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587 de matière ont

donné : chlorure d'argent 287, ou bien...

50,45 pour cent de chlore.

On remarque après la préparation de ce chlorure le même dégagement d'acide chlorhydrique qui accompagne la formation du chlorocamphène et celle du chlorotérébène. Les mêmes raisonnements et les mêmes formules s'appliqueraient également à l'explication de ce fait.

La rotation de ce corps est remarquable en ce sens qu'elle a le signe contraire de celui de toutes les combinaisons de l'essence dans lesquelles on a observé une action sur la lumière polarisée. Le chlorure d'essence dévie à droite, tandis que l'essence et toutes ses combinaisons jusqu'ici observées dévient à gauche. La rotation dans 78mm, est de +3,075, ce qui lui donne un pouvoir rotatoire de 0,02854 rapporté au rayon jaune.

Ce chlorure se conduit au feu exactement comme le ferait un mélange de chlorocamphène et de chlorotérébène, le premier étant en quantité prépondérante. En effet, quand on chauffe doucement le chlorure d'essence, il dégage de l'acide chlorhydrique, laisse du charbon pour résidu, et donne des produits dont les premières portions sont cristallines et sont identiquement les mêmes que les cristaux obtenus dans la distillation du chlorocamphène, excepté pourtant que pour le chlorure d'essence ils sont presque uniquement formés de camphre artificiel. La rotation de celui-ci est la même que celle du camphre obtenu directement. Les dernières portions qui passent à la distillation sont les mêmes celles que l'on obtient en traitant le chlorotérébène par la chaleur. La proportion des produits liquides aux produits cris

que

tallisés que l'on obtient ainsi est beaucoup plus grande que celle du camphre liquide au camphre solide, dans le résultat du traitement de l'essence par l'acide chlorhydrique. En admettant que le térébène est le produit d'une altération moléculaire de l'essence, et que la quantité d'altération augmente avec le nombre de réactions auxquelles on la soumet, on se rendra facilement compte de ce fait. Il suffira d'analyser les actions diverses qui, dans le cas de la formation et de la décomposition du chlorure d'essence, déterminent l'altération moléculaire de celle-ci : 1o. La réaction du chlore sur l'essence elle-même; 2o. Celle de l'acide chlorhydrique, résultant de la mière réaction sur la partie non attaquée de l'essence;

pre

3o. L'action du feu qui, comme nous l'a prouvé la distillation du chlorocamphène, tend toujours à donner lieu à une production de térébène aux dépens du camphène. La quantité de térébène ou de produits liquides fournis par cette opération est telle, que le résultat total de la distillation est liquide quand on n'a pas soin de séparer les produits. Jamais dans la préparation du camphre artificiel la quantité de camphre liquide n'est assez grande pour opérer ainsi une dissolution complète du camphre solide.

L'acide nitrique bouillant agit avec la plus grande difficulté sur le chlorure d'essence. Il distille des camphres liquide et solide, précisément comme si l'on opérait sans le concours de l'acide; puis, à la fin, celui-ci réagit sur les camphres et les convertit en produits cristallins, incolores, et susceptibles de former avec la potasse des combinaisons colorées en jaune et peu solubles dans l'eau. Il reste dans la cornue, avec l'acide qu'on est obligé de renouveler souvent pour que son action soit sensible, du

chlorure d'essence non attaqué, des produits cristallins analogues à ceux dont je viens de parler, puis une substance demi résineuse qui paraît soluble dans l'acide nitrique fort et se précipite quand on y verse de l'eau.

Bromure d'essence de térébenthine.

L'essence de térébenthine et le brome se combinent en donnant naissance à de l'acide hydrobromique et à un liquide rouge foncé, fumant, visqueux et très dense. Le charbon animal lui enlève un peu de sa couleur, et quand, après ce traitement, on l'a mis en contact avec de la craie et du chlorure de calcium pour lui enlever l'acide et l'eau qu'il retient, il reste une liqueur d'une densité de 1,975 à 20o, c'est-à-dire la même que celle du bromotérébène et isomérique avec ce corps, comme le prouvent les analyses suivantes :

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Il est difficile de prendre avec exactitude le pouvoir rotatoire de cette substance, à cause de la forte coloration de ses dissolutions alcooliques et éthérées; cependant j'ai trouvé que le sens de la déviation était la droite, et dans une expérience qui ne comporte que peu de précision, à cause de la petite épaisseur à travers laquelle j'ai dû observer, j'ai trouvé un pouvoir rotatoire égal à peu près à +0,024 ou + 0,025. D'après ces nombres et ceux que j'ai donnés pour le chlorure d'essence de térébenthine, on peut s'assurer que la partie organique a dans ces deux corps le même pouvoir rotatoire qui serait pour le pre

mier +0,0786, et pour le second à peu près + 0,08. L'iode agit sur l'essence de térébenthine exactement de la même manière que sur le térébène. Un excès d'essence maintenue froide dissout l'iode en se colorant en vert foncé. A chaud, et sous l'influence d'un excès d'iode, il se dégage de l'acide hydriodique, il distille en même temps un liquide noirâtre, visqueux, et que la solution de potasse décolore.

L'acide fluorhydrique ne paraît pas pouvoir se combiner avec l'essence de térébenthine. J'ai fait passer une grande quantité des vapeurs de l'acide sur une petite portion d'essence placée dans un récipient en plomb refroidi. Après un contact prolongé des deux corps, l'essence s'était un peu colorée en jaune, n'avait pas sensiblement perdu de son pouvoir rotatoire et m'a donné à l'analyse :

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Ce qui indique une altération que l'on ne peut attribuer à la présence de l'acide en combinaison avec l'essence, mais due plutôt à l'action de l'air sur celle-ci.

L'acide fluo-silicique ne me paraît pas non plus agir d'une manière sensible sur l'essence.

L'acide acétique cristallisable ne se combine ni à froid ni à chaud avec l'essence. A froid, après six mois de contact, ces deux corps ne m'ont pas paru avoir agi l'un sur l'autre. A chaud, au moment où le plus volatil des deux va entrer en ébullition, il se fait un mélange intime des deux corps qui semblent se dissoudre l'un dans l'autre. Le

refroidissement les sépare. La distillation du mélange donne l'acide et l'essence intacts.

L'essence de térébenthine, l'acide sulfurique et l'acétate de potasse fondu, distillés ensemble, donnent de l'acide acétique, de l'acide sulfureux, du térébène et du colophène.

L'acide phosphorique vitreux m'a paru n'avoir qu'une action très faible et à peine sensible sur l'essence. Ce corps s'est seulement coloré en rouge faible.

L'acide nitrique concentré désorganise l'essence de térébenthine, et le mélange des deux corps s'enflamme. J'ai trouvé de l'acide acétique dans un produit distillé provenant de l'action sur l'essence d'un acide plus faible.

Le même acide très étendu change l'essence, après une ébullition de plusieurs jours, en une substance résineuse jaune, qui m'a paru susceptible de donner des fils en se combinant avec les bases et qui doit contenir de l'acide formique que l'on reconnaît à son odeur. Pendant l'opération il se dégage de l'azote, de l'acide carbonique et un gaz inflammable qui est de l'oxide de carbone.

Il

L'acide nitreux gazeux transforme l'essence en un produit résinoïde noir, cassant, que je n'ai pas étudié parce que l'action des deux corps l'un sur l'autre n'a jamais pu se compléter dans mes opérations, la consistance résineuse du produit mettant obstacle à son contact avec le gaz. distille, pendant cette expérience dans laquelle la température de l'essence s'élève beaucoup, une huile rouge dont l'odeur rappelle en même temps un peu l'essence de térébenthine et beaucoup les amandes amères.

L'acide carbonique n'agit pas à froid sur l'essence, mais à une chaleur qui n'est pas encore le rouge sombre la décomposition se fait. On obtient dans le récipient une Ann. de Chim, et de Phys., T. LXXV: (Septembre 1840.)

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