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» des substances quelconques, convenablement recou>> vertes d'une couche métallique et munies d'un conduc>>teur, ne pussent servir comme cathode dans l'appareil » réducteur. Ayant pris une tablette de cire, j'y gravai des >> caractères avec une pointe; puis, l'ayant saupoudrée de » cuivre en poudre impalpable, je la soumis au procédé

galvanique: au bout de quelque temps, j'en obtins une » plaque de cuivre cohérent sur laquelle les caractères >> gravés en creux sur la cire ressortaient en relief. Malgré » le succès de cette expérience, je ne me crus pas dis» pensé d'en faire d'autres, relativement à ces croûtes » métalliques factices dont la formation offrait encore >> beaucoup d'imperfections. Heureusement, d'autres ob>>servations entreprises dans le même temps pour con» naître le pouvoir électro-moteur du graphite, me vin>> rent en aide et me firent préférer ce corps remarquable » à toutes les autres substances que j'avais jusque alors

employées. L'état de ténuité auquel on peut amener le >> graphite le rend propre à former un enduit infiniment >> mince quoique toujours cohérent. De cette manière, » j'ai pu obtenir des empreintes galvaniques en cuivre en » prenant des moules de cire, de bois, de plâtre et de >> stéarine. Cette dernière substance, dont M. le comte >> Bobrinsky m'a signalé les avantages, est en effet la meil» leure qu'on puisse trouver pour les jets au moule, la >>taille et la

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gravure. »

Tel est l'historique de la découverte intéressante de M. Jacoby. L'idée une fois conquise, son développement, comme on le voit, a marché rapidement, grâce aux circonstances favorables que les travaux dont le savant professeur était chargé avaient réunies autour de lui. A mesure qu'une difficulté s'élevait dans la pratique, il

s'appliqua à la vaincre, ce qui, souvent, lui ouvrit de nouveaux chemins et contribua au perfectionnement de son œuvre. Aujourd'hui M. Jacoby présente au monde savant, artiste et industriel, la galvanoplastique comme un nouvel art technique. Au reste, il n'y a déjà en Russie qu'une seule voix sur l'importance de cette découverte et sur l'application étendue à laquelle elle est appelée.

Déjà les établissements qui sont du ressort du département des finances, et quelques ateliers où s'exécutent certains objets de luxe et de besoin domestique, ont mis à profit les indications de M. Jacoby. Son procédé, en un mot, excite dans toute l'étendue de notre pays cet intérêt d'étonnement qu'on a vu se manifester ici lorsque l'ingénieuse invention de M. Daguerre a été connue du public. Sans me livrer à aucune comparaison sur le mérite et l'utilité respective de ces deux applications si heureuses des lois de la nature, je ne puis m'empêcher à ce propos de citer une dernière et très remarquable expérience de M. Jacoby, qui démontre l'extrême précision de ses résultats, et, si je puis m'exprimer ainsi, la parfaite sensibilité du procédé qu'il emploie.

Ayant pris une plaque métallique sur laquelle se trouvait une image photogénique produite par le daguerréotype, notre physicien s'en servit comme de moule, dans l'appareil où s'opère la réduction galvanique du cuivre. L'action engendrée par un couple voltaïque ayant été entretenue pendant vingt-quatre heures, il en résulta une feuille de cuivre galvanique d'un poli parfait, sur laquelle se retrouva l'empreinte assez distincte de l'image photogénique; seulement, les ombres et les lumières s'y trouvaient retracées à rebours.

Je dois terminer en citant de nouveau les paroles mêmes de mon correspondant. « Pour la première fois, me dit-il, le galvanisme va franchir la limite des cabinets des observateurs et s'introduire dans les ateliers des artisans et des artistes. La galvanoplastique est un premier pas dans l'étude de cet agent mystérieux, mais puissant, qui est appelé à un rôle si important dans le monde industriel, soit comme moteur, soit comme producteur d'éclairage, et qui trouvera encore une foule d'autres applications dès que les esprits pratiques se seront familiarisés avec elle. L'introduction dans la vie sociale d'un nouvel agent est une époque historique. Galvani, ou plutôt Volta, sera le Prométhée des temps modernes. >>

Selon mon invitation, M. Jacoby m'a fait l'envoi de trois échantillons dont la description suit, et que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie des Sciences :

1o. Copie galvanique d'un bas-relief représentant le Martyre de sainte Catherine. L'original en cuivre repoussé, œuvre d'un maître italien, a été rapporté d'Italie par M. Paul de Demidoff, mon cousin. Les petites parties rentrantes du bas-relief modèle ont été d'abord remplies de mastic: ensuite on en a tiré un moule en stéarine, lequel, après avoir été enduit de graphite et muni d'un conducteur galvanique, a pu servir comme cathode dans l'appareil de décomposition dont la figure re représente la section verticale. Les légères imperfections qui se remarquent dans cette empreinte proviennent du défaut du moule, qui n'a pas été fait avec assez de soin. Au reste, la valeur artiste est ici moins à considérer que l'exécution par le procédé galvanique; et M. Jacoby, en envoyant cet exemplaire, qui est le cinquième tiré

Ann. de Chim. et de Phys., T. LXXV. (Septembre 1840.)

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sur le même bas-relief, a disposé du seul qui lui restât, et par conséquent du moins parfait de tous.

2o. Deux matrices ou contre-épreuves d'une médaille récente, frappée pour l'inauguration de l'Observatoire impérial de Pulkova. Le cuivre en est un peu cassant, parce que l'action a été un peu plus énergique qu'il n'eût été à desirer. Ces copies ont été exécutées en un jour et demi.

3o. Trois autres plaques galvaniques produites par l'appareil de la fig. 2. Les originaux ont formé l'élément négatif du couple voltaïque même. Le cuivre de ces plaques est d'une parfaite homogénéité. On peut le soumettre à froid au laminage, comme on ferait du meilleur cuivre de Sibérie, et sans déchirement des bords. Une autre plaque, qui porte le nom du baron de Sebach, est la contre-épreuve d'une plaque galvanique en relief, tirée elle-même d'un original creusé au burin. Les traits ont été tant soit peu retouchés, parce que M. Jacoby avait négligé, dans l'original, d'enlever l'encre d'imprimerie qui remplissait en partie les sillons du burin.

Appareils dnns lesquels M. Jacoby obtient les empreintes galvanoplastiques.

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A B CD, caisse de cuivre ou de plomb avec un tube de décharge E F.

GH, planche de bois ou de verre, sur laquelle repose le moule de stéarine I K, muni du conducteur K L M.

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