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ont dû exercer sur elles des actions quelconques, d'où sont résultés de nouveaux composés. Le physicien peut donc ajouter des notions importantes à l'histoire de la terre, en cherchant à découvrir les forces en vertu desquelles ces changemens se sont opérés.

On sait que les eaux contiennent ordinairement des substances relatives aux terrains qu'elles traversent. Dans les terrains calcaires, ce sont le carbonate et le sulfate de chaux dans les grands laes, le carbonate et le muriate de soude. Les eaux minérales renferment ordinairement les sulfates de soude et de magnésie; les nitrates de potasse, de chaux, de magnésie, se forment dans les vieux murs et près des habitations. Le nitrate de soude existe en Amérique, en couches minces d'une grande étendue. L'acide borique et le borate de soude se trouvent dans certains lacs. L'intérieur des mines se charge toujours de sels dépendans de leur nature. En général, ce sont les sulfates de zinc de nickel, de cobalt, de fer et de cuivre qui proviennent de la décomposition de leurs sulfures respectifs; on y rencontre aussi les sulfates de magnésie, d'alumine et de manganèse...

Dans les terrains volcaniques, le soufre y donne naissance à des sulfates; l'acide hydrochlorique à des chlorures de cuivre, de fer, de soude et de potasse, qui par leur réaction sur les laves provoquent la formation de certaines substances.

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Il est à croire que ce ne sont pas les seuls composés qui se forment journellement; car on trouve, dans les filons, des substances qui y ont été déposées, à une époqué postérieure à la consolidation des masses, et qui, se trouvant en contact avec des dissolutions, salines,

doivent éprouver des actions électriques propres à amener leur décomposition. Au surplus, quelle que soit l'origine de la plupart de ces substances, si je parviens à prouver qu'on peut arriver à en former de semblables. par l'emploi seul de forces électriques très-faibles, si faciles à produire dans l'état actuel de la science, j'aurai # rendu probable la supposition que les autres peuvent avoir eu une origine semblable, surtout si la méthode employée découle d'un principe général; cette méthode repose sur les effets électriques qui se manifestent dans. l'action chimique des métaux en contact avec les dissolutions salines, et dans celle des dissolutions entre elles. Cet examen renferme probablement la clef des phénomènes dont nous sommes journellement témoins. dans les trois règnes de la nature.

Le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie, est divisé en deux parties; la première comprend les effets électro-chimiques produits principalement dans le contact des dissolutions entre elles et dans celui de ces dernières avec les métaux ; et la seconde, les applications qu'on peut en faire à la combinaison des corps.

CHAPITRE PREMIER..

Des actions électro-chimiques et de leur influence sur un élément voltaïque.

§ 1. Des diverses théories électro-chimiques, et des découvertes qui s'y rapportent.

Volta, en créant l'admirable instrument auquel les sciences physiques et chimiques doivent un si grand.

nombre de découvertes importantes, a admis comme base fondamentale de sa théorie, que tous les corps suffisamment bons conducteurs de l'électricité, se constituaient toujours dans deux états électriques contraires par leur contact mutuel, et que le liquide interposé entre chaque couple de la pile, n'agit seulement que pour transmettre l'électricité de l'un à l'autre ; de sorte que son action chimique sur les métaux n'influe en rien sur l'effet produit.

M. Davy a donné plus d'extension à cette théorie; il a avancé que les substances acides et alcalines, qui peuvent exister sous la forme sèche et solide, s'électrisent également par leur contact; que les premières sont toujours négatives et les autres positives, et que ces effets cessent à l'instant où commence l'action chimique.

Ce savant célèbre, tout en admettant la théorie de Volta sur le contact, a cependant reconnu la nécessité d'une action chimique, pour que la pile puisse se charger assez rapidement de manière à produire des décompositions.

MM. Wollaston et Fabroni ont regardé l'action chimique du liquide sur les métaux comme la cause unique du développement de l'électricité, sans s'expliquer sur la manière dont elle l'opère. En France, MM. Biot et F. Cuvier vérifièrent en partie cette conjecture, en montrant qu'une pile voltaïque cesse de fonctionner quand elle se trouve dans un milieu privé de gaz oxigène.

La découverte importante de l'électro-magnétisme par M. OErsted, a fourni aux physiciens de nouveaux moyens d'explorer les phénomènes électro-chimiques, et da

constater les plus faibles dégagemens de l'électricité dans l'action chimique.

C'est à cette époque que je commençai à me livrer à des recherches expérimentales sur l'électro-chimie. Je multipliai les appareils et les expériences pour démontrer que dans toutes les actions chimiques il se produit des phénomènes électriques qui sont inverses de ceux que M. Davy avait découverts dans le contact des acides. et des alcalis ou des métaux, quand il n'est pas suivi d'une combinaison, c'est-à-dire, que l'acide prend l'électricité positive, et l'alcali ou le métal l'électricité négative. ( Ann. de Chim. et de Phys., t. xxi, p. 252.) J'étudiai successivement l'action des acides sur les alcalis, celles des liquides les uns sur les autres et sur les métaux, d'abord avec le galvanomètre, ensuite avec le condensateur; enfin, je mis tous mes soins à vérifier l'exactitude du fait général dont je viens de parler (Ann. de Chim. et de Phys., t. xxi, p. 192; t. xxiv, p. 337; t. xxv, p. 405; t. xxv1, p. 176; t. xxvII, p. 5; t. xxvIII, p. 19).

MM. De Larive, Nobili et Marianini ont contribué ensuite, par leurs découvertes, à faire faire des pas importans à la science.

M. De Larive, dans deux Mémoires intéressans, a cherché à établir le principe adopté par M. Wollaston, que le contact des métaux ne produit d'effets électriques qu'autant qu'il y a action chimique. Dans le premier, il peut varier les effets électriques dans un même couple voltaïque, en employant successivement divers conducteurs liquides, et tire la conséquence suivante des faits qu'il a observés :

montre

que

l'on

Quand un métal est attaqué par un agent chimique soit liquide, soit gazeux, la surface attaquée acquiert une électricité positive, qui se répand dans le gaz ou le liquide environnant. Le fluide négatif, chassé de la surface attaquée, tend à sortir du métal par tous les conducteurs qui lui sont soudés. Cette manière de voir n'est que le développement du fait général, que j'ai découvert il y a quelques années.

M. Nobili, partant de ce principe, que dans toute action chimique il y a dégagement de chaleur, et que la différence de température entre les deux portions d'un même métal ou de métal différent, plongeant dans un même liquide, suffit pour déterminer les effets électriques, a voulu établir que toutes les actions quelconques de ce genre dans quelques circonstances qu'on les considère, sont toujours dues à des différences de tempé rature. Pour l'instant, je me borne à énoncer la théorie de cet habile physicien sans chercher à en discuter le mérite.

J'ai voulu présenter un tableau rapide de l'état de la science, pour que l'on pût lier plus facilement les observations déjà connues avec celles qui sont rapportées dans ce Mémoire.

SII. De l'action réciproque des dissolutions salines ou des liquides différens les uns sur les autres.

J'ai déjà avancé que lorsqu'un acide agit sur un métal, il devait y avoir des phénomènes électriques composés, en effet :

Quand un métal est attaqué par un acide ou un liquide quelconque, il y a dégagement de chaleur, puis formation d'un composé qui exerce une réaction non-seule

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