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vieux fromage. Cette matière fut alors desséchée; elle devint demi-transparente et d'une consistance semblable à celle de la colle forte. Avant sa dessiccation elle était facilement miscible à l'eau, et présentait les caractères d'un savon (1). Le pollen du typha, traité de la même manière, n'a nullement offert les mêmes phénomènes ; il a répandu, à la vérité, une très-légère odeur putride qui bientôt a disparu; il s'est ensuite couvert de moisissure, mais sans se ramollir en aucune manière. Je l'ai lavé avec un peu d'eau : la liqueur n'était point sensiblement troublée par l'acide nitrique, et du papier rougi par le tournesol que j'y ai plongé pendant quelque temps, a pris à peine une légère nuance bleuâtre. Cette portion insoluble du typha, ainsi abandonnée à la décomposition spontanée, était tout aussi pulvérulente qu'auparavant. Ayant été délayée avec du sucre et de l'eau et exposée à une douce température, la fermentation ne s'est point établie d'abord; mais, après plusieurs jours, elle s'est manifestée assez vivement, et il en est résulté une liqueur vineuse qui a fourni de l'alcool.

D'après les principales propriétés que je viens de signaler dans cette substance, ou si l'on veut dans la pollénine du typha, on voit que sa constitution diffère de celle du dattier, en ce qu'elle est beaucoup moins azotée, et pour ainsi dire imputrescible. Quant à la couleur jaune qu'elle retient très-fortement, et qui y est fixée comme sur un tissu, elle lui est tout-à-fait étrangère, puisque je suis parvenu à l'en dégager.

(1) Thomson, Syst. de chim.

Incinération du pollen du typha.

25 grammes de pollen du typha, chauffés dans un creuset de platine, ont brûlé long-temps avec beaucoup de flamme, due en partie à la matière grasse. Il est resté un charbon assez difficile à incinérer, qui a fourni une cendre blanche comme frittée ou à demi fondue, du poids de 0,75 grammes. Traitée à l'eau chaude, cette cendre, a donné une lessive alcaline, laquelle, laquelle, saturée par l'acide acétique, a produit un précipité blanc gélatineux.

Le mélange a été évaporé à siccité et traité par l'alcool qui lui a enlevé ò,1 gramme d'acétate de potasse équivalent au malate de potasse contenu dans le pollen. La portion du résidu salin insoluble dans l'alcool s'est dissous en partie dans l'eau, à l'exception d'une matière blanche, qui pesait 0,09 grammes après avoir été bien lavée et desséchée. Elle s'est presque entièrement dissoute dans l'acide sulfurique affaibli étendu d'alcool, et n'a laissé que quelques traces de sulfate de chaux. Exposée au chalumeau, ou tout simplement à la flamme d'une bougie, elle s'est fondue avec la plus grande facilité en un globule parfaitement incolore et limpide comme le plus beau cristal. Cette matière n'était donc, à ce qu'il paraît, que du phosphate de magnésie retenant justement la quantité de phosphate de chaux nécessaire pour le rendre très-fusible et insoluble dans l'eau (1). La dissolution saline, séparée de la matière dont il s'agit,

(1) Les arts ne pourraient-ils pas tirer parti d'une composition analogue pour la construction des lentilles ou autres objets?

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ayant été évaporée, on a chauffé fortement le résidu ; il a laissé 0,32 grammes d'un sel neutre, qui, redissous dans l'eau, était précipité en flocons gélatineux par l'eau de chaux. L'acétate de plomb y a formé un dépôt abondant qui a disparu entièrement par l'affusion de quelques gouttes d'acide nitrique; cependant, par le repos, il s'est rassemblé un très-léger sédiment inappréciable de sulfite de plomb. Le nitrate d'argent a produit aussi, dans la même dissolution, un précipité qui ne s'est pas dissous entièrement dans l'acide nitrique. Ce sel était donc du phosphate de potasse retenant un peu de muriate et des traces de sulfate de potasse. Revenons à la partie de la cendre du pollen insoluble dans l'eau. Essayée au chalumeau, elle s'est fondue en un globule d'un blanc laiteux. Elle s'est dissoute presque sans effervescence dans l'acide hydrochlorique, et il est resté 0,02 grammes de silice. L'ammoniaque, versée dans la liqueur suffisamment étendue d'eau, en a précipité toute la matière dissoute sous une forme gélatineuse. Redissoute dans un peu d'acide hydrochlorique, l'acide sulfurique étendu d'alcool en a séparé un peu de sulfate de chaux, et de la liqueur surnageante j'ai obtenu, par la potasse, une quantité notable de magnésie, d'où il suit que la portion insoluble dans l'eau de la cendre du pollen est formée d'une combinaison fusible de phosphate de magnésie et de chaux et de quelques indices de fer.

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7°. Suif formé de stéarine et d'oléine... 8°. Amidon....

3,60;

2,08;

peu

9°. Phosphate de magnésie et de chaux. 10°. Phosphate de potasse, retenant un de muriate et des traces de sul

1,28;

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Puisque le pollen du typha contient près de la moitié de son poids d'eau, il est évident que chacun de ses grains est gonflé par un fluide fécondant, lequel n'a point une composition analogue à la liqueur séminale des animaux, puisqu'il est peu azoté, et contient du sucre et de la gomme. Suivant Koelreuter, les grains de pollen placés sur le stigmate n'éclatent point, mais se flétrissent en laissant échapper lentement la liqueur qui y est contenue. Nous avons vu que le pollen du typha, nouvellement recueilli et renfermé pendant deux ou trois jours dans un flacon bien bouché, s'est humecté

au point que cette poussière, naguère si coulante et si ténue, s'est agglutinée en une masse qui répandait une odeur alcoolique très-marquée.

D'un autre côté, Bernard de Jussieu, Nedham, Spallanzani, Gleichen, Guillemin, Raspail, etc., ont vu les grains de pollen, placés dans quelques circonstances particulières, éclater avec explosion comme de petites bombes, et laner avec force un jet de matière liquide, dans lequel on voit une multitude de petits globules s'agiter rapidement en tout sens. N'est-il pas très-probable que ces phénomènes ne sont dus qu'à la fermentation de la liqueur sucrée contenue dans les grains de pollen ?

Nancy, le 15 août 1829.

LETTRE de M. Kupffer à M. Arago, contenant la relation d'un voyage au sommet le plus élevé du Caucase (1).

MONSIEUR,

Il n'y a pas très-long-temps que je vous ai communiqué le projet que j'avais de me joindre à une expédition militaire aux environs de l'Elbroutz, que le général Emmanouel voulait entreprendre pendant le cours de cet été. Cette expédition à eu lieu au mois de juillet passé. Nous n'avons pas seulement visité la partie la plus

(1) Cette lettre a été communiquée à l'Académie, dans sa dernière séance de septembre. Nous nous hâtons de la publier, afin de rectifier, autant qu'il est en nous, les erreurs contenues dans le compte que les journaux en ont rendu.

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