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DE MÉDECINE,

DE CHIRURGIE ET DE PHARMACIE

FRANÇAISES ET ÉTRANGÈRES,

OU

RECUEIL PÉRIODIQUE

DES TRAVAUX

DE LA SOCIÉTÉ DE MÉDECINE DE PARIS;

RÉDIGÉ

PAR A. N. GENDRIN, L'UN DE SES MEMBRES.

TOME CIV. - VII® DE LA III© SÉRIE.

A PARIS,

CHEZ BAILLIÈRE, LIBRAIRE,

RUE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE, N° 13 bis.

Juillet M. DCCC. XXVIII.

DE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET,

RUE DE VAUGIRARD,

N° 9.

DE MÉDECINE,

DE CHIRURGIE ET DE PHARMACIE,

OU

RECUEIL PÉRIODIQUE DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ DE MÉDECINE DE PARIS.

La Société de Médecine considère les opinions comme propres à leurs auteurs ; elle n'adopte que les conclusions des rapports.

MÉMOIRES ET OBSERVATIONS.

Mémoire sur le mode d'action DES ÉVACUATIONS SANGUINES DANS LES PHLEGMASIES; par M. LATOUR,

D. M. P.

Couronné par l'Académie des Sciences de Dijon, et imprimé par décision de la Société de Médecine de Paris.

Si l'on jugeait par le grand nombre d'écrits qui existent sur les émissions sanguines, et qui tous, depuis long-temps, nous représentent les mêmes théories, on

Ce Mémoire a été rédigé pour le concours ouvert par l'Académie de Dijon, sur les évacuations sanguines. Le jugement de cette Société ayant été long-temps différé, M. Latour, qui croyait que la palme académique ne lui avait pas été décernée, a adressé son Mémoire à la Société de Médecine de Paris. Pendant que ce travail était soumis au jugement de cette dernière compagnie, l'Académie de Dijon a prononcé sur les Mémoires qui lui étaient parvenus, et a couronné le travail de M. Latour.

A. N. G., réd.

serait tenté de croire qu'on est irrévocablement fixé sur cette matière, et que tout travail à cet égard serait désormais inutile. Cependant le moment est venu où les opinions ne sont plus consacrées par la longue durée de leur règne; et les praticiens, aujourd'hui, doivent s'affranchir du joug des préjugés, et concourir, chacun de tous ses efforts, aux progrès d'une science qui touche de si près aux intérêts de l'humanité. Si la pathologie a acquis un haut degré de perfection, elle laisse la thérapeutique loin d'elle, et cette dernière branche de l'art de guérir, point de réunion, but essentiel de toutes les connaissances médicales, a encore besoin de la profonde méditation des savants. Seulement, pour ce qui concerne les émissions sanguines, je ne crains pas d'avancer qu'il est de graves erreurs à détruire, des vérités importantes à établir. S'il est vrai que tout médecin ait pour guide, dans sa pratique, une théorie fondée sur des bases plus ou moins solides, s'il est vrai que le choix de ses moyens soit toujours commandé par l'opinion qu'il a sur leur manière d'agir, des idées saines sur le mode d'action de la saignée suivant le procédé mis en usage, doivent être d'une importance majeure par les fréquentes applications qu'on en peut faire dans l'exercice de l'art. C'est ce problème thérapeutique que je vais essayer de résoudre; et si, après avoir démontré que la théorie que je vais présenter est en tout conforme aux lois qui régissent les corps inorganiques et à celles qui régissent les corps organisés, l'observation clinique vient y ajouter un nouveau poids, nous serons fondés à la croire d'une justesse satisfaisante.

Je n'ambitionne nullement le titre de néologue, mais je crois nécessaire à l'avancement d'une science que les mots ne donnent point une fausse idée des phénomènes qu'ils sont destinés à exprimer. Aussi bannirai-je dans

ce travail les dénominations de saignée locale et de saignée générale, parce que l'une n'est ni plus générale ni plus locale que l'autre. J'appellerai saignée capillaire celle qui se pratique par les vaisseaux de ce nom; phlébotomie, saignée veineuse ou phlébique, celle qui a lieu par l'ouverture d'une grosse veine; enfin, veine; enfin, artériotomie ou saignée artérielle, celle que l'on procure par l'incision d'une artère. Nous verrons plus loin combien est peu fondée la théorie sur laquelle sont appuyées les dénominations que je crois devoir rejeter.

Il serait sans doute intéressant de remonter aux opinions de nos premiers maîtres; le lecteur serait peutêtre flatté d'apprendre quel fut l'inventeur des saignées, de savoir qu'Arétée pratiqua le premier l'artériotomie, et Thémison la saignée capillaire; mais je laisse à ceux qui écrivent l'histoire de l'art, le soin de signaler ces noms illustres à l'humanité reconnaissante. Pour moi, je me contenterai de soumettre à une analyse rigoureuse les théories généralement adoptées de nos jours, et pour le faire avec succès, il est bon de procéder à l'examen préliminaire de l'enchaînement des phénomènes dans les maladies où les évacuations sanguines sont utiles; en un mot, dans les inflammations.

Le système nerveux, principal moteur de toutes les actions physiologiques, est encore le point duquel dérivent tous les phénomènes morbides; il les tient sous sa dépendance, et quoique son affection matérielle, se dérobe le plus souvent à nos sens, il est facile de l'apprécier par ses résultats. Dans une inflammation, par exemple, il y a engorgement sanguin bien manifeste, il est vrai; mais cet engorgement a été nécessairement précédé d'une modification dans les nerfs de la partie qui en est le siége, modification annoncée dans la plupart des cas par la douleur. Cette vérité pathologique

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