Le symbolisme: Essai historique sur le mouvement symboliste en France de 1885 à 1900B. Franklin, 1911 |
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Side 379 - La Mort a des rigueurs à nulle autre pareilles: On a beau la prier; La cruelle qu'elle est se bouche les oreilles, Et nous laisse crier. Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre, Est sujet à ses lois; Et la garde qui veille aux barrières du Louvre N'en défend point nos rois.
Side 194 - O bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits! Pour un cœur qui s'ennuie, O le chant de la pluie! Il pleure sans raison Dans ce cœur qui s'écœure. Quoi! nulle trahison? Ce deuil est sans raison. C'est bien la pire peine De ne savoir pourquoi. Sans amour et sans haine, Mon cœur a tant de peine.
Side 204 - Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui Va-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivre, C'.e lac dur oublié que hante sous le givre Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui...
Side 116 - Et la terre, et le fleuve, et leur flotte, et le port Sont des champs de carnage où triomphe la mort. O combien d'actions, combien d'exploits célèbres Sont demeurés sans gloire au milieu des ténèbres...
Side 58 - Quel est celui de nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience?
Side 306 - VOYELLES A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu, voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes.
Side 292 - Au bois, il ya un oiseau, son chant vous arrête et vous fait rougir. Il ya une horloge qui ne sonne pas. Il ya une fondrière avec un nid de bêtes blanches. Il ya une cathédrale qui descend et un lac qui monte.
Side 290 - Le loup criait sous les feuilles En crachant les belles plumes De son repas de volailles : Comme lui je me consume. Les salades, les fruits N'attendent que la cueillette ; Mais l'araignée de la haie Ne mange que des violettes. Que je dorme ! que je bouille Aux autels de Salomon. Le bouillon court sur la rouille, Et se mêle au Cédron.
Side 56 - C'est à la fois par la poésie et à travers la poésie, par et à travers la musique, que l'âme entrevoit les splendeurs situées derrière le tombeau; et, quand un poème exquis amène les larmes au bord des yeux, ces larmes ne sont pas la preuve d'un excès de jouissance, elles sont bien plutôt le témoignage d'une mélancolie irritée, d'une postulation des nerfs, d'une nature exilée dans l'imparfait et qui voudrait s'emparer immédiatement, sur cette terre même, d'un paradis révélé.
Side 207 - Le vers est partout dans la langue où il ya rythme, partout, excepté dans les affiches et à la quatrième page des journaux. Dans le genre appelé prose, il ya des vers, quelquefois admirables, de tous rythmes. Mais, en vérité, il n'ya pas de prose: il ya l'alphabet et puis des vers plus ou moins serrés: plus ou moins diffus. Toutes les fois qu'il ya effort au style, il ya versification.