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Oui, ce siècle d'airain, à Vénus infidèle,
N'encense que l'or seul, de maux source éternelle.
L'or aiguise le fer des féroces combats,

Et dans les flots de sang la mort hâte le pas;

L'or, d'éperons guerriers, arme la nef flottante,
Et double le danger d'une mer inconstante;
L'or donne à ce brigand des plaines, des côteaux,
Couvre ses vastes champs d'innombrables troupeaux;
Pour lui, dans la cité qui sous ce poids résonne,
Mille taureaux nerveux traînent une colonne;
Thétis est enfermée en un môle aux longs bras,
Où le poisson des flots ne craint point les combats;
Et Samos lui pétrit l'étincelante argile,

Et Cumes l'arrondit sur une roue agile.

Hélas! hélas ! ce siècle aime le seul Plutus.
Eh bien ! prodiguons l'or à l'avare Vénus.
Avide Némésis, engloutis mes richesses;
Étale dans nos murs le fruit de mes largesses,
La de Céos, et son tissu flottant,

gaze

Où l'on voit l'or s'ouvrir un chemin éclatant;

L'esclave que l'Indus noircit sur son rivage,
Qu'approche du soleil le brûlant attelage,

Illi selectos certent præbere colores,

Africa puniceum, purpureumque Tyros,

Nota loquor; regnum ipse tenet, quem sæpe coëgit
Barbara gypsatos ferre catasta pedes.

1

Du climat afìicain les superbes toisons,
Celle que Sidon plonge en ses brillans poisons:
Alors, flétri des fers, qu'un drigand se présente,
Si l'or remplit ses mains, tu seras son amante,

M

JAM

ELEGIA SEPTIMA.

AD NEMESIM.

AM mala finissem letho; sed credula vitam Spes fovet, et melius cras fore semper ait. Spes alit agricolas, spes sulcis credit aratis

Semina, quæ magno fœnore reddat ager.

Hæc laqueo volucres, hæc captat arundine pisces, Cum tenues hamos abdidit ante cibus.

Spes etiam valida solatur compede vinctum;

Crura sonant ferro, sed canit inter opus. Spes facilem Nemesim spondet mihi ; sed

negat illa.

Hei mihi, ne vincas, dura puella, Deam!

Parce, per immatura tuæ precor ossa sororis ;
Sic bene sub tenera parva quiescat humo.
Illa mihi sancta est; illius dona sepulcro,
Et madefacta meis serta feram lacrymis;
Illius ad tumulum fugiam, supplexque sedebo,
Et mea cum muto fata querar cinere.

LA

ELÉGIE SEPTIÈME.

A NÉMÉSIS.

A mort aurait déjà terminé mon malheur,

Mais le crédule espoir échauffe encor mon cœur,
Et me répond toujours: Demain plus de souffrance.
L'espérance en nos champs dépose la semence,
Qui paye avec usure un pénible labeur;

Elle attend les oiseaux près d'un filet trompeur;
A la ligne suspend le poisson trop avide,
Attiré par l'appât de l'hameçon perfide.
L'espérance soutient l'esclave en ses revers;

Il souffre, mais espère, et chante au bruit des fers.

L'espérance m'offrait Némésis plus facile;
Mais son coeur à l'Amour est toujours indocile.
Cruelle, prends pitié de ma longue donleur,
Je t'en conjure au nom des mânes de ta sœur.
Hélas! un jour vit naître et mourir cette rose!
Dieux! qu'un sable léger sur sa tombe repose!

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