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De Mas-Latrie, chef de section aux archives de l'Empire.

P. Mérimée, de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, sénateur.
J. Quicherat, professeur d'archéologie à l'École impériale des chartes.
L. Renier, de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

Du Sommerard, conservateur du musée de Cluny.

Viollet-le-Duc, inspecteur général des édifices diocésains.

Le Directeur général de l'administration des cultes.

MM.

3° Section des sciences.

Guigniaut, de l'Académie de inscriptions et belles-lettres, vice-président du Comité, président de la section.

Sciences morales, juridiques, économiques.

P. Clément, de l'Académie des sciences morales et politiques.

V. Foucher, conseiller à la cour de cassation.

C. Jourdain, chef de division au ministère.

Laferrière, de l'Académie des sciences morales et politiques, inspecteur général de l'enseignement supérieur.

Sciences physiques et mathématiques.

Faye, de l'Académie des sciences.

Pasteur, directeur des études scientifiques à l'École normale.

Serret, examinateur à l'École polytechnique.

Vincent, de l'Académie des sciences.

Sciences naturelles et agricoles.

Chatin, professeur de botanique à l'École de pharmacie.

Decaisne, professeur de culture au Muséum d'histoire naturelle.
Hébert, professeur de géologie à la Faculté des sciences de Paris.
G. Ville, professeur de physique végétale au Muséum d'histoire naturelle.

Sciences industrielles.

Chevreul, de l'Académie des sciences.

Jules Clément.

Figuier, agrégé de l'École supérieure de pharmacie de Paris.

Petit, chef de bureau au ministère de l'instruction publique.

Art. 4. Sont nommés :

Secrétaire de la section d'histoire et de philologie, M. Chéruel;

Secrétaire de la section d'archéologie, M. Chabouillet;

Secrétaire de la section des sciences, M. Figuier;

Secrétaire du Comité, M. de la Villegille.

Art. 5. Le directeur du personnel et du secrétariat général et le chef du bureau des travaux historiques font de droit partie du comité.

Fait à Paris, le 22 février 1858.

ROULAND.

Une exposition publique d'objets intéressant l'histoire et les arts aura lieu à Chartres, sous les auspices de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, du 10 au 31 mai 1858, dans les deux galeries formant ailes de l'École de Saint-Ferdinand.

Seront admis à l'exposition :

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1o Les objets ayant servi au culte, images religieuses, ornements d'église, monuments divers de l'art chrétien; 2o Les documents et monuments se rapportant à l'histoire du pays chartrain (cartes, plans, chartes, manuscrits, autographes, représentations des faits historiques, bustes, portraits, monuments); 3o Les documents et monuments se rapportant à l'archéologie générale et aux arts des différentes époques (pierres sculptées, inscriptions, statuaire monumentale; médailles et pierres gravées; tapisseries, tissus, meubles, boiseries, etc.; vitraux, cristaux, émaux, fayences, porcelaines; armures, armes de guerre et de chasse; horloges, montres, bijoux, ivoires, objets divers; peintures, dessins, gravures et sculptures du temps; livres, autographes, manuscrits, reliures, sceaux ); 4o Art moderne (pour la peinture seulement): tableaux des peintres de l'école moderne et des artistes vivants.

Dans sa séance annuelle du jeudi 29 avril, la Société de l'École des chartes a procédé au renouvellement de son bureau et de ses commissions pour l'année 1858-1859. Ont été nommés:

Président: M. LACABANE.

Vice-président : M. HIMLY.

Secrétaire: M. BOUTARIC.

Membres de la commission de publication: MM. DELISLE, SERVOIS, KROEBER.

Membres adjoints de la même commission: MM. DUPLÈS-AGIER, Co

CHERIS.

Membres de la commission de comptabilité : MM. DOUET D'ARCQ, JaNIN, GARNIER.

Archiviste -trésorier: M. SAINTE-MARIE MÉVIL.

Notre confrère M. Paillard, préfet du Cantal, vient d'être nommé préfet de Lot-et-Garonne.

- Par décret en date du 1er mai, notre confrère M. François (Saint-Maur) a été nommé avocat général à Nîmes.

Par le même décret, notre confrère M. Chassaing a été nommé substitut du procureur impérial à Cusset.

LES FINANCES

DE

LA CHAMPAGNE

AUX XIII ET XIV SIÈCLES.

INTRODUCTION.

Le comté de Champagne, longtemps convoité par les rois de France, ne fut pas réuni à la couroune sans de grandes précautions. Sous la main même des rois, il garda presqu'un siècle son nom et son administration; des prétentions légitimes faillirent le détacher de l'unité française, au moment même où, soumis au système fiscal de Philippe le Bel et de ses successeurs, il perdait les derniers restes de son indépendance, et, réduit en province, se fondait dans le gouvernement central. Nous avons pour but de chercher si, dans la période d'incertitude où la Champagne était acquise à la couronne sans y être réunie, la richesse publique eut à souffrir; si les revenus du domaine furent perçus par les mêmes moyens employés aux mêmes dépenses que sous le règne des comtes. Toutefois nous devons, avant tout, dire brièvement par quelle succession de faits la Champagne est peu à peu tombée dans la monarchie qu'ont grossie tour à tour les puissances isolées; quelles circonstances ont arrêté ou favorisé les empiétements de l'administration royale.

Déjà la minorité orageuse de Thibaut le Chansonnier avait permis à Philippe-Auguste de prendre le rôle de protecteur; déjà, dans les difficultés suscitées par les enfants naturels du comte Henri, roi de Jérusalem, à Thibaut son neveu, saint Louis avait trouvé l'occasion d'une intervention fructueuse : des châteaux avaient été remis en gage, des villes avaient quitté la IV. (Quatrième série.)

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mouvance des contes pour celle des rois '. Mais la Champagne glissait toujours des mains royales avant qu'elles cussent pu se refermer sur elle; Philippe le Hardi ne voulut pas la laisser échapper: un mariage était une chaîne insensible et solide; il se fit donc, dès 1275, promettre pour un de ses fils Jeanne, héritière de Navarre, encore au berceau. Il tenait déjà la Navarre dès le mois de mai, comme protecteur de sa bru; une lettre de Blanche, comtesse et reine-mère, lui accorda le château de Provins pour en lever les revenus jusqu'au remboursement de ses frais, à condition, que s'il tirait de la Navarre plus que sa dépense, il serait tenu de restituer la différence 2. La douairière conservait d'ailleurs, comme baillistre de sa fille, le gouvernement de la Champagne; elle se remaria, et, dès 1276, on a des chartes administratives de Blanche et Edmond d'Angleterre; mais cet Edmond, Aymon, Heime de Lancastre, qui garda jusqu'à sa mort le titre de comte-palatin, à qui Provins paya le cens et prêta cinq cents livres en 1278, ne fut jamais qu'un lieutenant de Philippe : on le voit marcher sous la conduite de Jean d'Acre, grand bouteiller de France, contre Provins révolté.

Le 15 août 1284 fut accompli le mariage de Jeanne, âgée de douze ans, avec Philippe le Bel, aîné de France, qui prit aussitôt la couronne de Navarre. Quant à la Champagne, Edmond et Blanche prétendaient en garder l'administration jusqu'à la majorité de Jeanne, fixée par la coutume de Champagne et les établissements de saint Louis à vingt et un ans; mais Philippe III déclara le bail terminé 3. Cette mesure fut suivie, en mai 1285, d'un arrangement: Blanche, en vertu du testament d'Henri, son premier mari, reçut des sommes d'argent; comme baillistre de sa fille, elle garda tous les droits échus avant l'accord; elle partageait avec sa fille la jouissance de la maison de Paris, et soixante mille livres lui étaient assurées, payables par dix mille à des termes fixés; joints à ces avantages, sa dot et son douaire lui

1. Thibaut, fils d'Henri, prête l'hommage lige à Philippe II; ses garants sont Milon de Provins, Aubert de Lagny : 1186. Archives de l'Empire, J. 199, 1.

Engagement de Blanche, comtesse palatine, tutrice de son fils, avec Philippe-Auguste: 1210-13. Ibidem, 7, 8, 9, 10.

Hommage lige de Thibaut à Philippe-Auguste: 1214. Īb., 13*.

Thibaut abandonne à Louis IX Breteuil, Millencey, Romorantin: Paris, 1226. Ib., 26. 2. Arch. de l'Emp re, ib., 34, 35.

3. Archives, J. 199, 36, 37.

constituaient une grande fortune. Il fallait que le roi sentit son droit fragile pour donner ainsi une somme quí, selon Laravallière, représentait au pair, dans le dernier siècle, douze cent mille livres.

Jeanne demeura toute sa vie comtesse et reine; dans tout ce qui concernait ses États, elle contrôla les actes de son mari. De nombreuses ordonnances, revêtues de son approbation, ne laissent aucun doute sur son autorité réelle. Cependant une lettre de Philippe le Bel ordonnant à Guillaume de Nogaret, Simon de Marthois, chevaliers, et G. de Moissey, panetier, de faire les travaux nécessaires pour rendre navigable jusqu'à Troyes la Seine, qui ne l'était que jusqu'à Nogent, est dénuée de toute mention ou approbation de la reine'. Elle est datée de Gand, le vendredi après la Pentecôte 1301. Cette pièce n'est pas la seule de son espèce; elle prouve que les mesures d'administration, d'entretien, d'embellissement, pouvaient émaner du roi, et que les seuls actes généraux avaient besoin de l'approbation spéciale de la reine.

Comme comtesse de Champagne, Jeanne a créé le fameux collége de Navarre, auquel furent attribuées des bourses prises sur les revenus des foires. Elle mourut en 1304, et eut pour successeur son fils aîné, Louis le Hutin; mais elle avait trois autres enfants, Charles et Philippe, rois tour à tour, et Isabelle, reine d'Angleterre. L'an 1309, en présence de Philippe le Bel, Louis désintéressa ses puinés par l'abandon de six mille livrées de terre en Champagne; il paraît n'avoir rien donné à Isabelle, et ce fut un des griefs d'Édouard III. L'héritage de Jeanne se réduisit donc pour ses jeunes fils à trois mille livres de revenu; mais, comme le prouve une charte donnée en 1311 par Philippe le Long, comte de Poitiers, cette rente ne fut acceptée que sans préjudice des droits d'hérédité 2.

En 1311 naquit Jeanne II, fille de Louis le Hutin. Sa jeunesse la laissa d'abord sans défense contre ses oncles. Lorsque son père mourut, en 1316 son oncle maternel et tuteur, Eudes de Bourgogne, pressé par Philippe le Long, régent, se décida, le 17 juillet, à un arrangement qui, fondé sur des hypothèses, n'eut

1. Archives, J. 199, 41, 42, 44.

2. V. Secousse, Mémoire sur l'union de la Champagne à la couronne. Avad. des Inscr., t. XVII, p. 295.

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