος. Idylle I, v. 19.

MO. Immò hæc, in viridi nuper quæ cortice fagi
Carmina descripsi, et modulans alterna notavi,
Experiar: tu deindè jubeto certet Amyntas.
ME. Lenta salix quantum pallenti cedit olivæ,
Puniceis humilis quantùm saliunca rosetis :
Judicio nostro tantùm tibi cedit Amyntas.

Les paroles de Mopsus sont celles de Lycidas à Théocrite, qui paroît lui-même sous le nom de Simichide dans l'Idylle des Fêtes de Cérès :

Αλλ ̓ ἄγε, βωκολικᾶς ταχέως ἀρχώμεθ ̓ ἀοιδᾶς, Σιμιχίδα· κἀγὼ μέν, ὅρη φίλος, εἴ τοι αρέσκει τοῦθ ̓ ὅ τι πρὰν ἐν ὄρει τὸ μελύδριον ἐξεπόνασα.

Idylle VII, v. 49.

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