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sione pas de diminution sensible dans la portée. Voici le tableau des résultats que nous avons obtenus :

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Fabrication du fulminate de mercure. Cette poudre se prépare avec le mercure, l'acide nitrique à 38 ou 40° de Baumé, et l'alcool à 85 ou 88 degrés centésimaux. Des expériences variées sur de petites quantités nous ont appris que les meilleures proportions sont celles qu'avait trouvées Howard : I de mercure, 12 d'acide nitrique et 11 d'alcool. Un kilog. de mercure produit 1 kil. de fulminate pur, quantité avec laquelle on pourrait faire au moins 40,000 amorces à capsule pour le fusil de guerre.

Le fulminate de mercure, tel qu'on le prépare, étant en petits cristaux, on commence par le broyer sur une table de marbre avec une molette en bois, après l'avoir mouillé avec 30 pour 100 d'eau ; on ajoute ensuite six parties de poudre ordinaire sur dix de fulminate, et on continue à broyer. On obtient une pâte ferme qui, essorée au degré convenable, est mise en grains, dont chacun doit faire une amorce.

Si le fulminate de mercure ne présente aucun danger

tant qu'il est humide, il n'en est plus de même lorsqu'il est sec, et on ne doit le manier alors qu'avec beaucoup de précaution. Néanmoins on peut éviter de l'employer dans cet état ; et comme la fabrication des amorces fulminantes sera toujours très-petite, qu'on peut la diviser beaucoup et lui appliquer des procédés très-parfaits, nous n'hésitons pas à déclarer qu'elle pourrait être faite sans aucune difficulté et sans plus de danger que celle de la poudre ordinaire dans les établissemens du Gouvernement. Une explosion aurait même des suites moins fâcheuses, tant pour les ouvriers que pour les bâtimens, à cause de la très-petite quantité de matière mise en manipulation.

Diverses espèces d'amorces employées jusqu'à ce jour. On a employé : 1° la poudre fulminante en grains; 2o la poudre en pastilles recouvertes de plomb ou de papier; 3o la poudre en grains vernis; 4° les amorces cirées; 5o les amorces à capsule; et 6° celles en tube.

La poudre en grains est très-dangereuse, car l'explosion d'un seul grain détermine celle de toute la masse. Elle n'est presque plus en usage. Les autres amorces n'ont pas le même inconvénient; mais comme elles ont de commun d'avoir une enveloppe, et que celles dites cirées et à capsule sont presque les seules en usage, nous ne nous occuperons que de ces dernières.

Les amorces cirées étaient en usage parmi les chasseurs, lorsqu'elles ont été proposées par M. Vergnaud pour l'infanterie. Elles renferment chacune 3 centigrammes de fulminate de mercure et 1 centigramme de pulvérin de poudre à canon, et sont enveloppées d'une couche de cire appliquée à la main, qui les défend très

bien de l'action de l'humidité, et les empêche de s'enflammer simultanément. Elles se fixent aussi très-bien sur le bassinet, et peuvent être transportées facilement et sans danger, en prenant soin toutefois de les garantir de la chaleur du soleil et de celle des corps qui pourraient déterminer leur agglomération.

Elles ont l'inconvénient de cracher beaucoup, et de donner un peu plus de fumée et d'odeur que les amorces à capsule. Leur prix actuel dans le commerce est de 6,75, à 7 le mille.

100

Les amorces à capsule sont aujourd'hui le plus en usage, et forment au moins les 9 de la consommation; celles pour le fusil de chasse renferment chacune 0,017 de fulminate de mercure, mêlé avec 6 dixièmes de son poids de pulvérin. Ces amorces résistent très-bien à l'action de l'humidité, et prennent feu après plusieurs heures d'immersion dans l'eau. Leur forme, très-régulière et très-solide, permet de les fixer sur la cheminée de la lumière par des moyens mécaniques, ce qui sera très-avantageux pour les fusils de guerre. Dans l'explosion, la capsule de cuivre est déchirée, et rarement divisée et lancée ; mais, en creusant la tête du marteau de percussion, le cuivre n'est plus projeté que contre terre.

Les capsules se fabriquent au balancier avec une grande rapidité. Les amorces prennent feu quelquefois pendant leur fabrication; mais l'inflammation ne se communique que très-rarement au petit nombre de celles qui sont en manipulation. Le transport en est facile et sans danger. Leur prix actuel dans le commerce est de 3,50 le mille. On ne peut dire, dans ce moment, lesquelles des amorces cirées et des amorces à capsule

seraient préférables pour le service militaire; des épreuves seront nécessaires pour résoudre cette question.

CONCLUSION.

L'expérience acquise sur les amorces fulminantes, et leur usage presque général pour les armes de chasse, rendent incontestable leur avantage pour les armes de guerre. Leur adoption procurerait économie de poudre, assurerait le tir et donnerait au soldat plus de confiance.

La poudre au chlorate de potasse ayant l'inconvénient de rouiller et de crasser beaucoup les armes, et d'occasioner par conséquent des ratés, on doit donner la préférence pour les amorces au fulminate de mercure, qui n'a aucun de ces inconvéniens.

La fabrication du fulminate de mercure, bien qu'elle ne soit pas sans danger, n'offre point de difficultés réelles, et l'Administration des poudres serait promptement en mesure de l'entreprendre, et de fournir à tous les besoins du Gouvernement.

Les amorces proposées par M. Vergnaud sont composées avec le fulminate de mercure, comme toutes les amorces en usage; mais elles sont caractérisées par leur enveloppe de cire. Celles à capsule, à en juger par leur emploi presque général pour les fusils de chasse, paraissent préférables; mais les besoins du service militaire peuvent exiger d'autres conditions qu'il ne nous appartient pas d'examiner, et l'expérience doit seule déterminer la préférence.

En terminant ce rapport, nous croyons devoir présenter une objection qu'on pourrait peut-être élever contre l'application des amorces fulminantes aux armes

de guerre ; c'est que le mercure, qui fait la base essentielle de ces amorces, nous vient de l'étranger, et que, en cas de guerre, on pourrait en être privé, de manière le service militaire pourrait s'en trouver gravement compromis.

que

Mais, pour réduire cette objection à sa juste valeur, il suffit de remarquer que l'on peut faire au moins 40,000 amorces, avec 1 kilogramme de mercure, et qu'avec 100 kilog. on ferait quatre millions d'amorces, quantité suffisante pour armer 100,000 hommes. Il serait donc facile de faire en temps opportun des approvisionnemens de mercure suffisans pour les besoins militaires; d'ailleurs, on sait par expérience que, même pendant le dernier blocus continental, la France n'a jamais manqué de mercure. Enfin on pourrait, au besoin, remplacer momentanément le mercure fulminant par le chlorate de potasse, sans rien changer au mécanisme des batteries des armes à feu, ou même employer le fulminate d'argent.

NOUVEAU Composé de chlore, de phosphore et de soufre ou chloro-phosphure de soufre.

PAR M. SERULLAS.

(Lu à l'Académie royale des Sciences, le 6 juillet 1829.)

ON a admis jusqu'à présent que le phosphore et le soufre pouvaient se combiner en toutes proportions. Seulement, dans ces derniers temps, M. Faraday a fait connaître un composé de ces deux substances susceptible

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