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préparée est infiniment loin d'avoir une inflammation aussi rapide que le fulminate de mercure et surtout que le fulminate d'argent, et il n'y a pas d'arme qui, chargée avec l'un ou l'autre de ces deux fulminates à la même dose qu'avec la poudre à tirer, pût résister à leur action, quoique le volume des fluides élastiques produits dans le premier cas soit plus petit que dans le second (1).

30 grammes de fulminate de mercure enflammés dans une petite boîte de carton, sur le fond d'un baril mal affermi, y ont fait uu trou arrondi sans le briser, comme l'aurait fait un boulet lancé par une pièce de quatre. Le bruit de l'explosion a paru beaucoup plus fort que celui d'un mousquet.

La même quantité de poudre, enflammée dans de semblables circonstances, a fait à peine entendre du bruit, n'a pas brisé le fond du tonneau, et ne l'a pas même ébranlé.

25 grammes de fulminate de mercure, mis à l'air libre sur une planche placée sur le sol, l'ont réduite en pièces et ont fait de plus un trou dans la terre au-dessous de la

(1) Quelle que soit la dose de fulminate de mercure que l'on mette dans une arme faite avec les métaux connus, on la détruirait très-promptement; car, pendant le chargement des amorces avec le fulminate mitigé par de la poudre ordinaire, les poinçons en acier fondu trempé, avec lesquels on presse cette poudre au fond des capsules, sont promptement sillonnés par les explosions qui se font à chaque instant, quoique les gaz produits aient un libre cours sur les côtés des poinçons.

planche. La même quantité de fulminate, placée sous un baril défoncé, de la capacité d'environ un hectolitre, l'a réduit en pièces par sa détonation.

Une petite chambre en acier de 3mil cubes de capacité, et dont les parois avaient 3mil. d'épaisseur, a été souvent brisée en morceaux par l'explosion du fulminate de mercure qu'elle renfermait.

25 grammes de fulminate, enflammés à l'air libre, ont communiqué l'inflammation à une autre portion de fulminate placée à 5 centimètres de distance; mais l'inflammation n'a pas eu lieu sur une seconde portion de fulminate à la distance de 12 centimètres.

Si l'on place l'une contre l'autre sur du papier, et même l'une sur l'autre, une traînée de fulminate de mercure et une traînée de poudre à tirer, et qu'on mette le feu au fulminate, la poudre à tirer sera dispersée sans laisser de trace de sa combustion sur le papier, et on lạ retrouvera presqu'en entier. Si l'on met, au contraire, le feu à la poudre à tirer, dès que l'inflammation sera parvenue au fulminate, celui-ci, tant sa détonation est instantanée, aura encore le temps de disperser le reste de la poudre, avant que l'inflammation ait pu l'atteindre, et l'on n'apercevra point de traces de combustion de la partie projetée. Uu mélange intime de fulminate et de pnlvérin brûlera, au contraire, en totalité.

Ce résultat sur la propagation d'inflammation par le fulminate, à d'aussi petites distances, à l'air libre, paraît d'autant plus extraordinaire que, dans les amorces des armes à feu, cette propagation, relativement à la quantité de fulminate, est incomparablement plus grande, puisqu'elle s'étend à plus d'un centimètre, et que le

lieutenant-colonel Châteaubrun a porté l'inflammation à la poudre, dans une pièce de 24, à travers l'épaisseur du métal, par une cheminée de 10 points, avec 10 centigrammes de fulminate. Mais les résultats que nous venons de citer, sont incontestables, et l'on verra bientôt l'anomalie qu'ils semblent présenter n'est point réelle (1).

que

La force du fulminate de mercure est de beaucoup plus grande que celle de la meilleure poudre de chasse, mais il serait difficile de dire de combien. On s'est borné, pour l'apprécier, à faire détonner des quantités variables de fulminate de mercure et de poudre de chassé, sous une masse creuse en cuivre, disposée de manière qu'on pût mesurer son ascension. On a trouvé que, dans cette circonstance, le fulminate élevait la masse de cuivre à une hauteur 15 à 30 fois plus grande que la poudre.

La grande rapidité d'explosion de la poudre fulminante de mercure, de laquelle résultent des effets semblables à ceux que produit un mobile lancé par une arme à feu, pourrait en rendre l'emploi utile dans quelques circonstances, par exemple, pour briser des portes, sous forme de pétards.

Mélange du fulminate de mercure avec la poudie pour amorces. La quantité de fulminate de mercure nécessaire pour une amorce est si petite, qu'elle n'est, pour

(1) Notre marine a adopté une amorce faite avec la même poudre, qui se place sur la lumière du canon, et qui nonseulement va porter le feu dans la gargousse, à travers toute l'épaisseur du métal, mais encore la crève, quelque fort que soit le parchemin ou la matière qui a servi à la faire.

ainsi dire, point maniable. On a été conduit naturellement à mêler le fulminate avec la poudre ordinaire, pour augmenter le volume des amorces; mais ce n'est pas là le principal avantage de ce mélange. En effet, le fulminate de mercure pur ne communique l'inflammation à la poudre que difficilement et à des distances beaucoup plus petites que lorsqu'il est mêlé avec du pulvérin; c'est une conséquence de l'instantanéité de son inflammation. S'il est seul, les fluides élastiques ont perdu la plus grande partie de leur calorique avant d'arriver à la poudre, et ne peuvent plus l'enflammer; mais, s'il est mélangé avec du pulvérin, celui-ci est porté sur la poudre encore en ignition et y met le feu. Telle nous paraît, au moins, l'explication des résultats rapportés plus haut sur la propagation de l'inflammation du fulminate (1).

La proportion qui paraît la plus avantageuse est en poids pour les amorces à capsule, de 10 de fulminate et 6 de pulvérin. On les rend un peu moins vives avec la proportion de 10 de fulminate et 7 de pulvérin.

Dans les amorces cirées, la proportion du pulvérin doit être diminuée; elle est de 5 dans celles du commerce, et de 3,3 dans les amorces qu'a proposées M. Vergnaud pour le fusil de guerre.

(1) Dans des essais de mélange de fulminate de mercure avec diverses matières, qui ont été faits plutôt pour préserver les amorces de l'humidité que pour changer la composition de la poudre, on a reconnu que beaucoup nuisent à l'explosion du fulminate, quoique mêlées avec lui seulement en bien petites proportions; telles sont l'huile, le suif et la résine.

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La quantité de fulminate de mercure suffisante pour un fusil de chasse est de 05,0166, c'est-à-dire, que l'on peut faire 57,600 amorces avec un kilogramme de fulminate; mais, pour le fusil de guerre, l'amorce devrait être un peu augmentée. Dans les amorces cirées, la quantité de fulminate est de 3 centigrammes ou environ double de celles des amorces à capsule.

la

La force nécessaire pour produire l'inflammation du fulminate de mercure, augmente à mesure que proportion du pulvérin devient plus grande, et la couche du fulminate plus épaisse. On peut conséquemment faire des amorces plus ou moins explosives, qui s'enflammeraient, par exemple, par le choc du chien armé, et qui résisteraient à celui du chien partant de son repos. On s'est servi avec avantage, pour mesurer cette force, d'un mouton tombant de hauteurs variables; mais on a reconnu la nécessité de rechercher en même temps l'étendue de la propagation du jet enflammé dans la cheminée qui doit le conduire à la poudre; car, ainsi qu'on l'a remarqué, ce n'est pas le fulminate pur qui porte le plus loin l'inflammation. Au reste, on peut employer les amorces les plus explosives, sans crainte de les enflammer par le chien partant du repos, en ne laissant entre lui et la cheminée qu'une très-petite distance.

Examen des amorces fulminantes sous le rapport du crassement et de leur action sur le fer. Le mercure fulminant, ainsi qu'on l'a remarqué, laisse un résidu charbonneux sur les corps sur lesquels on le fait détonner. Ce résidu est assez grand relativement au poids du fulminate; mais il n'est suivi d'aucun inconvénient à cause de l'extrême petitesse des amorces fulminantes; il ne

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