M. Mirabar quid moesta deos, Amarylli, vocares; Moschus a placé ces images gracieuses dans son Idylle sur la Mort de Bion: Κρανίδες ὠδύραντο, καὶ ὕδατα δάκρυα γέντο Ἀχὼ δ ̓ ἐν πέτρησιν ὀδύρεται, ὅττι σιωπῆς, κοὐκ ἔτι μιμεῖται τὰ σὰ χείλεα· σῷ δ ̓ ἐπ' ὀλέθρῳ δένδρεα καρπὸν ἔριψε, τὰ δ ̓ ἄνθεα πάντ' ἐμαράνθη. Moschus, Idylle III, v. 29. T. Quid facerem? neque servitio me exire licebat, Hic mihi responsum primus dedit ille petenti : Les honneurs divins que l'adulation offre ici à Octave sont ceux que Ptolémée fit rendre à son père (Id. XVII, v. 126); mais Virgile sait louer avec plus de délicatesse que Théocrite. Son dernier vers, traduit du poëte grec (Id. IX, v. 3), a été développé par le Tasse (Aminte, act. II, sc. 2). M. Fortunate senex, ergò tua rura manebunt! sepes 5o Non insueta graves tentabunt pabula foetas, Les principaux traits de cette belle description, qui acquiert un nouveau prix dans la bouche d'un exilé,, se retrouvent, avec un sentiment moins profond mais avec la même richesse de poésie, dans le tableau des Fêtes de Cérès qui termine la 7me. Idylle: Αδείας σχίνοιο χαμευνίσιν ἐκλίνθημες, ἔν τε νεοτμάτοισι γεγαθότες οἰναρέοισι. Idylle VII, v. 133. 6ο 7. Ante leves ergo pascentur in æthere cervi, Et freta destituent nudos in littore pisces; > Anté, pererratis amborum finibus, exsul Aut Ararim Parthus bibet, aut Germania Tigrim, pectore vultus. Le plus ancien exemple de ces hyperboles poétiques, devenues d'un usage général, se retrouve au 5me, livre d'Hérodote : Ότε οὐρανὸς ἔσται ἔνερθε τῆς γῆς, καὶ ἡ γῆ μετέωρος ὑπὲρ τοῦ οὐρανοῦ, καὶ οἱ ἄνθρωποι νομὸν ἐν θαλάσσῃ ἕξουσι, καὶ οἱ ixlves tòv æpótepov äv0pwñor (Histoire, liv. V, section 92). M. At nos hinc alii sitientes ibimus Afros, En, unquàm patrios longo post tempore fines, Carmina nulla canam; non, me pascente, capellæ, Ce tableau forme un heureux contraste avec celui du bonheur de Tityre. Peut-être en traçant ces lignes attendrissantes, le poëte faisoit-il un dernier effort pour fléchir les triumvirs en faveur de ses compatriotes. Ses vers respirent ce vif amour de la patrie qui dicta à Tyrtée son ode de l'Exil. Etudes grecq. Įr• Partio. Ils ont produit chez les modernes deux imitations célèbres : le premier choeur de l'Esther de Racine et le Village abandonné de Goldsmith. Les dernières paroles de Mélibée s'adressent à son troupeau, comme celles du Daphnis de Sicile, qui fait en mourant ses adieux à la nature: Ω λύκοι, ὦ θῶες, ὦ ἀν' ώρεα φωλάδες ἄρκτοι, χαίρεθ ̓· ὁ βωκόλος ἔμμιν ἐγὼ Δάφνις οὐκ ἔτ ̓ ἀν ̓ ὕλαν, οὐκ ἔτ ̓ ἀνὰ δρυμώς, οὐκ ἄλσεα· χαῖρ ̓ Ἀρέθοισα καὶ ποταμοί, τοὶ χεῖτε καλὸν κατὰ Θύμβριδος ὕδωρ. Idylle I, v. 115. 80 T. Hic tamen hanc mecum poteris requiescere noctem Fronde super viridi : : sunt nobis mitia poma, Castaneæ molles, et pressi copia lactis. Et jam summa procul villarum culmina fumant, L'accueil de l'hospitalité, le repas modeste des bergers terminent dignement ce joli drame champêtre. L'invitation de Tityre rappelle ces vers de Théocrite : Αδιον ἐν τὤντρῳ παρ ̓ ἐμὶν τὴν νύκτα διαξεῖς· ἐντὶ δάφναι τηνεὶ, ἐντὶ ῥαδιναὶ κυπάρισσοι, ἐντὶ μέλας κισσός, ἔντ ̓ ἄμπελος & γλυκύκαρπος. Idylle XI, v. 44. ALEXIS. SUJET. Le berger Corydon exprime son amour pour Alexis, esclave chéri d'un autre maître. Quelques auteurs ont prétendu que Virgile désignoit par cette allégorie le jeune Alexandre, esclave de Pollion; nous pensons qu'il n'a eu d'autre but que d'imiter deux jolies Idylles grecques : l'Amaryllis et le Cyclope de Théocrite. Cette composition a servi de modèle aux premières Eglogues de Segrais et de Gessner, et aux deuxièmes de Sannazar et de Pope. |