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ressemble beaucoup aux rayonnements diffus : on pouvait donc considérer, jusqu'à un certain point, l'échauffement comme la cause d'une espèce de diffusion calorifique; maintenant on voit que les deux phénomènes sont parfaitement distincts; et de cette notion résulte une appréciation beaucoup plus nette des effets qui se passent dans les corps en vertu des absorptions calorifique et lumineuse. Les substances opaques et athermanes soumises à un flux de lumière et de chaleur renvoient par diffusion, et par réflection, une portion de l'un et de l'autre agent, et absorbent le reste or les effets que produisent les portions absorbées de chaleur et de lumière ne sont plus semblables, comme ceux de la diffusion, et de la réflection, mais totalement distincts; car si l'on éloigne le foyer rayonnant, tous les corps susdits restent plus ou moins chauds pendant un temps considérable, tandis que les substances opaques exposées à la radiation lumineuse retombent immédiatement dans leur état primitif d'obscurité, sans conserver la moindre trace de lumière (1). Si l'on trouvait que cette différence est une conséquence toute naturelle d'une transformation supposée de lu

(1) On sait que le diamant brille dans l'obscurité lorsqu'il a été exposé pendant quelque temps à la lumière solaire. D'après les belles expériences de M. Brewster, le plus grand nombre de pierres précieuses et plusieurs autres substances seraient douées de la même propriété, mais à un degré fort inférieur. Les diamants eux-mêmes ne produisent ce phénomène d'une manière bien marquée que dans certaines espèces assez rares. Ainsi ces cas sont tout-à-fait exceptionnels. D'ailleurs la lumière émise après l'insolation est extrêmement faible; elle ne gagne rien en laissant le corps long temps exposé au soleil, et ne dure le plus souvent que quelques secondes. Au contraire, tous les corps, sans en excepter un seul, étant soumis aux rayons solaires, s'échauffent : ils s'échauffent fortement si l'on prolonge la durée de l'exposition, et rayonnent pendant des heures entières la chaleur acquise.

Ann. de Chim, et de Phys., T. LXXV. (Décembre 1840.)

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mière en chaleur, il suffirait de rappeler l'expérience des deux milieux à diathermansie contraire, qui, réunis ensemble, enlèvent à la lumière toute action échauffante car la radiation lumineuse émergente de ces doubles couches, recueillie sur les thermoscopes, n'y développe aucune trace sensible de chaleur; et cependant elle est beaucoup plus vive que tant d'autres lumières transmises par les milieux colorés, qui, malgré leur grande faiblesse, possèdent toutefois une action calorifique très intense.

Mais reprenons nos considérations expérimentales sur les pouvoirs absorbant et diffusif des corps exposés aux diverses espèces de chaleur rayonnante.

Si j'ai réussi à exposer clairement la disposition des pièces employées dans l'expérience qui démontre l'existence de la diffusion calorifique, on n'éprouvera aucune difficulté à concevoir la méthode d'où je déduis en même temps, et l'action diffusive variable qu'une surface blanche exerce sur les rayons calorifiques des différentes sources, et l'absorption constante du noir de fumée pour toute sorte de chaleurs.

Supposons un couple de disques en carton mince de même étendue que le disque précédent, l'un noirci sur ses deux faces, l'autre noirci sur la face postérieure et blanchi sur la face antérieure: supposons de même l'écran métallique, la source de chaleur, et la pile à réflecteur, placés comme dans l'expérience qui précède, en supprimant seulement la lentille et la lame de verre, et en imaginant le pied de la pile solidement établi au bout d'une alidade horizontale mobile autour d'un pivot situé à l'extrémité opposée, sur le prolongement de la ligne verticale qui passe par le centre du disque soumis à l'ex

périence. Ce disque, qui demeure immobile, atteint bientôt une température constante, et projette de la chaleur par l'une et l'autre surface. Je place alternativement la pile thermoscopique dans la position de tantôt, c'està-dire de manière à recevoir les rayons lancés par la surface antérieure, puis dans une position parfaitement semblable relativement à la surface postérieure, et je note les déviations correspondantes du rhéomètre ; je répète l'expérience sur l'un et l'autre disque, avec différentes sources calorifiques, et j'en déduis les rapports d'intensité existants entre les radiations projetées par les deux surfaces de chaque disque. Les résultats d'une série d'expériences de ce genre sont contenus dans le tableau suivant. On y trouvera tous les renseignements nécessaires pour bien comprendre la nature des données insérées dans chacune de ses colonnes. Nous ajouterons seulement quelques explications sur les quantités numériques. Chaque série d'observations commençait par la surface postérieure du disque noir: ayant placé la pile oblique du côté postérieur du disque, on attendait le temps nécessaire pour que l'aiguille indicatrice du rhéomètre se tînt parfaitement immobile, et l'on variait ensuite, plus ou moins, l'éloignement de la source jusqu'à ce que la déviation arrivât à 12o environ; puis, au moyen de l'alidade, on faisait passer la pile du côté antérieur, et l'on notait la déviation correspondante. On enlevait enfin le disque noir et l'on y substituait le disque blanc sur lequel on répétait le même couple d'observations; la série d'expériences était reprise jusqu'à dix fois, et les quatre résultats moyens insérés dans une seule colonne.

Les flux calorifiques sur lesquels on a opéré sont au nombre de quatre il y a donc autant de colonnes rela

tives aux observations directes

:

chacune renferme des

éléments comparables entre eux; mais on ne saurait comparer les éléments de l'une avec les éléments de l'autre, à cause des petites différences que l'on ne pouvait éviter entre les intensités de l'observation initiale. C'est précisément pour faire disparaître ces différences que l'on a placé à côté des actions directes les forces rapportées à la première, que l'on a fait égale à 100.

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