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LE VILAIN.

(1815.)

AIR De Ninon chez Madame de Sévigné.

En quoi, j'apprends que l'on critique
Le de qui précède mon nom.
Êtes-vous de noblesse antique?

Moi, noble oh! vraiment, messieurs, non.
Non, d'aucune chevalerie

Je n'ai le brevet sur vélin.

Je ne sais qu'aimer ma patrie.... (bis)

Je suis vilain et très-vilain.... (bis)
Je suis vilain,
Vilain! vilain.

Ah! sans un de j'aurais dû naître ;
Car dans mon sang, si j'ai bien lu,

Jadis mes aïeux ont d'un maître
Maudit le pouvoir absolu.

Ce pouvoir, sur sa vieille base,
Étant la meule du moulin

Ils étaient le grain qu'elle écrase.
Je suis vilain et très-vilain,
Vilain, vilain.

Mes aïeux, jamais dans leurs terres,
N'ont vexé des serfs indigens;

Jamais leurs nobles cimeterres

Dans les bois n'ont fait peur aux gens.
Aucun d'eux, las de sa campagne,
Ne fut transformé Merlin

par

En chambellan de.... Charlemagne.

Je suis vilain et très-vilain,
Je suis vilain,
Vilain, vilain.

Jamais aux discordes civiles
Mes braves aïeux n'ont pris part;
De l'Anglais aucun dans nos villes
N'introduisit le léopard;

Et quand l'église, par sa brigue,
Poussait l'état vers son déclin,

Aucun d'eux n'a signé la ligue.
Je suis vilain et très-vilain,

Je suis vilain,

Vilain, vilain.

Laissez-moi donc sous ma bannière,
Vous, messieurs, qui le nez au vent,
Nobles par votre boutonnière,

Encensez tout soleil levant.
J'honore une race commune
Car sensible, quoique malin,
Je n'ai flatté que l'infortune.
Je suis vilain et très-vilain,
Je suis vilain,

Vilain, vilain.

LE VIEUX MÉNÉTRIER.

(NOVEMBRE 1815.)

AIR C'est un lanla landerirette.

Je ne suis qu'un vieux bonhomme,
Ménétrier du hameau.

Mais pour sage on me renomme

Et je bois mon vin sans eau.
Autour de moi sous l'ombrage
Accourez vous délasser.

Eh! lon lon la, gens de village,

Sous mon vieux chêne, il faut dauser.

Oui, dansez sous mon vieux chêne;
C'est l'arbre du cabaret.

Au bon temps toujours la haine
Sous ses rameaux expirait.
Combien de fois son feuillage

Vit nos aïeux s'embrasser !
Eh! lon lon la, gens de village,
Sous mon vieux chêne, il faut danser.

Du château plaignez le maître,
Quoiqu'il soit votre seigneur.
Il doit du calme champêtre
Vous envier le bonheur.

Triste au fond d'un équipage,

Quand là-bas il va passer,
Eh! lon lon la, gens de village,

Sous mon vieux chêne, il faut danser,

Loin de maudire à l'église

Celui qui vit sans curé,

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