Billeder på siden
PDF
ePub

NOTES.

[ocr errors]

LIVRE PREMIER.

ÉLÉGIE I.

1) MESSALA pressait Tibulle de le suivre à la guerre. Peutêtre s'agit-il de l'expédition d'Asie. (Voyez Élégie III.) Notre poète refuse de braver les dangers des combats et des voyages, et d'augmenter sa fortune à ce prix. On sait que le métier des armes était très lucratif chez les Romains.

Tibulle a probablement écrit cette élégie dans sa campagne aux environs de Pedum. Les plaisirs de la vie rustique ne sont pas ici, comme dans quelques-uns de ses poëmes, l'objet de ses désirs. Il en jouit ; ce qu'il chante est véritablement sous ses yeux.

Scaliger a tort de prétendre que cette pièce a été composée la dernière. Tibulle y nomme Délie, et l'on sait qu'elle reçut son premier hommage. Selon la conjecture de Heyne, elle n'était pas mariée quand cette élégie fut écrite.

2) Les critiques voient des difficultés dans le texte. Scaliger en conclut qu'il faut transporter ce distique après le vers 50.

Qui maris et tristes ferre potest pluvias.

Il n'est pas nécessaire de le déplacer, et, d'ailleurs, rien n'engagerait à insérer dans cet endroit, plutôt que dans un autre, le passage critiqué.

Heyne estime qu'il est d'une main étrangère. « En effet, dit-il, il s'accorde mal avec ce qui précède. Il est question dans les vers 3 et 4, d'un soldat en campagne, que l'approche de l'ennemi tient en alarmes. Peut-on dire de lui: Teneat culti jugera multa soli? »

Pourquoi non? la pensée de Tibulle est l'équivalent de celle-ci : Que le guerrier, qui affronte les hasards, possède de vastes domaines ! c'est-à-dire, possède un jour, etc.

Heyne critique labor..... terreat. « Le travail fatigue, dit-il, il n'effraie pas. » Mais labor signifie souvent peine d'esprit, chagrin, inquiétude.

Ite procul durum, curæ, genus, ite labores.

(Liv. I, élégie vi, vers 7.)

Languida non noster peragit labor otia.....

(Liv. IV, élégie 1, vers 181.)

Le mot terrere peut très bien s'appliquer au genre d'inquiétudes dont il est question dans cet endroit. Enfin, classica pulsa inspire des doutes au célèbre interprête; mais à supposer que ce dernier mot ait été changé, on ne peut en conclure que tout le distique doit être rejeté.

3) Les deux vers qui correspondent dans le texte sont pro- . bablement altérés. On a essayé de les corriger de diverses manières. Je crois avoir rendu la pensée de Tibulle, quoique, à la lettre, le premier vers ait un sens précisément opposé à celui que je lui donne. Scaliger lisait : Quippe ego jam possum, etc.

4) Littéralement : Et, fidèle gardien, je m'assieds devant sa porte cruelle. Les portiers étaient ordinairement des esclaves enchaînés : la comparaison est donc parfaitement juste.

« ForrigeFortsæt »