་་ LIVRE TROISIÈME. MRS ÉLÉGIE PREMIÈRE. A NÉÉRA. Es yeux ont vu briller cette heureuse journée, Qui, dans Rome, autrefois en pompe ouvrait l'année, Et l'amitié soigneuse offre de toutes parts Ses dons nombreux errans au sein de nos remparts. Muse, dis quel présent peut flatter mon amante : Car je l'aime toujours, infidèle ou constante. L'or séduit l'avarice, et les vers la beauté : Atque inter geminas pingantur cornua frontes; Per vos, auctores hujus mihi carminis, oro, Ite domum, cultumque illi donate libellum, Sed primum meritam longa donate salute, Sed potius conjux ; hujus spem nominis illi Auferet extincto pallida Ditis aqua. Ah! peut-on trop orner les dons de la tendresse, Muse, qui tiens ma lyre et me dictes mes vers, Et daigne m'informer si sa première ardeur Incline avec respect ton front devant ses charmes; Auquel l'hymen jadis avait promis ses nœuds. ELEGIA SECUNDA. Qui primus UI AD NEERAM. caram juveni, carumque puellæ Eripuit juvenem, ferreus ille fuit. Durus et ille fuit, qui tantum ferre dolorem, Vivere et erepta conjuge qui potuit. Non ego firmus in hoc; non hæc patientia nostro Ingenio; frangit fortia corda dolor. Nec mihi vera loqui pudor est, vitæque fateri Tot mala perpessæ tædia nata meæ. Ergo cum tenuem fuero mutatus in umbram, Mæreat hæc genero, mæreat illa viro. Pars quæ sola mei superabit corporis, ossa ILeut ÉLÉGIE DEUXIÈME. A NÉÉRA. eut un coeur de fer, bien digne de tourmens, Celui qui le premier sépara deux amans! Il fut aussi cruel s'il supporta la vie, Le mortel arraché des bras de son amie. Non, je ne peux survivre à ce malheur affreux; Ni les soins dévorans qui m'accablent sans cesse. Ah! quand je descendrai dans la nuit des tombeaux, |