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Ce dernier terrain est composé des roches suivantes : 1o de grès micacé ou grès à gros fragments de quarz, et de roches granitiques ou rouges et à grains fins; 2o de schistes argileux, rouges, verts ou gris, parsemés de paillettes de mica ; 3° de calcaire compact gris-foncé, mélé de parties de schiste vert et de particules de mica, dans lequel on ne découvre aucun vestige de corps marin; 4° de calcaire argileux grisverdâtre, micacé, également sans coquilles, mais renfermant des débris végétaux charbonnés. Ces roches alternent différemment entre elles, mais néanmoins les grès paraissent dominer dans la partie inférieure du système.

Cette disposition semble indiquer le terrain de grès bigarré mêlé de ces poudingues qui l'accompagnent, comme dans les Vosges, et d'un calcaire qui pourrait être analogue soit au calcaire conchidien, soit au lias. Le mica, la marne et les végétaux charbonnés semblent indiquer de préférence ce dernier terrain, et ramener le terrain de sel marin à la formation générale de cette roche. C'est l'opinion de M. Kleinschrod, qui l'a appuyée de toutes les inductions et de toutes les preuves les plus puissantes. C'est aussi celle de M. Stewart-Trail, quoiqu'il rapporte le terrain environnant à la formation de transition; mais il admet alors que le sel marin est sur le terrain et non pas dessous. L'opinion de M. Kleinschrod, sur l'époque géognostique du terrain environnant, et sur les rapports de la roche salifère avec ce terrain, nous parait la plus vraisemblable.

En Espagne, on cite encore la mine de sel de Servato, dans les Pyrénées mêmes (BOWLES); et la source de Salinas, entre Vittoria et Mondragon, dans l'endroit le plus élevé du Guipuscoa.

On trouve dans la Manche, à Almengranilla, une masse semblable à celle de Cardonne; elle a 70 mètres de diamètre, est mêlée de gypse, et recouverte de ce même sel pierreux qui renferme ici du quarz sinople cristallisé; au-dessus sont des poudingues siliceux et une couche de calcaire.

Les mines de sel gemme qui s'exploitent à Poza, près de Burgos, en Castille, ont un gisement remarquable; elles sont placées dans un immense cratère. M. Fernandès y a trouvé des pierres ponces', des pouz zolanes, etc. (Proust).

On trouve aussi du sel marin dans les collines qui sont entre la Sierra-Morena et Madrid, près d'Aranjuez et d'Ocaña. C'est à Villa-Rubia, près de ce dernier lieu, que se trouve la glaubérite disséminée dans le sel marin.

FRANCE. On ne connaissait point en France de mine de sel marin avant la découverte de celle de Vic, mais on y indiquait un assez grand nombre de sources salées, parmi lesquelles nous citerons celles :

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- De

Sallies, au pied des Pyrénées, près d'Orthez, dans le département des Basses-Pyrénées. Le terrain est calcaire. On trouve du gypse aux environs de la source- De Salies, au sud de Toulouse, dans le département de la Haute-Garonne. De Salins et Montmorot, dans le département du Jura; dans le premier endroit l'eau tient environ 0,15 de sel. — De Dieuze, Moyenvic, Château-Salins, dans le département de la Meurthe. Ces sources tiennent environ 0,13 de sel l'une dans l'autre. On remarque que ces sources salées, au nombre de vingt environ, sont à peu de distance les unes des autres : les premières au pied de la chaine du Jura ; les secondes au pied des Vosges. Le produit de ces salines sert à l'approvisionnement de la Suisse. On trouve près Lampertsloch, dans le département du Bas-Rhin, les sources de Sultz.

On cite encore des sources salées, non exploitées, dans le département de la Côte-d'Or ; un petit lac salé près de Courthezon, dans le département de Vaucluse, et des sources salées assez nombreuses, mais abandonnées, dans le département des Basses-Alpes, entre Castellane et Tallard (J. d. M.). Il y en a dans celui de l'Yonne; aux Andreaux et à Camarade, dans celui de l'Arriége, etc.

Mais l'intérêt et l'importance de ces sources salées sont bien diminués depuis la découverte de la masse puissante de sel marin rupestre près de Vic, non loin de Lunéville, dans le département de la Meurthe. Cette découverte récente, dont les résultats sont si importants pour la géognosie et pour l'économie politique, demande que nous entrions dans quelques détails à son sujet.

Le gîte de sel marin de Vic a été découvert, en mai 1819, par un sondage qui avait pour objet de rechercher de la houille. Il ne paraît pas qu'on pensat alors à la présence d'un gîte salifère dans ce canton, quoique deux choses eussent pu le faire présumer. Premièrement l'existence des nombreuses sources salées de cette partie du pied de la chaîne des Vosges; secondement l'analogie géologique que Guettard avait fait remarquer, dès 1762, entre le terrain des salines de ce département et celui de Wieliczka en Pologne, analogie qu'il ne se contente pas d'indiquer comme en passant, mais qu'il développe de la manière la plus explicite.

Les sondages ont été assez multipliés pour qu'on ait pris une idée de l'étendue du terrain salifère.

Le banc de sel marin le plus voisin de la surface du sol est à environ 50 mètres de profondeur, et la plus grande profondeur à laquelle on ait reconnu cette substance, a été de 110 mètres, sans qu'on sache jusqu'où elle s'étend, puisqu'on n'est pas parvenu à l'extrémité inférieure du terrain salifère.

On a dû éviter de traverser tous les terrains qui recouvrent le gîte de sel marin', en sorte que ce n'est que par analogie géologique qu'on avait présumé et même établi que ce gite était inférieur au calcaire conchidien qui se montre aux environs de Lunéville et de Vic. Mais de nouvelles observations, dirigées principalement sur l'inclinaison des couches et sur leurs rapports de nature minéralogique avec celles qui, dans d'autres lieux, laissaient voir la superposition directe, ont forcé d'admettre que ce sel marin est supérieur au calcaire conchidien de ce terrain, et que, si ces deux roches se montraient ensemble dans le même point, comme cela s'est trouvé en Wurtemberg, le sel marin serait placé au-dessus du calcaire conchidien.

Le dépôt de sel marin a été reconnu par différents trous de sonde, sur une étendue d'environ trente lieues carrées; il est recouvert de marne bigarrée et de grès coloré, mêlé de gypse et de lits de marne salifère, sur une épaisseur de 68 mètres. Au-dessous de ces roches, qui n'ont aucun caractère précis ni du calcaire conchidien ni du grès bigarré, se rencontrent les bancs de sel marin, au nombre de quatre principaux. Le troisième a 14 mètres de puissance; l'épaisseur du quatrième n'est pas connue, parce qu'aucun motif d'exploitation n'a encore engagé à traverser ce dernier lit.

La nature, la texture, la couleur et la disposition des roches de marne calcaire argileuse et sableuse, qui recouvrent le sel, présentant des caractères tout-à-fait semblables à ceux du grès bigarré, ont été la cause de l'erreur qui a été commise au sujet de ce grès et de la position trop enfoncée ou trop ancienne qu'on a attribuée au sel.

Ce sel est traversé de quelques veines de gypse et de karsténite, et mêlé çà et là de polyhalite. Il a une structure cristalline très-nette; il est tantôt limpide et tantôt coloré en rouge et en gris : le sel limpide et blanc ne forme pas la dixième partie de la masse; celui qui est parfaitement limpide est aussi absolument pur. Ce sel limpide, tacheté de points rouges et gris, ne renferme que 0,007 de substances étrangères. Le maximum de corps étrangers que renferme le sel demi-gris, le plus abondant des sels qu'on puisse employer directement aux usages économiques, ne renferme encore que 0,040 de corps étrangers et donne, étant pulvérisé, une poudre assez blanche. Les corps étrangers renfermés dans ce sel sont, en général, des sulfates de chaux, de soude et de magnésie, de l'argile bitumineuse et de l'oxide de fer. On n'y a reconnu aucun sel à base de potasse.

Le sel marin rupestre de Vic est beaucoup plus pur que le sel marin des marais salants qu'on considère comme le moins mélangé, et qui contient cependant 0,025 à 0,05 de matières étrangères, et, à plus forte

raison, est-il plus pur que plusieurs sels gris des marais salants qui renferment jusqu'à 0,15 de corps étrangers.

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SAVOIE. On connaît en Savoie des sources salées et des roches salifères remarquables par leur position et par plusieurs particularités géologiques.

Les premières sont celles qui alimentent les salines de Moutiers et qui ont leur origine à 1 kilomètre de cette ville, dans la commune de Salins. Ce sont des sources gazeuses et thermales à +35°. Le bouillonnement qu'elles font voir, à leur sortie des roches, est dû au dégagement de l'air et du gaz acide carbonique qu'elles renferment.

Le terrain des montagnes d'où elles sortent immédiatement est rapporté généralement au terrain primordial de sédiment, composé de schiste argileux et de phyllade pailleté, recouvert presque partout, et à une grande hauteur, de calcaire gris, grenu, quelquefois compacte, mais jamais coquillier. Les couches de ce terrain montrent un très-grand désordre. Des masses considérables de gypse sont adossées à ces montagnes; ce gypse est mêlé d'argile et renferme du cuivre gris, du quarz, quelquefois du sel marin. Il se couvre, dans les parties abritées de la pluie, d'une efflorescence blanche de sulfate de magnésie, mélangée d'une petite quantité de muriate de soude.

Ces eaux salées sont généralement composées,

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Elles déposent ces deux dernières substances en grande quantité, dès qu'elles ont le contact de l'air. Elles ne varient point, ni dans leur abondance, ni dans leur composition, ni dans leur température. (LELIVEC.)

On voit non loin du bourg Saint-Maurice, dans le même arrondissement, le roc salé d'Arbonne, qui est situé à une grande élévation=2188 au-dessus du niveau de la mer, et par conséquent dans la région des

(1) Berthier, Journal des Mines, vol. 22, pag. 170.

VIII.

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neiges perpétuelles. Ce rocher est une masse de gypse saccaroïde et de karsténite pénétré de sel marin. Il est quelquefois entièrement lié au schiste. On extrait ce sel par dissolution. La partie gypseuse de la roche, qui est très-peu dissoluble, reste, après le lessivage, poreuse et légère.

ANGLETERRE. Les seules mines de sel gemme d'Angleterre, sont celles des environs de Northwich, dans le comté de Chester. Ces mines ont été découvertes en 1670. La première couche de sel est à 40 mètres de profondeur. Les couches varient d'épaisseur : elles sont comme ondulées, et alternent avec les couches d'argile, avec lesquelles elles sont placées. M. H. Holland, qui les a décrites, les considère comme des ainas couchés. Le sel en est tantôt rouge et tantôt limpide. Le terrain qui les recouvre est composé de bancs d'argile rouge, de grès grossier, d'argile bleue, de chaux sulfatée et d'argile endurcie, toutes roches qui peuvent très-bien se rapporter aux marnes bigarrées inférieures au lias; mais on n'a vu, ni dans leur intérieur, ni au-dessus, aucun débris de corps organisés. M. H. Holland le fait remarquer expressément. Le produit annuel d'une seule de ces mines est de 50 à 60 mille tonneaux de mer, du poids de 20 quintaux chaque (1). L'ensemble de leur produit est beaucoup plus considérable que celui des mines si renom mées de Wieliczka. Ces couches sont exploitées par galeries élevées. On laisse des piliers de sel disposés symétriquement pour soutenir le toit, ce qui donne à ces souterrains un aspect imposant.

Les sources salées du même pays sont connues plus anciennement que le sel gemme. Lorsque les mineurs, qui les cherchent, percent avec la sonde la couche d'argile qui les recouvre, ces sources jaillissent avec une grande force.

Le sel retiré des mines de Northwich a besoin d'être dissous pour être purifié. Cette opération se fait à Liverpool. On le dissout dans l'eau de mer, et on le fait évaporer par les moyens qu'on indiquera plus bas. Il ne se dépose point de chaux sulfatée dans cette évaporation. Ce sel contient en général beaucoup de magnésie.

On connaît aussi depuis bien long-temps des sources salées à Droitwich, dans le Worcestershire. Leur position géologique paraît être la même que celle de Northwich.

ALLEMAGNE. L'Allemagne est riche en mines de sel, et surtout en sources salées. Il y en a presque partout, depuis la Westphalie et le bord de la mer Baltique, dans la Poméranie, jusqu'en Souabe et en Autriche. On en compte environ soixante qui approvisionnent toute l'Alle

(1) M. Pictet dit 4000 tonnes de sel par an.

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