ÉCOLE ALLEMANDE. cooooooo WILHELM, oooooooo GALERIE DE MUNICH.

SAINT ANTOINE,

SAINT CORNEILLE ET SAINTE MADELEINE.

Les maîtres italiens contemporains de Raphaël sont ceux auxquels nous accordons ordinairement la préférence, parce que c'est dans leurs tableaux que se trouvent les plus beaux exemples de composition, et surtout la plus grande perfection de dessin. Les tableaux de l'école flamande présentent aussi un grand intérêt par la vérité de leur couleur; ceux de l'école hollandaise offrent des exemples remarquables pour la vigueur de leur clair-obscur. Une autre classe de tableaux assez rares en France mérite cependant bien d'être connue; et le roi de Bavière, déjà riche dans cette partie, vient encore d'acquérir de M. Boisseré un choix précieux de tableaux de l'ancienne école allemande.

La simplicité de la composition, la naïveté des figures, le fini extrême des détails, sont les caractères distinctifs des tableaux de cette école, que l'on ne peut donner comme un exemple à suivre, mais dans laquelle cependant on peut puiser de bonnes leçons.

Maître Wilhelm, pour nous servir d'une expression usitée dans le xve siècle, semble avoir eu pour but de réunir dans ce tableau trois saints personnages qui se sont fait remarquer par leur ardent amour pour Jésus-Christ : Sainte Madeleine, qui, comme nous avons eu occasion de le dire dans le n° 19, accompagna le Sauveur dans ses voyages; saint Antoine, qui vendit tous ses biens et se retira dans la solitude pour ne s'occuper que de Dieu; et saint Corneille, qui fut pape et martyrisé en 252.

GERMAN SCHOOL, oooooooooo WILHELM. oooooooooo MUNICH GALLERY.

SAINT ANTHONY,

SAINT CORNEILLE AND SAINT MAGDALEN.

The italian masters contemporaries of Raphael are those to whom a preference is usually given, for in their pictures the finest examples of composition are to be found, and especially the greatest perfection of drawing. The pictures of the flemish school are particularly interesting for the truth of their colouring; those of the dutch school present remarkable instances of the strength of their clair-obscur. Another class of paintings rather rare in France deserves to be well known; and the king of Bavaria, already rich in such paintings, has bought besides, of M. Boissere, a choice collection of pictures belonging to the ancient german school.

The simplicity of the composition, the natural air of the figures, and the fine finish of the details, are the leading characteristics to be found in the pictures of this school, and although they should not be given as examples to be followed, many useful lessons may be drawn from them.

The object of Wilhelm in this picture seems to be, that of bringing together three holy persons who have made themselves remarkable for their ardent love of Jesus-Christ. Saint Magdalen, of whom we have spoken at no 19, who accompanied our Saviour in his travels; saint Anthony, who sold all his possessions and retired into a solitude that God only might occupy his thoughts; and saint Cornelius, who suffered martyrdom in 252.