Billeder på siden
PDF
ePub

Mundum cæruleo laverat amne rotas:

Nec me sopierat menti Deus utilis ægræ,
Somnus; sollicitas deficit ante domos.

Tandem, cum summo Phoebus prospexit ab ortu,
Pressit languentis lumina sera quies.

Hic juvenis, casta redimitus tempora lauro,
Est visus nostra ponere sede pedem.

Non illo quicquam formosius ulla priorum
Etas, humanum nec videt illud opus.

Intonsi crines longa cervice fluebant ;
Stillabat Syrio myrtea rore coma.
Candor erat, qualem præfert Latonia Luna,
Et color in niveo corpore purpureus:
Ut juveni primum virgo deducta marito
Inficitur teneras, ore rubente, genas,

Ut, cum contexunt amaranthis alba puellæ
Lilia; et autumno candida mala rubent.
Ima videbatur talis illudere palla;

Namque hæc in nitido corpore vestis erat.
Artis opus raræ, fulgens testudine et auro,
Pendebat læva garrula parte lyra.

Hanc primum veniens plectro modulatus eburno, Felices cantus ore sonante dedit.

Sed postquam fuerant digiti cum voce locuti,

Dans les flots azurés plongeait son char d'ébène,
Et le sommeil encor ne fermait point mes yeux.
Hélas! le sommeil fuit le seuil du malheureux!`
Lorsque le Dien du jour, sorti du sein de l'onde,
De son premier regard eut éclairé le monde,
Le dieu Morphée enfin, se traînant à pas lents,
Secoua sur mes yeux ses pavots indolens.

Ceint du chaste laurier, ornement de sa tête,

Près de ma couche alors un jeune homme s'arrête.
Aucun âge ne vit d'aussi brillans attraits :

La majestté d'un Dieu respire dans ses traits;
Sa longue chevelure, en boucles disposée,
Des parfums syriens distille la rosée;

Sa blancheur, de Diane égale la blancheur;

La neige de son corps se mêle à la rougeur
Dont s'embellit la vierge, à l'heure où l'hyménée
Ouvre à son jeune époux la couche fortunée.
Telle au lis l'amarante enlace ses rameaux;

Tel l'automne rougit les fruits de nos côteaux.
Superbes vêtemens de sa beauté naissante,
A ses pieds se jouait une robe flottante,

Et sa lyre, où l'écaille et l'or sont incrustés,
Prodige heureux de l'art, brillait à ses côtés.
D'abord l'archet d'ivoire et sa voix éclatante

Edidit hæc tristi dulcia verba modo:

Salve, cura Deum ; casto nam rite poëtæ

Phoebusque et Bacchus Pieridesque favent. Sed, proles Semelæ, Bacchus doctæque Sorores Dicere non norunt, quid ferat hora sequens: At mihi fatorum leges, ævique futuri

Eventura, pater posse videre dedit.

Quare, ego quæ dico non fallax, accipe, vates Quodque Deus vero Cynthius ore feram.

Tantum cara tibi, quantum nec filia matri,
Quantum nec cupido bella puella viro :

Pro

qua sollicitas celestia numina votis,

Quæ tibi securos non sinit ire dies;

Et, cum te fusco somnus velavit amictu,
Vanum nocturnis fallit imagiuibus :

Carminibus celebrata tuis, formosa Neera,
Alterius mavult esse puella viri :

Diversasque tuis agitat mens impia curas,
Nec gaudet casta nupta Neæra domo.

Ah crudele genus, nec fidum femina nomen !
Ah pereat, didicit fallere si qua virum !

1

Unirent ces accords que le bonheur enfante;
Bientôt il suspendit les sons retentissans,

Et d'un mode plus triste attendrit ses accens :

Salut, ami des Dieux! Oui, les chastes poëtes

Des neufs sœurs, de Bacchus sont les seuls interprètes; Mais ces divinités s'efforceraient en vain

D'offrir à tes regards le livre du Destin.

Mon père ma légué ce pouvoir redoutable,
Qui pénètre du Dieu le voile impénétrable.
De ma bouche infaillible écoute les arrêts,
Et crois à Cynthius qui ne trompa jamais.

L'objet de tes soucis, celle qui t'est plus chère
Qu'une fille charmante à la plus tendre mère,
Que sa belle maîtresse au jeune homme amoureux,
Celle pour qui le ciel a reçu tant de voeux,
Dont l'image te suit au lever de l'aurore,

Et dans la nuit trompeuse aime à te suivre encore,
La belle Nééra, célèbre par tes vers "

Du désir de changer nourrit son cœur pervers.

Oui, pour ce cœur ingrat, insensible à tes larmes,
Une chaste demeure a perdu tous ses charmes.

Sed flecti poterit; mens est mutabilis illis.

Tu modo cum multa brachia tende prece. Sævus amor docuit validos tentare labores ; Sævus amor docuit verbera posse pati. Me quondam Admeti niveos pavisse juvencos, Non est in vanum fabula ficta jocum.

Tunc ego nec cithara poteram gaudere sonora, Nec similes chordis reddere voce sonos;

Sed perlucenti cantus meditabar avena, ego Latonæ filius atque Jovis.

Ille

[ocr errors]

Nescis, quid sit Amor, juvenis, si ferre recusas
Immitem dominam conjugiumque ferum,
Ergo ne dubita blandas adhibere querelas.
Vincuntur molli pectora dura prece.

Quod si vera canunt sacris oracula templis,
Hæc illi nostro nomine dicta refer:

Hoc tibi conjugium promittit Delius ipse.
Felix học, alium desine velle virum.

Dixit, et ignavus defluxit pectore somnus.
Ah ego ne possim tanta videre mala!

« ForrigeFortsæt »