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UNIV. OF

Regardez la victime à l'autel amenée;

La foule suit ses pas, d'oliviers couronnée.

Dieux, nous purifions les champs et leurs pasteurs.
Vous, loin de ces climats, repoussez les malheurs;
Que jamais les guérêts ne craignent l'herbe avide,
Ni la lente brebis la dent du loup rapide.
On verra le colon, de ses nombreux ormeaux,
A ses foyers ardens prodiguer les rameaux,
Et ses fils, que nourrit une terre féconde,
En voûte assoupliront la branche vagabonde.

Pasteurs, le ciel propice a comblé tous vos vœux ;
La fibre prophétique annonce un sort heureux.
Que l'odorant Falerne au festin vous appelle;
Que, brisant ses liens, le vieux Chio ruisṣèle ;

Le buveur, inondé du nectar pétillant,

Peut aujourd'hui, sans honte, errer d'un pied tremblant,

A mon héros absent buvons pleins d'allégresse;

Son nom dans nos discours doit retentir sans cesse.
L'Aquitaine a péri sous ses coups glorieux,

Et sa gloire a vaincu celle de ses aïeux.

Messala, viens, accours! ta présence m'inspire;

Viens, des Dieux de nos champs je célèbre l'empire.

BO VIMU

Kura cano, rurisque Deós; his vita magistris
Desuevit querna pellere glande famem.
Illi compositis primum docuere tigillis
Exiguam viridi fronde operire domum.
Illi etiam tauros primum docuisse feruntur
Servitium, el plaustro supposuisse rotam.
Tunc victus abiere feri; tunc consita pomus,
Tunc bibit irriguas fertilis hortus aquas.
Aurea tunc pressos pedibus dedit uva liquores,
Mistaque securo est sobria lympha mero.
Rura ferunt messes, calidi cum sideris æstu
Deponit flavas annua terra comas.

Rure levis verno flores apis ingerit alveo,
Compleat ut dulci sedula melle favos.
Agricola assiduo primum satiatus aratro
Cantavit certo rustica verba pede :

Et satur arenti primum est modulatus avena
Carmen, ut ornatos diceret ante Deos.

Agricola et minio suffusus, Bacche, rubenti
Primus inexperta duxit ab arte choros.

Huic datus, a pleno memorabile munus ovili,
Dux pecoris hircus: duxerat hircus oves.

Rure puer verno primum de flore coronam

Ces maîtres immortels ont instruit l'homme errant A repousser la faim sans le secours du gland, A dépouiller les bois, enfans du premier âge, Destinés à couvrir l'humble toit de fenillage; lls livrèrent au joug les taureaux indomptés; Sur leur essieu brûlant les chars furent montés; La greffe alors rendit Pomone plus féconde; Les jardins altérés des ruisseaux burent l'onde; La grappe sous les pieds fit jaillir sa liqueur, A la fougue du vin l'eau mêla sa fraîcheur; Cérès, quand Apollon embrâse la nature, Vit tomber sous la fauls sa blonde chevelure; L'abeille aux jeunes fleurs déroba leur trésor, Et de leur ambroisie emplit ses rayons d'or; Le pasteur fatigué, pour charmer la tristesse, Asservit à des lois les chants de l'allégresse, Et pressant sous les doigts de légers chalumeaux, Célébra ses amours, ses Dieux et ses travaux.

O Bacchus ! un berger, le front couvert de lie,
Régla des premiers choeurs la joyeuse folie,
Et d'une riche étable immola le bélier;
Ce bélier des troupeaux était le chef altier.
Dans les champs se tressa la première guirlande

Fecit, et antiquis imposuit Laribus.

• Rure etiam, teneris curam exhibitura puellis,
Molle gerit tergo lucida vellus ovis ;

Hinc et femineus labor est; hinc pensa colusque,
Fusus et apposito pollice versat opus :
Atque aliqua adsiduæ textis operata Minervæ
Cantat, et adplauso tela sonat latere,

Ipse interque greges interque armenta Cupido
Natus el indomitas dicitur inter equas,

Illic indocto primum se exercuit arcu.

Hei mihi, quam doctas nunc habet ille manus!

Nec pecudes, velut ante, petit ; fixisse puellas

Gestit, et audaces perdomuisse viros.

Hic juveni detraxit opes;

hic dicere jussit

Limen ad iratæ verba pudenda senem.

Hoc duce, custodes furtim transgressa jacentes,
Ad juvenem tenebris sola puella venit;
Et pedibus prætentat iter, suspensa timore,
Explorat cæcas cui manus ante vias.

Ah miseri, quos hic graviter Deus urget! at ille
Felix, cui placidus leniter afflat Amor!

Dont un enfant aux Dieux fit la timide offrande;
Dans les champs, la brebis de sa molle toison
Enrichit la bergère en l'ardente saison.

La quenouille bientôt reçut la laine humide,
Le doigt la fit tourner sur le fuseau rapide;
Et la navette agile, errant sur le métier,
Mêla son bruit léger aux chants de l'ouvrier.

L'Amour même, ce Dieu si fier de sa puissance,
L'Amour dans les hameaux a reçu la naissance :
Son arc mal assuré, ses traits encor nouveaux,
S'exercèrent d'abord sur les faibles troupeaux.
Mais en bien peu de temps que sa main ignorante
(Pour mon malheur, hélas !) devint sûre et savante.!
Les troupeaux ne sont plus percés d'un trait cruel :
Il poursuit la beauté, l'audacieux mortel;

Le jeune homme pour lui prodigue sa fortune;
De ses vœux impuissans le vieillard l'importune;
L'amante échappe seule aux gardiens endormis,
Et, se glissant la nuit au rendez-vous promis,
De ses pieds suspendus sonde les chemins sombres,
De ses bras allongés interroge les ombres.

Malheureux ceux qu'Amour voit d'un œil menaçant!

Heureux qui sent du Dieu le souffle caressant!

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